Réalisateur, scénariste et producteur australien naturalisé américain, John Farrow (de son nom complet John Villiers Farrow) est né en 1904 à Sydney en Australie. Très jeune, il intègre la marine australienne et entame ainsi une vie de marin qu’il consigne dans des écrits. Dès les années 20, le jeune homme arrive à Hollywood, tout d’abord comme conseiller technique sur les épopées maritimes alors très en vogue.
John Farrow, conseiller technique, puis scénariste
C’est alors qu’il soumet également plusieurs scripts qui trouvent preneur au sein des grands studios. Ainsi, il signe les scénarii de Le bateau de nos rêves (Rowland V. Lee, 1928), La femme de Moscou (Ludwig Berger, 1928), Le démon des tropiques (Rowland V. Lee, 1929) et une palanquée de séries B. John Farrow travaille également sur Les révoltés du Bounty (Frank Lloyd, 1935), même s’il n’est pas crédité au générique.
En 1936, il fait la rencontre de l’actrice Maureen O’Sullivan qu’il épouse et à qui il fera sept enfants, dont deux filles devenues célèbres, à savoir les actrices Mia Farrow et Tisa Farrow. Ce milieu des années 30 marque aussi pour lui le passage à la réalisation avec un premier galop d’essai comme coréalisateur sur Tarzan s’évade (Richard Thorpe, 1936), mais surtout le film d’aventures À l’ouest de Shanghai (1937). Désormais, John Farrow devient un homme à tout faire des studios, tournant à la chaine des séries B plus ou moins réussies en fonction des scripts qu’il illustre. Durant cette période, on lui doit Le Saint contre-attaque (1939), Quels seront les cinq ? (1939).
Les films marquants des années 40
Mobilisé dès 1941 durant la Seconde Guerre mondiale, John Farrow est blessé lors d’une intervention et revient donc rapidement à Hollywood où il retrouve le chemin des plateaux pour tourner des films de propagande comme Le commando frappe à l’aube (1942) ou Hitler et sa clique (1944). Ces réalisations sont de belle ampleur et font de lui un solide technicien et un cinéaste qui commence à montrer de grandes qualités.
Une fois la guerre achevée, John Farrow revient aux aventures maritimes avec Révolte à bord (1946), véhicule pour la star Alan Ladd. Avec le même acteur, il montre son talent dans le film noir avec Meurtres à Calcutta (1946), mais c’est surtout La grande horloge (1948) qui constitue son chef d’œuvre. Le long métrage est devenu un grand classique du film noir.
© 1952 Paramount Pictures / Affiche : Boris Grinsson. Tous droits réservés.
Décidément très à l’aise dans ce genre, John Farrow signe encore d’excellentes bandes comme Les yeux de la nuit (1948) avec Edward G. Robinson et Un pacte avec le diable (1949) où il retrouve Ray Milland déjà apprécié dans The Big Clock.
Quelques réussites des années 50 et une carrière sur le déclin
Au début des années 50, le cinéaste retrouve le genre de l’aventure avec quelques films qui ont plutôt mal vieilli, comme Les bagnards de Botany-Bay (1952), toujours avec Alan Ladd. On leur préférera ses quelques incursions dans le western avec les bons Vaquero (1953) avec Robert Taylor et Ava Gardner, ou encore Hondo, l’homme du désert (1953) avec John Wayne. Cette période constitue le sommet de la gloire pour John Farrow qui continue à tourner des œuvres purement commerciales, mais désormais empêtrées dans une réalisation trop conventionnelle et gagnée par une certaine mollesse d’exécution.
Le réalisateur boucle sa carrière avec un énième film maritime intitulé John Paul Jones, maître des mers (1959) avec Robert Stack. Désormais, John Farrow entame une reconversion vers la télévision au début des années 60 mais son cœur en a décidé autrement et il est victime d’un infarctus qui l’emporte en 1963 à l’âge de 58 ans.