Réalisateur et producteur américain, Steve Miner (en réalité Stephen C. Miner) est né en 1951 à Westport dans le Connecticut. Le jeune homme a commencé sa carrière dans les années 70 sur des plateaux de séries B généralement consacrées à l’horreur. Ainsi, il joue un petit rôle non crédité dans La dernière maison sur la gauche (Wes Craven, 1972) et il a officié en tant qu’assistant ou réalisateur de seconde équipe sur les films de son ami Sean S. Cunningham comme Here Come the Tigers (1978) et surtout le triomphal Vendredi 13 (1980).
Des débuts remarqués dans l’horreur
C’est tout naturellement que Sean S. Cunningham a proposé à Steve Miner de se charger des suites de son slasher à succès. Ainsi, le tout premier long-métrage du cinéaste n’est autre que Vendredi 13 – Chapitre 2 : Le tueur du vendredi (1981), avant d’enchaîner immédiatement avec Vendredi 13 – Chapitre 3 : Meurtres en 3 dimensions (1982). On notera qu’à l’époque, ces suites sortirent en France sans la référence à Vendredi 13 et donc en tant que Le tueur du vendredi et Meurtres en 3 dimensions. Si elles ont cartonné outre-Atlantique, ces suites n’eurent que des carrières discrètes en France (169 687 entrées pour le 2 et 159 331 pour le 3ème opus).
© 1981 Georgetown Productions Inc. – Sean S. Cunningham Films. All Rights Reserved.
Après ces beaux succès américains, Steve Miner passe à la comédie horrifique avec House (1985) qui a connu un joli succès aux States. Licorne d’or au Festival international du Film fantastique et de science-fiction de Paris 1986, House a attiré 417 947 spectateurs français, confirmant son pouvoir de séduction auprès des fantasticophiles. Le goût du cinéaste pour la comédie est déjà visible dans ce long-métrage devenu culte. Et cela se confirme avec son film suivant intitulé Soul Man (1986) avec C. Thomas Howell et Rae Dawn Chong. La comédie a suscité une polémique aux Etats-Unis à cause de l’usage d’un blackface qui a été jugé offensant par la communauté afro-américaine. Cela n’a toutefois pas empêché le métrage d’être un succès aux Etats-Unis.
A grand pas vers le drame romantique sirupeux et la comédie à grosses ficelles
Après un passage prolongé par la case télévision, Steve Miner revient au grand écran avec le film fantastique Warlock (1989) qui met en vedette l’acteur Julian Sands. Malgré les suites qui suivirent, Warlock ne fut pas un succès commercial à son époque, même si le métrage a été acheté dans le monde entier. En France, il n’est sorti qu’en 1991, aux pires heures de la crise du cinéma. Dès cette époque, le travail de Steve Miner intéresse davantage les producteurs de télévision et le cinéaste enchaîne donc les épisodes de séries, tendance qui se renforcera encore avec le temps. Au cinéma, il tourne un drame familial intitulé A cœur vaillant rien d’impossible (1991) qui n’a guère marqué les esprits malgré une sortie sur les écrans français.
© 1992 Warner Bros. All Rights Reserved.
Dans le même style du drame romantique sirupeux, les spectateurs français se souviennent sans doute davantage de Forever Young (1992) par la présence au générique de Mel Gibson. Pourtant le spectacle était bien médiocre. Mais le succès attendait tout de même cette romance insipide qui a attiré plus d’un million de Françaises dans les salles. Il s’agit assurément du plus beau succès commercial du réalisateur en France.
En 1994, le cinéaste accepte de tourner le remake américain d’un succès de la comédie française et cela donne le déplorable My father, ce héros (1994) avec l’inénarrable Gérard Depardieu qui reprend son même rôle afin de séduire le public ricain. La sortie du film en France est une incongruité qui ne déplace pas les foules avec 136 648 égarés. Toujours attiré par la comédie, Steve Miner accepte ensuite de réaliser Le souffre-douleur (1996) avec Rick Moranis et Tom Arnold. Cette fois-ci, le naufrage est aussi bien artistique que commercial et le navet ne sort pas en France.
Plus de 20 ans au service de la télévision
Finalement, Steve Miner revient à l’horreur en réactivant la saga Halloween, moribonde à cause de plusieurs suites indignes. Il s’appuie sur un script de Kevin Williamson, nouvelle coqueluche d’Hollywood depuis le succès inespéré de Scream (Wes Craven, 1996), pour tourner Halloween, 20 ans après, il revient (1998) qui connaît un beau succès dans le monde entier et attire même 450 450 ados français dans les salles. Le réalisateur confirme ainsi qu’il est décidément plus à l’aise dans l’horreur que dans la comédie. L’année suivante, il mêle les deux avec le film de crocodile Lake Placid (1999) qui est une déception au box-office américain et qui ne mobilise que 146 313 amateurs de frissons en France. Il s’agit pourtant du tout dernier film du cinéaste à être diffusé en France.
Il faut dire que les vingt années suivantes sont majoritairement consacrées à des séries télévisées comme Smallville, Wildfire, Chasing Life ou plus récemment Switched dont il a réalisé 19 épisodes. Ses derniers films de cinéma n’ont laissé aucune trace.