Réalisateur, scénariste, monteur et acteur américain, Richard Thorpe (de son vrai nom Rollo Smolt Thorpe) est né en 1896 au Kansas. Le jeune homme a débuté en tant qu’acteur sur les planches du music-hall alors qu’il n’est qu’un adolescent. Il a notamment joué dans des comédies musicales. Après la Première Guerre mondiale, Richard Thorpe arrive à Hollywood où il commence une courte carrière d’acteur qui ne débouche sur rien.
Richard Thorpe, réalisateur de séries B
Le jeune homme opte alors pour la réalisation en passant d’abord par les étapes du montage et de l’assistanat. C’est en 1923 qu’il commence sa très longue carrière de réalisateur en enchaînant des westerns de séries B. Déjà très prolifique, Thorpe passe de tournage en tournage et signe plus de 70 moyens-métrages en seulement six ans d’activité. L’ensemble n’est guère ambitieux et doit être vu comme un long apprentissage d’un style commercial.
Le véritable point de départ de sa carrière intervient lorsqu’il abandonne les projets menés par des petites compagnies pour se mettre au service du studio MGM auquel il est resté fidèle durant quasiment toute sa carrière. Désormais très actif et capable d’enchaîner les tournages d’un jour sur l’autre, Richard Thorpe parvient à se hisser à un excellent niveau grâce d’abord à Taro le païen (1935) qui montre sa capacité à livrer un film exotique en peu de temps.
Il est considéré pour prendre la relève de la saga Tarzan avec Johnny Weissmuller et signe les meilleurs films de ce cycle dont Tarzan s’évade (1936), Tarzan trouve un fils (1939), Le trésor de Tarzan (1941) et Les aventures de Tarzan à New-York (1942).
© 1936 Metro-Goldwyn-Mayer (MGM). Tous droits réservés.
Les premiers grands succès pour la MGM
A la même époque, il connaît d’autres succès dans des genres variés comme la comédie (Dangerous Number, 1937), le thriller (La force des ténèbres, 1937) ou le polar (Le gangster de Chicago, 1940).
Durant cette période, Richard Thorpe est encore cantonné à la série B dont il va sortir progressivement au cours des années 40 grâce à sa capacité à livrer des œuvres correctes en un temps record. En 1944, il réalise la comédie musicale à succès Deux jeunes filles et un marin, puis fait tourner Esther Williams (Dans une île avec vous en 1948). Sa carrière devient un peu plus sérieuse lorsqu’il aborde le polar avec Gene Kelly : La main noire (1950) est un spectacle de bonne facture. A la même époque, il signe encore deux bons films musicaux (Trois petits mots, 1950, et Le grand Caruso, 1951) et un western attachant (La vallée de la vengeance, 1951 avec Burt Lancaster).
Le grand réalisateur des films de cape et d’épée des années 50
Toutefois, c’est avec Ivanhoé (1952) que Richard Thorpe connaît son premier vrai gros succès personnel dans un genre qui va lui porter chance. Il reçoit une nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur pour cette production tournée en Angleterre. La même équipe artistique enchaîne avec le moins réussi Les chevaliers de la table ronde (1953). De cette période, on préfèrera retenir Le prisonnier de Zenda (1952) avec Stewart Granger et Les aventures de Quentin Durward (1955) avec Robert Taylor.
© 1952 Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) / Affiche : Roger Soubie (affichiste). Tous droits réservés.
En 1957, Richard Thorpe participe à la satellisation de la carrière d’Elvis Presley en réalisant le fameux Rock du bagne (1957) qui connaît un succès mondial plutôt mérité. En 1959, il retrouve son acteur fétiche Robert Taylor pour un nouveau film d’aventures intitulé Les aventuriers du Kilimandjaro. La même année, ils continuent sur leur lancée avec La maison des sept faucons. Malgré plusieurs titres de gloire, Richard Thorpe retombe dans une forme d’anonymat durant les années 60, retrouvant notamment des productions commerciales de bas étage. On peut citer notamment L’idole d’Acapulco (1963), à nouveau avec Elvis Presley, L’aventure est au large (1965) et il termine sa carrière cinéma sur un western oubliable intitulé Le pistolero de la rivière rouge (1967) avec Glenn Ford.
A partir de cette période, Richard Thorpe est parfois consulté sur des projets télévisés, notamment ceux portés par son fils, le réalisateur Jerry Thorpe. Finalement, Richard Thorpe décède en 1991 de vieillesse à l’âge canonique de 95 ans.