Acteur et producteur américain, Alan Ladd est né en 1913 à Hot Springs dans l’Arkansas. Le petit Alan perd son père dès l’âge de 3 ans et sa mère déménage en Californie où sa vie est marquée par une grande pauvreté. Alan Ladd travaille très jeune pour pouvoir survivre. Ainsi, il a exercé de nombreux petits boulots. Doué pour la natation, le jeune homme réussit à obtenir une bourse d’études grâce à ses performances en bassin. Il envisage un temps participer aux Jeux Olympiques, mais une vilaine blessure l’éloigne de ses rêves de gloire.
Des petits boulots aux rôles de premier plan
Durant la deuxième moitié des années 30, Alan Ladd rate un premier mariage qui voit la naissance de son fils, le futur producteur Alan Ladd Jr. Dès lors, Alan Ladd se rapproche du monde du cinéma où il exerce plusieurs petits métiers, avant de devenir un simple figurant, puis un second rôle apprécié. Sur la vingtaine de films où il apparaît, il n’est jamais crédité. Cela s’arrange toutefois vers 1939 où ses prestations s’étoffent. Toutefois, la Paramount qui l’emploie ne croit pas vraiment en son poulain et l’emploie dans des rôles de complément. Ainsi, on peut l’apercevoir furtivement dans Citizen Kane (Orson Welles, 1941), parmi la horde de journalistes qui interrogent le héros. Il est davantage visible dans la série B The Black Cat (Albert S. Rogell, 1941).
Alan Ladd, star du film noir des années 40
Finalement, la révélation intervient en 1942 lorsque la Paramount accepte de lui laisser incarner le rôle principal du film noir Tueur à gages (Frank Tuttle, 1942) qui est un gros succès inattendu. Le public plébiscite cet acteur assez mutique qui incarne d’abord des antihéros dans des films noirs comme La clé de verre (Stuart Heisler, 1942), autre belle réussite. L’acteur échappe à l’engagement dans le conflit pour causes de santé et peut continuer à construire sa carrière. Il tourne notamment beaucoup avec le réalisateur John Farrow qui en fait le héros de Le défilé de la mort (1943), puis du film d’aventures maritimes Révolte à bord (1946) et du polar Meurtres à Calcutta (1946). La même année, Alan Ladd est aussi à l’affiche du classique du film noir Le dahlia bleu (George Marshall, 1946).
Le comédien est décidément à l’aise dans le domaine du polar sombre qu’il continue à arpenter jusqu’à l’extinction du genre à la fin des années 40. Alan Ladd tente une brève reconversion vers le film dramatique avec Le prix du silence (Elliott Nugent, 1949), mais les limites de son jeu apparaissent alors au grand jour.
Des années 50 surtout sauvées par L’homme des vallées perdues
Dès lors, il alterne entre westerns et films d’aventures, avec un jeu très limité surtout basé sur son physique. Cela ne l’empêche pas de tourner dans quelques films mémorables dont le chef d’œuvre L’homme des vallées perdues (George Stevens, 1953), magnifique western tragique. On reste plus réservé quant à la réussite de quelques beaux succès d’époque comme Les bagnards de Botany-Bay (John Farrow, 1952) ou Le serment du chevalier noir (Tay Garnett, 1954).
La suite de sa carrière est plus décevante encore avec des œuvres souvent ennuyeuses comme La brigade héroïque (Raoul Walsh, 1954), Colère noire (Frank Tuttle, 1955), L’homme dans le filet (Michael Curtiz, 1959), Les Horaces et les Curiaces (Ferdinando Baldi et Terence Young, 1961) qu’il tourne en Italie alors que sa carrière américaine décline. L’acteur termine sa carrière sur Les Ambitieux (Edward Dmytryk, 1964) qui est une œuvre plus ambitieuse qui aurait pu signer un retour aux affaires si la mort ne s’en était pas mêler. Alcoolique depuis les années 50, Alan Ladd n’était plus que l’ombre de lui-même et il est retrouvé mort dans son appartement en 1964 à l’âge de 50 ans. Il est fait état d’un mélange d’alcool et de médicaments qui lui aurait été fatal.
Le comédien restera à jamais attaché à ses belles prestations des années 40 dans les films noirs.