Jack Palance est l’une des gueules légendaires du cinéma hollywoodien. Il a tourné avec Kazan, Aldrich, Brooks, mais aussi Godard et Tim Burton.
Jack Palance, un méchant de l’âge d’or
Ancien boxeur, Jack Palance se lance dans le métier de comédien en jouant à Broadway dès 1947. La télévision et le cinéma le réclament à partir de 1950, et il apparaît pour la première fois à l’écran dans Panique dans la rue (1950) d’Elia Kazan. L’acteur tourne ensuite de nombreux films d’action, grand second rôle ou vedette de séries B. Son visage aux traits anguleux et émaciés, dû à des opérations consécutives à des blessures de guerre, le destine aux rôles de méchants de westerns ou polars. Il est ainsi nommé à l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour ses interprétations du mari machiavélique de Joan Crawford dans Le masque arraché (1952) de David Miller, et du fermier inquiétant dans L’homme des vallées perdues (1953) de George Stevens. Robert Aldrich lui confie ensuite le rôle de l’artiste au passé trouble dans Le grand couteau (1955), avant de le diriger dans deux films de guerre, Attaque (1956) et Tout près de Satan (1959).
Dans les années 60, Jack Palance accepte des rôles dans des productions européennes et se partage entre Cinecittà et Hollywood. Il est ainsi la vedette du péplum Le glaive et le conquérant (1961) de Carlo Campogalliani ou du film de guerre La légion des damnés (1969) d’Umberto Lenzi, tout en participant à la superproduction Barabbas (1962) de Richard Fleischer ou au film d’auteur Le mépris (1963) de Jean-Luc Godard, dans le rôle du producteur. Jack Palance fait aussi partie de la prestigieuse distribution des Professionnels (1966) de Richard Brooks. Il tourne également avec Vittorio De Sica, Ralph Nelson ou Jesús Franco.
Entre Cinecittà et Hollywood
L’acteur continue à être très présent sur les studios de cinéma dans les années 70, du western spaghetti Compañeros (1970) de Sergio Corbucci au polar Cocaïne Cowboys (1979) d’Ulli Lommel, en passant par le western Les collines de la terreur (1972) de Michael Winner et le film érotique Voluptueuse Laura (1976) de Joe D’Amato, et des bandes diverses signées John Frankenheimer, Stanley Kramer ou Duccio Tessari.
Jack Palance ralentit le rythme à la décennie suivante, mais se fait connaître d’une nouvelle génération en interprétant l’ancien peintre dans Bagdad Café (1987) de Percy Adlon, Carl Grissom dans Batman (1989) de Tim Burton ou, la même année, le trafiquant dans Tango et Cash d’Andreï Kontchalovski.
Les professionnels le consacrent en lui attribuant l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour la comédie westernienne La vie, l’amour, les vaches (1991) de Ron Underwood. Son dernier rôle au cinéma est celui de Long John Silver dans L’île au trésor (1999) de Peter Rowe. Jack Palance tourne ensuite uniquement pour la télévision jusqu’en 2004, avant de décéder deux ans plus tard.