Dédales : la critique du film (2003)

Policier, Thriller | 1h40min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Dédales, l'affiche

  • Réalisateur : René Manzor
  • Acteurs : Lambert Wilson, Tomer Sisley, Sylvie Testud, Michel Duchaussoy, Frédéric Diefenthal, Edouard Montoute
  • Date de sortie: 10 Sep 2003
  • Nationalité : Français, Belge
  • Année de production : 2003
  • Scénariste(s) : René Manzor
  • Directeur de la photographie : Pal Gyulay
  • Compositeur : Jean-Félix Lalanne
  • Société(s) de production : Playtime Productions, Alexis Films, M6 Films
  • Distributeur (1ère sortie) : CTV International
  • Éditeur(s) vidéo : TF1 Vidéo (DVD)
  • Date de sortie vidéo : 6 mai 2004
  • Box-office France / Paris-périphérie : 110 505 entrées / 32 787 entrées
  • Budget : -
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Digital
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : Les Quatre Lunes (Paris) (agence) - Victor 3d Studio (Bruxelles) (agence).
  • Crédits : © 2003 Playtime - Alexis Films - M6 Films - Synapses Entertainment
Note des spectateurs :

Thriller mental basé sur un excellent twist final, Dédales est un film français ambitieux, mais qui souffre d’une réalisation un peu trop fonctionnelle. Sympathique, mais pas totalement abouti.

Synopsis : Claude est une tueuse schizophrène à personnalités multiples. Le docteur Brennac, psychiatre, et l’inspecteur Matthias mènent une enquête parallèle pour découvrir le mystère qui entoure ses meurtres et la réelle identité de Claude.

Un thriller qui s’inspire du cinéma américain

Critique : Faisant partie des rares réalisateurs français à s’aventurer dans le cinéma de genre fantastique au cours des années 80 avec des films comme Le passage (1986) et 36.15 Code père Noël (1989), René Manzor s’est heurté tout au long de sa carrière à la frilosité des investisseurs français, effrayés par les sujets audacieux proposés par le cinéaste. Il faut dire que ses tentatives ont rarement payé au box-office et il a souvent mis son talent au service de séries télévisées.

Si nous préférons oublier Un amour de sorcière (1997), dérapage bis vraiment foireux avec Vanessa Paradis et Jean Reno, on reste toujours curieux de découvrir une œuvre estampillée Manzor. Avec Dédales (2003), le réalisateur explore le genre du thriller mental comme on l’a rarement fait dans notre pays. Il s’agit ici de surfer sur deux tendances ouvertes par le cinéma américain à la fin des années 90. D’une part, le thriller avec serial-killer doté d’une ambiance glauque dans la mouvance d’un certain Seven (Ficher, 1995) et d’autre part le scénario à twists comme on a pu en voir dans Fight Club (Fincher, 1997) et Sixième sens (Shyamalan, 1999).

Un script malin fondé sur un twist final

Contrairement à ce qui est annoncé durant la totalité du film, le cas clinique étudié par le cinéaste n’est aucunement la schizophrénie, mais bien plutôt le trouble dissociatif de l’identité. Un sujet qui a été largement exploité depuis, mais qui était relativement méconnu au moment de la sortie du film. Nous sommes donc invités à suivre la thérapie suivie par Claude, interprétée avec beaucoup de talent par une excellente Sylvie Testud, menée par un psy mystérieux incarné par un Lambert Wilson très convaincant. Parallèlement à cette investigation mentale, le cinéaste nous propose de suivre l’enquête de police menée par Frédéric Diefenthal afin de coincer un dangereux criminel au cours de flashback réguliers.

Cette alternance entre séquences à l’hôpital psychiatrique et enquête policière permet de briser l’éventuelle monotonie de l’intrigue, puisque celle-ci repose en réalité sur un unique twist final que le réalisateur doit impérativement préserver. Même si l’on devine une partie de la révélation finale bien en amont – pour peu que l’on soit observateur puisque Manzor place de nombreux indices tout au long du film – elle suscite tout de même une certaine surprise dans sa globalité.

Une réalisation inégale, à la lisière du téléfilm

On retrouve au passage ici le rapport complexe d’un enfant avec ses parents, mais aussi la thématique de la maltraitance qui revient à plusieurs reprises dans l’œuvre du cinéaste et même de l’écrivain (on pense notamment à son très bon roman Dans les brumes du mal). Si l’intrigue tient plutôt bien la route et joue donc un bon tour au spectateur, on sera un peu plus réservé sur la forme. Effectivement, René Manzor semble faire preuve de moins d’imagination qu’auparavant sur le plan visuel. Ainsi, sa réalisation apparaît parfois un peu trop fonctionnelle et n’évite pas quelques dérapages bis comme ces séquences un peu ridicules dans l’asile de fous ou ce recours parfois trop intensif aux ralentis disgracieux. Si la musique est correcte, on peut également regretter une photographie un peu terne – ce qui est peut-être lié à la médiocrité de la copie visionnée, donc nous suspendons notre jugement sur ce point précis.

Enfin, signalons que l’intrigue du film surprendra moins les spectateurs contemporains puisque son ressort principal a depuis été exploité par M. Night Shyamalan dans Split (2016). René Manzor a donc une fois de plus devancé Hollywood, car rappelons que son 36.15 Code père Noël (1989) avait déjà anticipé son versant US, le comique Maman, j’ai raté l’avion (Columbus, 1990).

Dédales, un cinglant échec commercial

Sorti au mois de septembre 2003 durant une semaine plutôt calme en matière de films, Dédales n’a pas suscité l’enthousiasme du grand public. Il se fait ainsi largement doubler par le film allemand Good Bye Lenin ! (Becker) qui, lui, est un carton. Au final, le long-métrage de René Manzor ne va cumuler que 110 505 entrées sur tout le territoire national. Il s’agit d’un terrible échec qui a d’ailleurs enterré pour de bon la carrière cinématographique de son réalisateur, retourné depuis à la télévision. Pourtant, le long-métrage, bien qu’inégal, est loin d’être une catastrophe, mais n’a visiblement pas su trouver son cœur de cible.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 10 septembre 2003

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© 2003 Playtime – Alexis Films – M6 Films – Synapses Entertainment / Affiche : Les Quatre Lunes (Paris) (agence) – Victor 3d Studio (Bruxelles) (agence). Tous droits réservés.

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