Mort de Kirstie Alley, comédienne à succès des années 90, élevée au rang de vedette grâce au succès surprise de Allô maman, ici bébé, avec John Travolta.
Actrice de télévision (la série Mascarade en 1983, la sitcom Cheers, en 1987) et de théâtre (La chatte sur un toit brûlant), Kirstie Alley a trouvé le succès populaire sur le tard, avec le phénoménal Allo maman ici bébé, dont le triomphe surprise relance la carrière de John Travolta, après 10 ans de purgatoire. Le film d’Amy Hackerling accouche de deux petits frères en moins de 4 ans, dont l’épouvantable Allô maman, c’est Noël, qui marquera la fin des espoirs au box-office de cette comédienne atypique.
Ils nous ont quittés en 2022
Avec son regard cristallin et un sex-appeal à contre-courant des canons des années 80, Kirstie Alley trouve dans Star Trek 2 la colère de Khan de Nicholas Meyer une rampe de lancement. On est en 1982 et la franchise réalise surtout son décollage aux USA. Curieusement, on retrouve la comédienne de 33 ans dans un film d’épouvante, Onde de choc du réalisateur grec Nico Mastorakis, l’auteur du choquant Demon Island. Ce micro projet sort en salle, mais le succès se fera en VHS, notamment en France.
Kirstie Alley prend tranquillement de l’assurance, de série B (Runaway, l’évadé du futur, 1985, de Michael Crichton avec Tom Selleck), en série B (Randonnée pour un tueur, 1988, de Roger Spottiswoode, avec Sidney Poitier et Tom Berenger).
Elle développe très vite des talents de comique déjà perceptibles à la télévision où ses audaces font mouche. Chez Carl Reiner, elle figure dans Summer School (Prof d’enfer pour un été) avec Mark Harmon. Un sacré échec. Idem pour la comédie Loverboy avec Patrick Dempsey, Carrie Fisher et Barbara Carrera. Qu’importe, la notoriété viendra sous peu.
Une carrière cinématographique limitée au succès d’Allô maman, ici c’est bébé?
Le concept d’Allô maman, ici c’est bébé, en 1989, va miraculeusement prendre dans le monde entier et permettre à l’actrice aux portes des 40 ans de décrocher des premiers rôles dans des comédies, le genre qu’elle affectionne. Néanmoins, le charisme de Kirstie Alley n’est pas à la hauteur des programmes navrants qui réduisent son talent. Faites comme chez vous (MadHouse, en VO), sera un tel flop qu’Orion le vouera à la vidéo sur bien des marchés, dont la France. Pour ses retrouvailles avec le réalisateur des Cadavres ne portent pas de costard, Carl Reiner, en 1990, elle porte enfin un film entièrement sur ses épaules. L’amour dans de beaux draps est une comédie de studio montée sur son seul nom. Là encore, le bide est intégral, malgré une vraie sortie salle qui avait le potentiel pour faire mais aussi défaire sa fragile carrière.
Une fois la franchise Allô maman (1989, 1990, 1993) essorée, Kirstie Alley accepte des seconds rôles. Dans Le village des damnés, remake de John Carpenter (1994), elle incarne un personnage à contre-emploi qui ne prête pas à rire. Elle est même une sacrée garce que l’on va adorer détester. En 1996, l’actrice sert de caution aux gamineries des sœurs Olsen dans Papa, j’ai une maman pour toi ! (1996), d’Andy Tennant avec Steve Guttenberg. Les Sexton se mettent au vert avec Tim Allen, piètre comédie Universal, est tellement improbable pour le marché français qu’il sera réduit à une sortie technique tout à fait justifiée (1998).
Allô maman, c’est Noël © 1993 Columbia Pictures
Woody Allen sort l’actrice de tempérament de l’oubli avec Harry dans tous ses états (1997), l’un des gros succès du cinéaste new-yorkais qui l’embauche aux côtés de Demi Moore, Judy Davis et Elisabeth Shue.
Enfin, à l’aube de ses 50 ans, Alley trouve son rôle le plus truculent, en 1999, dans Drop Dead Gorgeous, une féroce satire sur les concours de beauté organisés dans une Amérique profonde glaçante. Cette production indépendante, intitulé Belles à mourir en France, réunit un bijou de casting : Kirsten Dunst, Ellen Barkin, Denise Richards, Amy Adams et Brittany Murphy. C’est un trésor d’humour noir pour des adieux au cinéma et le début d’une vraie traversée du désert pour la star qui méritait mieux.
Ils nous ont quittés en 2022
In fine, Kirstie Allen se reconvertit à la télévision : talk-show, téléréalité, série… elle est présente un peu partout et même dans The Masked Singer, en 2022. Le succès revient, mais loin du grand écran.
C’est en 2022 que s’achèvera la carrière bouillonnante de ce tempérament tempétueux. L’actrice décède des suites d’un cancer à l’âge de 71 ans, le 5 décembre 2022. Une sinistre nouvelle.