Un premier opus des X-men fidèle à la bande-dessinée, efficace mais aussi trop superficiel dans son développement pour pleinement convaincre.
Synopsis : Dans un futur proche, une nouvelle race apparaît : celle des mutants. Etres dotés de super-pouvoirs, ils sont mis à l’écart du reste de la société. Parmi eux, le professeur Xavier est à la tête d’une école qui aide les jeunes à maîtriser leurs étranges facultés, tout en dirigeant en secret une équipe chargée de défendre le bien appelée X-men. Ceux-ci vont devoir affronter Magneto et sa Confrérie des Mauvais Mutants qui rêvent d’anéantir l’humanité.
Les X-men inaugurent le genre super-héroïque
Critique : Avec le succès grandissant des adaptations de bande-dessinées et le développement sans précédent des images de synthèse, il était étonnant que la grande firme de comics Marvel ne se soit pas lancée dans la production cinématographique. Le catalogue de “la maison aux idées” est pourtant riche de personnages mémorables qui ont marqué l’enfance et l’adolescence de nombreux jeunes du monde entier depuis les années 60. Le groupe qui ouvre le bal est donc celui des X-men, une franchise très lucrative depuis toujours pour la maison d’édition : on ne compte plus le nombre de séries et de produits dérivés qui portent le fameux sceau X.
Un respect total de la BD d’origine
Pour ce premier pas vers le grand écran, les producteurs ont confié les rênes du projet au cinéaste indépendant Bryan Singer, plus connu pour avoir réalisé Usual suspects en 1995. Prenant le matériau de base très au sérieux, l’auteur réussit le tour de force de ne pas trahir l’esprit d’une bande-dessinée qui compte pourtant plusieurs centaines d’épisodes. Le travail d’adaptation est véritablement colossal et les scénaristes arrivent à poser les bases d’un univers assez complexe sans pour autant dénaturer le sens de l’histoire.
Les fans pointilleux pourront toujours remarquer l’absence de personnages clés comme Colossus ou encore Diablo. Ils noteront également certains télescopages temporels (tel héros ne fait pas partie de l’équipe lors de l’aventure contée dans le film) et regretteront le peu de temps consacré à Tornade, totalement anecdotique ici par rapport à son rôle de premier plan dans la bande-dessinée. Le travail accompli reste tout de même convaincant et on sent un respect sincère des auteurs pour cet univers.
Une réalisation appliquée, mais impersonnelle
Pourtant, l’ensemble n’est pas pleinement satisfaisant. La mise en scène très élaborée de Bryan Singer manque de spontanéité et laisse le spectateur à distance par rapport aux événements (sauf dans la séquence introductive du camp de concentration, réellement émouvante). La musique de Michael Kamen ne parvient pas à donner un souffle épique aux aventures de nos mutants préférés et enfin les personnages, trop nombreux, n’ont pas la profondeur nécessaire pour nous passionner.
Un casting impérial
Par contre, on peut saluer le casting impeccable, et notamment la présence d’un Hugh Jackman totalement crédible dans la peau du plus charismatique des X-men, à savoir Wolverine. Finalement, ce premier épisode apparaît comme une simple introduction à un univers appelé à se développer dans les années qui ont suivi.
Aujourd’hui dépassé et manquant singulièrement de relief dans ses péripéties, ce tout premier film a toutefois une certaine importance historique puisque son succès commercial a démontré la validité d’un genre appelé à dominer le marché pendant les vingt ans qui suivent, au point de battre tous les records de fréquentation. La firme Marvel est depuis devenu un empire inenvisageable à la sortie du long-métrage séminal de Bryan Singer.
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Critique de Virgile Dumez