When Evil Lurks : la critique du film (2024)

Epouvante-horreur | 1h39min
Note de la rédaction :
9/10
9
When Evil Lurks, l'affiche

  • Réalisateur : Demián Rugna
  • Acteurs : Ezequiel Rodríguez, Demián Salomón, Silvina Sabater
  • Date de sortie: 15 Mai 2024
  • Année de production : 2023
  • Nationalité : Argentin, Américain
  • Titre original : Cuando acecha la maldad
  • Titres alternatifs : Quando o Mal Espreita (Portugal) / Gdy rodzi się zło (Pologne) / Amikor a gonosz leselkedik (Hongrie) / O Mal que Nos Habita (Brésil)
  • Autres acteurs : Luis Ziembrowski, Marcelo Michinaux, Emilio Vodanovich, Virginia Garófalo, Paula Rubinsztein, Frederico Liz
  • Scénariste : Demián Rugna
  • Monteur : Lionel Cornistein
  • Directeur de la photographie : Mariano Suárez
  • Compositeur : Pablo Fuu
  • Cheffe maquilleuse : Elizabet Gora
  • Cheffe décoratrice : Laura Aguerrebehere
  • Directrice artistique : Laura Aguerrebehere
  • Producteur : Fernando Díaz
  • Producteurs exécutifs : Fernando Díaz, Emily Gotto, Roxana Ramos, Samuel Zimmerman
  • Sociétés de production : Shudder, Aramos Cine, Machaco Films
  • Distributeur : ESC Distribution, Factoris Films
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo : Shadowz Editions, Factoris Films (blu-ray et UHD 4K, 2024)
  • Date de sortie vidéo : Décembre 2024
  • Budget :
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 43 030 entrées / 15 874 entrées
  • Box-office nord-américain : 546 626 $
  • Rentabilité :
  • Classification : Interdiction aux -16 ans
  • Formats : 2.39 :1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals : Festival international du film de Toronto 2023 : sélection en section Midnight Madness / Paris International Fantastic Film Festival 2023 : sélection hors compétition / Festival international du film fantastique de Catalogne 2023 / Hallucinations collectives 2024 : sélection en compétition / Festival international du film fantastique de Gérardmer 2024
  • Nominations :
  • Récompenses : Festival international du film fantastique de Catalogne 2023 : meilleur film / Festival international du film fantastique de Gérardmer 2024 : prix de la critique et prix du public
  • Illustrateur/Création graphique : © MOCEAN (affiche). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2023 Machaco Films, Aramos Cine, Shudder. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse :
  • Tagline : Prier ne vous sauvera pas.
  • Franchise :
Note des spectateurs :

Pur bijou d’horreur radicale, When Evil Lurks s’impose comme un classique instantané par la puissance d’évocation de ses images et son nihilisme absolu. Attention, chef d’œuvre !

Synopsis : Après avoir découvert un cadavre mutilé près de leur propriété, deux frères apprennent que les événements étranges survenant dans leur village sont causés par un esprit démoniaque qui a élu domicile dans le corps purulent d’un homme. Le mal dont souffre ce dernier ne tarde pas à se répandre comme une épidémie, affectant d’autres habitants de la région.

Une coproduction entre l’Argentine et les Etats-Unis

Critique : Même si cela faisait une dizaine d’années que le cinéaste Demián Rugna officiait dans le domaine du cinéma horrifique, il a surtout marqué les esprits avec son Terrified (2017) qui a connu un joli succès en Argentine, avant d’être acheté par Netflix pour une large diffusion internationale. L’occasion pour le réalisateur de se faire connaître dans le monde entier et de pouvoir monter plus facilement ses projets suivants. Lorsqu’il entend parler d’une contamination des paysans argentins par des pesticides utilisés dans leurs champs et l’absence de réaction des autorités du pays, Demián Rugna a commencé à réfléchir au fossé existant entre les lieux les plus isolés de la planète (la pampa argentine) et ceux qui sont connectés au monde entier (les grandes métropoles comme Buenos Aires).

When Evil Lurks, photo 1

© 2023 Machaco Films – Aramos Cine – Shudder. Tous droits réservés.

Dès lors, il transforme la contamination par un pesticide ou par un virus (l’épidémie de Covid-19 l’a-t-elle également inspiré ?) en une possession démoniaque qui débuterait dans un coin reculé d’Argentine avant de s’étendre au monde entier. Dès lors, il parvient à boucler son script en 2021 et le présente au Festival de Sitges où il reçoit le Prix du meilleur scénario en attente de production. Aussitôt, Demián Rugna est approché par les représentants de la plate-forme américaine Shudder qui lui proposent de coproduire son long métrage, lui offrant également un débouché commercial tout trouvé. Ainsi, When Evil Lurks est bien la première production Shudder en langue hispanique.

