Max von Sydow fut l’interprète fétiche d’Ingmar Bergman, qui l’a dirigé dans quelques-uns de ses chefs-d’œuvre, dont Le Septième Sceau. Il a également eu une carrière internationale, tournant avec Huston, Friedkin, Rosi, Scorsese…
Max von Sydow : avant tout une icône de Bergman
Max von Sydow restera dans l’histoire du cinéma comme l’un des plus grands acteurs suédois, et une légende ayant tourné quelques-uns des plus beaux films de son compatriote Ingmar Bergman. Il débuta au cinéma sous la direction d’Alf Sjöberg dans Bara en mor (1949) et Mademoiselle Julie (1951). Mais c’est bien Bergman qui lui ouvrit les portes de la notoriété en lui confiant le rôle principal dans Le Septième Sceau (1956) : Max von Sydow y incarnait avec un magnétisme et un réel talent dramatique un chevalier du XIVe siècle de retour des croisades en pleine épidémie de peste, et qui jouait sa vie aux échecs avec la Mort.
Après ce coup d’éclat, il continua sa collaboration avec Bergman dans dix films : il interpréta le docteur Vogler dans Le Visage (1958), le paysan Töre dans La Source (1959), le pêcheur suicidaire dans Les Communiants (1962), le peintre Johan Borg dans L’Heure du loup (1968) et le violoniste Jan Rosenberg dans La Honte (1968). Sa collaboration avec Bergman, qui l’avait également dirigé dans Les Fraises sauvages (1957), Au seuil de la vie (1958), À travers le miroir (1961) et Une passion (1969), prit fin en 1971 avec Le Lien.
La consécration internationale
Max von Sydow a tourné avec d’autres réalisateurs suédois, dont Jan Troell, qui le mit en tête d’affiche de son long métrage Les Émigrants (1971), d’après le roman de Vilhelm Moberg. Mais c’est surtout à Hollywood qu’il connut une seconde carrière, ayant été sollicité par les studios et les réalisateurs américains. Si la superproduction La Plus grande histoire jamais contée (1965) de George Stevens, dans laquelle il campait Jésus-Christ, fut un échec public et critique, Max von Sydow fut à son avantage en jouant des seconds rôles dans des films importants des années 70.
Plus que les films d’espionnage La Lettre du Kremlin (1969) de John Huston et Les Trois jours du condor (1975) de Sydney Pollack, on songe à L’Exorciste (1973) de William Friedkin, où son rôle du père Lankester Merrin est resté dans les mémoires. Dans les années qui suivirent, il ne négligea pas pour autant le cinéma européen, collaborant avec Francesco Rosi dans Cadavres exquis (1976), Valerio Zurlini dans Le Désert des Tartares (1976), ou Bertrand Tavernier dans La Mort en direct (1980).
Un comédien immense à la filmographie éclectique
Les années 80 le virent alterner films commerciaux et œuvres de prestige. Pour la première catégorie, on peut citer ses rôles de l’empereur Ming dans Flash Gordon (1980) de Mike Hodges, le roi Osric dans Conan le Barbare (1982) de John Milius, le méchant Ernst Stavro Blofeld dans Jamais plus jamais (1983) d’Irvin Kershner, ou le docteur Liet Kynes dans Dune (1984) de David lynch. Dans la seconde catégorie, il eut le privilège d’être dirigé par Woody Allen dans Hannah et ses sœurs (1986) avant d’interpréter le rôle principal de Pelle le conquérant (1988) de Bille August (Palme d’or au Festival de Cannes), et pour lequel il fut nommé à l’Oscar du meilleur acteur.
Par la suite, Max von Sydow continua de tourner dans des films aussi divers que Jusqu’au bout du monde (1991) de Wim Wenders, Minority Report (2002) de Steven Spielberg, Le Scaphandre et le papillon (2006) de Julian Schnabel, Shutter Island (2010) de Martin Scorsese, et Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force (2015) de J.J. Abrams. L’un de ses derniers rôles fut dans la série Game of Thrones. Max von Sydow qui avait obtenu la nationalité française en 2002 est décédé le 8 mars 2020.
