Le passage d’Astro Boy sur le grand écran, particulièrement réjouissant un plan visuel, est plutôt réussi. Sauf au box-office.
Synopsis : Toby pense être un petit garçon comme les autres… jusqu’au jour où il découvre qu’il peut voler, possède une force surhumaine et même des super-pouvoirs !
Apprenant qu’il est en fait un robot créé par un scientifique de génie qui le considère comme son fils, il panique et s’enfuit…
Il va pourtant se rendre compte que sa ville, Metro City, a besoin d’un justicier, et que son courage et ses pouvoirs font de lui un robot unique en son genre !
Critique : A vrai dire, quitte à heurter la sensibilité des puristes, on n’attendait pas forcément grand-chose d’une adaptation d’Astro, le petit robot. Symbole d’une animation enfouie au plus profond de l’enfance, l’idée de retrouver le gamin rouillé voltigeant sur le grand écran nous paraissait un petit peu ringarde. Peut-être aussi avions-nous un souvenir faussé du mythe japonais (c’est une vraie légende dans son pays d’origine), une image réductrice qui s’accommodait mal avec la réalité de cette série des années 60 et 70 (et précédemment encore, un manga dans les années 50 par Isamu Tesaku !). On avoue nos faiblesses et on confesse un vrai plaisir à la vision de ce relookage 3D qui se veut d’une grande fidélité au modèle d’origine (deux épis capillaires, un look de premier de la classe et deux grosses pognes en guise de mains).
Une adaptation pleine de dynamisme
Réintroduit sur les devants de la scène par le studio Imagi (l’instigateur de la résurrection en image de synthèse des Tortues Ninjas qui nous proposera aussi une aventure contemporaine des Gatchaman, connu également en France sous le nom de la Force G), Astro Boy est donc dans son genre la petite réussite animée que l’on n’attendait pas. Un petit blockbuster qui nous en met plein les mirettes grâce à un style et une esthétique de science-fiction opulente qui l’installe parmi les œuvres pour gamins les plus ambitieuses de l’année. L’animation fluide et les décors, aériens de ville suspendue, ou terrestres de charnier à robots, ont un indéniable charme qui opère immédiatement, y compris auprès des plus blasés des adultes. Astro boy est beau comme de la bonne grosse SF de studio et n’a aucun mal à se hisser parmi les super-héros canonisés.
Astro Boy et A.I. de Steven Spielberg, lutte similaire chez les Pinocchio névrosés d’un monde robotisé
Narrativement, l’enthousiasme est un peu plus partagé, à cause de quelques ressorts scénaristiques un peu rouillés. Toutefois, globalement, c’est le positif qui l’emporte. Le script s’évertue à décrire l’origine du jeune robot, et donc à réinterpréter le mythe fondateur de Pinocchio, grande source d’inspiration pour Isamu Tesaku, puisque comme dans le manga originel, le jeune homme a été créé par un scientifique fou de chagrin pour palier la mort de son fils. L’analogie reste vive, mais finalement avec le recul, on pense peut-être encore plus au Artificial Intelligence de Spielberg, puisqu’ici la mécanique juvénile prend conscience de sa condition de machine et apprend à trouver sa place dans un monde où il ne fait pas toujours très bon d’être différent. Certaines scènes paraissent empruntées au chef d’œuvre méconnu de Spielberg. Ce n’est pas pour nous déplaire.
Astro Boy, flop de Noël 2009
Au final, pour les fêtes de Noël 2009, le public aurait pu sans sourciller rechargé ses batteries de nostalgie avec cette adaptation puissamment contemporaine. Le film de David Bowers (Souris city) osait toucher aux perfections technologiques avec une force visuelle qui dépassait largement l’emblématique petit bonhomme qui lui servait de héros. Malheureusement, le bide fut mondial. En Europe, le Royaume-Uni l’envoie voler au-dessus des 650 000 entrées, la France se situe à peine au nord des 250 000, et le reste de l’Europe cale sous les 100 000 par pays, y compris en Espagne ou en Italie. En gros, on compte moins sur l’Europe des 27 + le Royaume-Uni à peine 1 200 000 spectateurs. Un score dérisoire aggravé par les affres américaines (19M$), et au Japon, l’opprobre fut totale avec moins de 1 000 000$ de recettes.
Personne ne s’engagera sur une suite. Et l’on s’empressera tous d’oublier cette aventure du science-fiction lilliputienne à court de kérozène.
Les sorties de la semaine du 9 décembre 2009
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