De multiples sources d’inspiration

Après un tournage classique, When Evil Lurks a été présenté au grand public au Festival de Toronto 2023 où il a fait sensation. Très rapidement, l’aura du film s’est répandue dans la sphère des fans d’horreur et le shocker est devenu une véritable bête de festival, décrochant notamment le Prix du meilleur film à Sitges en 2023, puis les prix de la critique et du public au Festival de Gérardmer en 2024. Enfin, le métrage a cartonné dans les cinémas argentins. De quoi lui offrir également une sortie en salles en France, une première pour le cinéaste argentin.

Il faut dire que le cinéaste confirme haut la main les espoirs placés en lui avec son déjà excellent Terrified. Doté d’une réalisation souvent brillante à base de plans séquences virtuoses, When Evil Lurks parvient à retenir les leçons des plus grands maîtres de l’horreur en les adaptant au contexte argentin. Ainsi, de George A. Romero et sa Nuit des morts-vivants (1968), Demián Rugna a retenu l’idée qu’il faut édicter des règles simples à retenir et s’y conformer – ici elles sont au nombre de sept afin de lutter efficacement contre le démon.

L’Apocalypse selon saint Bouc

Il a aussi fait sienne l’idée de signifier l’apocalypse en ne suivant les pas que de quelques personnages dans un lieu isolé. Pourtant, leurs actions entraîneront des répercussions sur le plan mondial. On peut dès lors rapprocher cette capacité à signifier plus que ce qui est montré à l’écran de l’œuvre de Lucio Fulci. Effectivement, le réalisateur italien était capable de suggérer la fin du monde en un seul plan final iconique (on songe aux derniers plans de Zombi 2, l’enfer des zombies, de Frayeurs et de L’au-delà).

En fait, la grande force de When Evil Lurks vient de la capacité de Demián Rugna à aborder des thèmes classiques de l’horreur en les mélangeant, les digérant et les régurgitant dans un ensemble qui demeure parfaitement cohérent. Ainsi, When Evil Lurks est tout à la fois un film de contamination (avec des infectés), mais aussi une œuvre de possession démoniaque, tout en intégrant des éléments propres aux films de cannibales et d’enfants tueurs. On pense par moments aux éclairs de cruauté des Révoltés de l’an 2000 (Narciso Ibáñez Serrador, 1976) dans cette idée que le démon s’attaque d’abord aux esprits faibles (les animaux, puis les enfants et enfin les handicapés, ici le fils autiste).

Venez assister à la naissance du Mal

D’une diabolique efficacité, When Evil Lurks provoque l’angoisse et la peur grâce à un traitement de l’horreur assez viscérale. Le spectateur comprend rapidement que le cinéaste ne s’interdit rien, notamment en s’en prenant aux animaux et surtout aux enfants. Plusieurs scènes du début marquent de manière indélébile, comme celle avec la chèvre possédée ou encore l’attaque du chien sur la petite fille. Tourné sans compromission, le résultat final est d’une radicalité absolue, notamment dans son final totalement nihiliste qui ne peut laisser indifférent.

When Evil Lurks, photo 2

© 2023 Machaco Films – Aramos Cine – Shudder. Tous droits réservés.

D’un premier degré parfaitement assumé, When Evil Lurks lorgne du côté des grands mythes de l’humanité, tout en s’inspirant de quelques épisodes bibliques afin de conter l’Apocalypse. Il réussit à être effrayant, déstabilisant et donc enthousiasmant pour qui aime les œuvres jusqu’au-boutistes, destinées à marquer durablement les consciences. Et l’air de rien, le cinéaste porte un regard affuté sur l’incapacité de l’être humain à effectuer les bons choix, même lorsqu’il connaît le mode d’emploi pour s’en sortir. Et n’est-ce pas la plus belle définition de notre situation actuelle,  avec des hommes impuissants face aux nombreux défis qui s’ouvrent à nous ?

Un film qui a du mordant

Sorti par ESC Distribution qui a connu de beaux résultats en salle avec Terrifier 2 en janvier 2023 et qui allait exploser les compteurs avec Terrifier 3 au mois d’octobre 2024, When Evil Lurks a été proposé dans 128 salles en France. Pour sa première semaine d’exploitation du 15 mai 2024, le long argentin a passionné 22 800 fans d’horreur, avant de perdre environ 50 % de ses entrées de semaine en semaine. En six septaines, le métrage horrifique a fini par doubler de justesse ses entrées initiales avec 43 030 tickets vendus.

Depuis, le film a été proposé en blu-ray et UHD 4K dans une édition vendue uniquement sur internet par souscription. De quoi alimenter encore un peu plus l’aspect culte d’un long métrage destiné à devenir un vrai classique du genre.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 15 mai 2024

Voir le film en VOD

When Evil Lurks, l'affiche

© 2023 Machaco Films – Aramos Cine – Shudder / Affiche : MOCEAN. Tous droits réservés.

Biographies +

Demián Rugna, Ezequiel Rodríguez, Demián Salomón, Silvina Sabater

Mots clés

Cinéma argentin, Films de possession démoniaque, Les enfants maléfiques au cinéma, Les épidémies au cinéma, L’autisme au cinéma, Les productions Shudder

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When Evil Lurks, l'affiche

Bande-annonce de When Evil Lurks (VOst)

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