Episode inutile, Captain America Brave New World n’offre qu’un scénario de pacotille, des scènes d’action molles et des acteurs transparents aux fans d’un genre superhéroïque décidément fort mal en point. Le passage en caisse ne se justifie aucunement.

Synopsis : Peu après avoir fait la connaissance du nouveau président des Etats-Unis Thaddeus Ross, Sam Wilson se retrouve plongé au cœur d’un gigantesque incident international. Dans une lutte acharnée contre la montre, il se retrouve contraint de découvrir la raison de cet infâme complot avant que le véritable cerveau de l’opération ne mette bientôt le monde entier à feu et à sang…

Une énième tentative de relance du MCU

Critique : Au début de la décennie 2020, le MCU (Marvel Cinematic Universe) n’est plus seulement une affaire de grand écran puisqu’il se déploie également à la télévision par le biais de séries chargées de compléter la trame complexe des films. Ainsi, en 2021, la mini-série en 6 épisodes Falcon et le soldat de l’hiver a posé les bases de l’évolution de plusieurs personnages qui sont au cœur de ce Captain America : Brave New World (2025). Et de fait, la série a permis d’effectuer le passage de relais entre le Captain America que nous connaissons tous (interprété par Chris Evans) et celui qui fut autrefois le Faucon, à savoir Anthony Mackie. De même, la série a introduit les personnages de Joaquin Torres, nouveau coéquipier du Captain joué par Danny Ramirez, et d’Isaiah Bradley incarné par Carl Lumbly.

© 2025 Marvel Studios – Walt Disney Company France. Tous droits réservés.

Et de fait, ceux qui n’ont pas visionné cette mini-série seront quelque peu largués durant l’entame de ce long métrage de cinéma qui fait faussement suite à Captain America : Civil War (Anthony Russo et Joe Russo, 2016). Effectivement, presque dix ans se sont écoulés depuis le troisième opus officiel de la saga du supersoldat au bouclier et bien des choses ont changé.

Cinq scénaristes pour une intrigue rachitique

Le premier constat vient de l’effondrement progressif du genre superhéroïque à force de décisions toujours plus mauvaises de la part des exécutifs Marvel. Force est de constater que peu de films de la phase 4 ont été valeureux (si l’on excepte Les Eternels de Chloé Zhao qu’il est urgent de réévaluer) et que ceux de la phase 5 enterrent un peu plus la crédibilité du studio. On se disait sans doute naïvement que ce quatrième opus Captain America pouvait redresser la barre après la déroute constituée par le naufrage The Marvels (Nia DaCosta, 2023). Certes, on n’atteint jamais ici le degré de médiocrité de ce nanar interstellaire, mais Brave New World n’a malheureusement rien de nouveau à proposer, contrairement à ce que sous-entend son titre.

Une fois de plus entaché par une production chaotique, Captain America Brave New World affiche la bagatelle de cinq scénaristes différents pour pondre une intrigue téléphonée, maintes fois vue et revue. Sur fond de géopolitique pour les Nuls qui cherche à n’égratigner personne – on préfère parler d’une potentielle rivalité avec le Japon plutôt que de se risquer à évoquer les tensions actuelles avec la Chine, un potentiel débouché juteux pour le film – les auteurs livrent une énième histoire de complot visant à déclencher une Troisième Guerre mondiale. Malheureusement, tout ceci est traité par-dessus la jambe, avec un rythme brinquebalant qui pousse le spectateur vers la sieste tant tout y est prévisible.

Après la Ligue des Champions, celle des remplaçants

Dépourvu du moindre charisme, le méchant principal fait pitié avec un look proche de la caricature. Pire, les différents acteurs ne parviennent pas à imprimer l’écran par faute de charisme. Anthony Mackie n’a jamais fait preuve d’une grande présence à l’écran, mais ici, il est censé porter le film sur ses épaules. Comme prévu, il nous ennuie avec une prestation insipide. Son personnage de Sam Wilson n’est jamais crédible, d’autant qu’il ne possède aucun super-pouvoir, ce qui est improbable quand on le voit affronter un antagoniste comme Red Hulk. Même protégé par son bouclier, le moindre coup du géant rouge devrait lui démonter les bras et les articulations.

© 2025 Marvel Studios – Walt Disney Company France. Tous droits réservés.

Pour l’accompagner, les exécutifs de studio n’ont rien trouvé de mieux que Danny Ramirez, zéro capacité de jeu, pour incarner un nouveau Falcon, tandis que Sabra, présentée comme la nouvelle veuve noire, est jouée par l’actrice israélienne Shira Haas, tellement frêle qu’elle fait pitié dans un emploi censément charismatique. Et que dire de la prestation en dessous de zéro de Tim Blake Nelson en méchant de pacotille ?

Une réalisation à la peine

Finalement, le seul véritable comédien du film se nomme Harrison Ford. Certes, il retrouve ici un emploi classique de Président des Etats-Unis (on se souvient d’Air Force One de Wolfgang Petersen, en 1997), mais sa prestation est bien plus intéressante que celle de William Hurt qui interprétait le même rôle de Thaddeus Ross avant son triste décès. On retrouve ici l’acteur dans une prestation plutôt intéressante et il constitue assurément le seul intérêt d’un film peu porté sur le jeu des comédiens.

Malheureusement pour les fans d’action, les séquences plus musclées sont sur-découpées au point d’être fréquemment illisibles. La faute en revient ici au réalisateur Julius Onah, visiblement incapable de gérer l’espace ou d’insuffler la moindre tension dramatique à ses plans. On est ici sur un découpage typique de certains produits télévisés, mais aucunement face à une vision de cinéma.

Dès lors, le temps paraît long durant la projection de ce qui apparaît rapidement comme un épisode inutile, n’apportant strictement rien au MCU et échouant même à proposer un débouché un peu enthousiasmant dans la séquence post-générique, sans doute la moins intéressante de toutes. L’impression est donc d’avoir assisté à un vaste gâchis de temps et d’argent. Désormais un seul message devrait parvenir aux oreilles d’Hollywood : arrêtez le massacre !

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 12 février 2025

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Biographie +

Julius Onah, Anthony Mackie, Harrison Ford, Liv Tyler, Giancarlo Esposito, Sebastian Stan, Danny Ramirez, Shira Haas, Carl Lumbly

Mots clés

Cinéma américain, L’Univers Cinéma Marvel, La franchise Captain America, Films de super-héros