Réalisateur, producteur et monteur britannico-canadien, Roger Spottiswoode est né au Canada d’un père britannique. Il commence sa carrière à la fin des années 60 en tant qu’assistant monteur, avant de devenir monteur à part entière. A cette occasion, il collabore avec Sam Peckinpah pour qui il monte Les chiens de paille (1971), Guet-apens (1972) et Pat Garrett et Billy le Kid (1973). Devenu collaborateur de Karel Reisz dont il produit Les guerriers de l’enfer (1978), Roger Spottiswoode se voit offrir la réalisation d’un petit slasher qui devient donc son premier essai derrière la caméra. Il s’agit du sympathique Monstre du train (1980) qui ne rencontre pas le succès escompté, malgré la présence au générique de Jamie Lee Curtis.
Le cinéaste enchaîne avec un autre film de commande : 200 000 dollars en cavale (1981) est un nouvel échec commercial. Spottiswoode passe alors à la télévision, avant de développer son film le plus personnel et son meilleur à ce jour, à savoir Under Fire (1983).
Si le long-métrage n’est pas un succès, il remporte des critiques élogieuses et attire ainsi l’attention sur son réalisateur. Ce n’est pas le cas de son film suivant, la comédie The Best of Times (1986) avec Robin Williams et Kurt Russell, d’après un scénario de Ron Shelton. On préfère se souvenir du sympathique Randonnée pour un tueur (1988) qui lui permet d’obtenir un joli succès. Spottiswoode revient à la comédie avec Turner et Hooch (1989), sympathique film canin avec la jeune star Tom Hanks. Le succès est à nouveau au rendez-vous.
Les années 90 seront plus contrastées et le réalisateur se révèle capable du meilleur comme du pire. Il rate coup sur coup Air America (1990) avec Mel Gibson et Robert Downey Jr. puis Arrête ou ma mère va tirer ! (1992), tentative malheureuse pour faire de Sylvester Stallone un acteur comique.
Il est par contre salué pour son téléfilm sur l’expansion du virus du sida Les soldats de l’espérance (1993) qui parvient même à sortir en salles en France. Ce qui n’est pas le cas de son biopic Mesmer (1994), demeuré inédit chez nous. Malgré un CV pas forcément adéquat, Roger Spottiswoode est appelé à la réalisation du nouveau James Bond intitulé Demain ne meurt jamais (1997) avec Pierce Brosnan. Le résultat s’avère correct.
On ne peut pas en dire autant de son blockbuster suivant signé pour Arnold Schwarzenegger et intitulé À l’aube du sixième jour (2000). Gros échec commercial et ratage artistique, le long-métrage a renvoyé Spottiswoode à des productions plus réduites. Il signe alors des films sans grand intérêt comme Mr Ripley et les ombres (2005), l’académique Les orphelins de Huang Shi (2008), les films familiaux Midnight Sun (2014) et Un chat pour la vie (2016). On peut sauver de cet ensemble terne, le film J’ai serré la main du diable (2007) sur le génocide rwandais.
Roger Spottiswoode est encore actif de nos jours.