Actrice italo-yougoslave, Femi Benussi (de son vrai nom Eufemia Benussi) est née en 1945 à Rovigno, localité qui appartenait alors à l’Italie, mais qui est aujourd’hui située en Croatie. Après la Seconde Guerre mondiale, sa famille italophone prend la décision de rester vivre en Yougoslavie, pays où elle grandit et où elle fait ses premiers pas en tant qu’actrice sur les scènes locales. Après une déception amoureuse, Femi Benussi décide de se rendre à Rome pour changer d’air.
Un espoir des années 60
C’est là qu’elle débute une importante carrière au cinéma dès son arrivée en 1965. On la découvre dans un rôle minuscule dans Une vierge pour le prince (Pasquale Festa Campanile, 1965) et elle marque les esprits dans le film d’horreur très bis Vierges pour le bourreau (Massimo Pupillo, 1965). Cela lui permet de travailler avec Pier Paolo Pasolini sur Des oiseaux petits et gros (1966). Pourtant, cette occasion de passer au cinéma plus prestigieux n’a pas de suite et la jeune femme va se retrouver cantonnée dans des productions de séries B, voire Z.
Une comédienne au cœur du ghetto de l’érotisme
Ne craignant jamais de se déshabiller, Femi Benussi devient petit à petit une déesse du cinéma bis italien. On la voit dans des westerns comme Trois pistolets contre César (Enzo Peri, 1967), Quand les vautours attaquent (Nando Cicero, 1967), mais c’est le cinéma à connotation érotique qui lui donne ses plus beaux rôles à l’écran. Ainsi, elle joue dans Tarzana, sexe sauvage (Guido Malatesta, 1969), Les nuits érotiques de Poppée (Guido Malatesta, 1969), Homo Eroticus (Marco Vicario, 1971).
Toutefois, on préfère retenir son incursion chez Mario Bava avec Une hache pour la lune de miel (1970) ou Fernando Di Leo dans Passeport pour deux tueurs (1972). Au cours de cette intense période d’activité, Femi Benussi enchaîne les tournages de films plus ou moins érotiques (dont Les mille et une nuits érotiques d’Antonio Margheriti). Parmi ses films un peu plus ambitieux, on compte Meurtres à Rome (Germán Lorente, 1973), La brute, le colt et le karaté (Antonio Margheriti, 1974), Bracelets de sang (Umberto Lenzi, 1975), Nue pour l’assassin (Andrea Bianchi, 1975).
Petite vedette de la sexy comédie
Au milieu des années 70, Femi Benussi devient une diva de la sexy comédie, très en vogue, concurrençant Edwige Fenech sur son propre créneau. Elle devient au gré des films la collégienne ou au contraire la professeure. Pourtant, le succès se fait de plus en plus rare et, avec l’âge, Femi Benussi est de moins en moins sollicitée par les producteurs.
L’actrice ne parvient pas à trouver des emplois plus sérieux au début des années 80. Dégoûtée par l’industrie du cinéma qui n’a vu en elle que de la chair à offrir en pâture aux spectateurs, elle abandonne le milieu en 1983. Après être retournée vivre en Yougoslavie pendant un temps, elle revient à Rome pendant les années 90 marquées par la guerre civile dans son pays d’origine.