Sylvie Testud connaît une prolifique carrière depuis les années 90. Elle a trouvé ses meilleurs rôles avec Jean-Pierre Denis, Alain Corneau et Jessica Hausner.
Du Conservatoire à ses deux César
Formée au cours Florent et au Conservatoire, Sylvie Testud débute au cinéma en 1993. On la voit d’abord dans des petits rôles pour Philippe Harel, Didier Haudepin ou Marion Vernoux. Elle partage ensuite avec Clovis Cornillac l’affiche de Karnaval (1999), premier long métrage de Thomas Vincent, pour lequel elle est nommée au César du meilleur espoir féminin. Mais c’est sa stupéfiante composition de Christine Papin dans Les Blessures assassines (2000) de Jean-Pierre Denis, qui lui vaudra le trophée dans cette catégorie.
Elle collabore ensuite avec Manoel de Oliveira, Manuel Poirier et Eduardo de Gregorio, avant qu’Alain Corneau ne lui confie le personnage d’assistante française découvrant la bureaucratie japonaise dans Stupeur et tremblements (2003) : elle y remporte un joli succès et empoche un second César, cette fois dans la catégorie de la meilleure actrice.
Sylvie Testud, de Johnnie To à Michel Denisot
Sylvie Testud est ensuite très active au cinéma depuis cette date. Au cours des années 2000, elle joue notamment dans Filles uniques (2003) de Pierre Jolivet, Les Mots bleus (2004) d’Alain Corneau, La France (2007) de Serge Bozon, et Vengeance (2009) de Johnnie To, où elle campe la fille de Johnny Hallyday.
Elle est nommée au César du meilleur second rôle pour La Môme (2007), qui la voit incarner la meilleure amie d’Edith Piaf ; et au César de la meilleure actrice pour le biopic Sagan (2008) de Diane Kurys. Et son rôle de handicapée se rendant à Lourdes (2009) de Jessica Hausner lui fait gagner le prix de la meilleure actrice européenne.
Les années 2010 sont tout aussi prolifiques mais les bons rôles sont plus rares. De La Rafle (2011) de Roselyne Bosch à Toute ressemblance (2019) de Michel Denisot, en passant par Sous les jupes des filles (2014) d’Audrey Dana ou Suspiria (2018) de Luca Guadagnino, ses choix semblent hasardeux et sa filmographie n’est guère palpitante. Elle s’essaye aussi à la réalisation, dirigeant Juliette Binoche et Mathieu Kassovitz dans La Vie d’une autre (2012), qui ne convainc ni la critique ni le public. Sylvie Testud est également romancière.