Vermines : la critique du film (2023)

Epouvante-horreur | 1h43min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Visuel de Vermines

  • Réalisateur : Sébastien Vanicek
  • Acteurs : Théo Christine, Sofia Lesaffre, Finnegan Oldfield, Jérôme Niel
  • Date de sortie: 27 Déc 2023
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Vermines
  • Titres alternatifs : Infested (titre international) / Vermin: La plaga (Espagne) / Robactwo (Pologne) / Vermin (Suède et Norvège)
  • Année de production : 2023
  • Autres acteurs : Lisa Nyarko, Marie-Philomène Nga, Ike Zacsongo-Joseph, Emmanuel Bonami
  • Scénaristes : Sébastien Vaniček, Florent Bernard
  • Monteur : Nassim Gordji Tehrani
  • Directeur de la photographie : Alex Jamin
  • Compositeurs : Douglas Cavanna, Xavier Caux
  • Cheffe maquilleuse : Stéphanie Guillon
  • Chef décorateur : Arnaud Bouniort
  • Directeur artistique : -
  • Producteur : Harry Tordjman
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : My Box Films
  • Distributeur : Tandem Films
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Budget : 5 000 000 euros
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 151 274 entrées en 11 jours
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Classification : Interdiction aux -12 ans en raison d’images violentes et d’un climat angoissant du fait de l’invasion d’araignées géantes.
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur / Son : 5.1
  • Festivals : Mostra de Venise 2023 : film de clôture de la semaine de la critique, Festival de Sitges 2023, L'Etrange Festival 2023, Sélection Officielle PIFFF 2023
  • Nominations :
  • Récompenses : Festival de Sitges 2023 : Prix spécial du jury
  • Illustrateur/Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © My Box Films, Tandem Films. All Rights Reserved. Tous droits réservés.
  • Attachées de presse : Audrey Le Pennec, Leslie Ricci
  • Tagline : N'y allez pas seul.
Note des spectateurs :

Diablement efficace, Vermines est un film d’horreur français vraiment flippant qui se double d’un inévitable commentaire social au discours plutôt équilibré sur les banlieues. A découvrir en salles pour mieux frissonner.

Synopsis : Kaleb vit dans une tour d’habitation de banlieue parisienne. En conflit avec son meilleur ami et sa sœur, il traverse une période de solitude. Passionné d’animaux exotiques, il fait l’acquisition d’une araignée venimeuse qui va échapper à sa vigilance et propager son espèce dans tout l’immeuble. Placés à l’isolement, les habitants doivent faire face à des araignées dont la taille s’accroît.

Qui sont les vermines du titre ?

Critique : Jeune réalisateur issu de la banlieue, Sébastien Vanicek a surtout été remarqué pour quelques courts valeureux dont les plus connus sont Mayday (2015) et Crocs (2016). Après avoir obtenu de nombreux prix dans des festivals dédiés au court, l’apprenti-cinéaste qui a longtemps bourlingué décide de franchir un nouveau cap en créant son tout premier long-métrage. Il a alors l’idée de confronter les habitants d’un immeuble de banlieue à une invasion d’araignées venimeuses redoutables. Un film de genre donc, même si l’auteur ne cache pas sa volonté de livrer à travers son récit un commentaire social fort sur l’état des banlieues et surtout sur le malentendu qui perdure entre populations qui refusent de communiquer.

Comme toujours au sein du cinéma de genre français, les spectateurs n’échapperont donc pas à une énième métaphore sociale sur les déclassés. Toutefois, ce que La tour (2023) de Guillaume Nicloux ne parvenait jamais à faire, Vermines y arrive avec bien plus de virtuosité dans sa réalisation et même son écriture. Assez rapidement, le spectateur comprend que les vermines du film sont à la fois les arachnides, mais aussi les zonards de banlieue que le cinéaste décrit de manière précise et empathique.

Affiche teaser de Vermine

© 2023 My Box Productions – Tandem Films. Tous droits réservés.

Et si l’on tissait des liens entre nous ?

Si le phrasé banlieusard nécessite un petit temps d’adaptation pour le spectateur lambda, Vermines offre des personnages suffisamment complexes et travaillés pour que l’on s’y attache. Certes, le verbe est haut et plutôt fleuri, mais l’ensemble ne manque pas d’humour, tandis que la musique rap omniprésente est utilisée avec intelligence pour ne pas totalement hérisser le poil des réfractaires. En fait, le cinéaste préfère insister sur la solidarité qui peut exister au sein d’un même immeuble lorsque les événements se précipitent. Jamais dans l’invective ou la stigmatisation, Sébastien Vanicek préfère montrer les ravages du manque de communication, que ce soit entre habitants, entre amis proches ou entre les populations et les autorités.

Ainsi, tous les événements catastrophiques découlent de cette incapacité des personnages à aller vers les autres et à discuter. Dès le moment où les protagonistes principaux commencent à s’ouvrir au dialogue, la situation se débloque naturellement et d’elle-même. Pour autant, Vermines ne doit pas seulement être vu comme une métaphore plus ou moins lourde sur la situation dans les banlieues.

Faites-vous une toile made in France!

Le métrage peut également être dégusté comme un authentique film de genre burné où l’on ne trouve quasiment aucun temps mort. Une fois que la première araignée s’échappe de sa boite, la prolifération progresse vite, tandis que la théorie darwinienne de l’adaptation des espèces permet au cinéaste de proposer des prototypes d’arachnides de plus en plus imposants. Il faut dès lors saluer le travail formidable réalisé sur les effets spéciaux puisque les araignées (même quand elles sont numériques) s’intègrent parfaitement à leur environnement et filent des frissons. De plus ou moins gros gabarit, les bestioles s’infiltrent absolument partout et pondent même leurs œufs à même les cadavres putréfiés de leurs victimes.

Vermines, affiche promotionnelle

© 2023 My Box Productions – Tandem Films. Tous droits réservés.

Si Sébastien Vanicek abuse encore un peu trop des jump scares, il prouve à plusieurs reprises sa capacité à créer un réel suspense grâce à une réalisation plus subtile. C’est le cas lors de l’excellente séquence de fuite dans le parking dont le couloir est infesté de bébêtes. Adroit dans les scènes de suspense, le cinéaste se fourvoie de temps à autre lorsqu’il fait intervenir les forces de l’ordre. Ainsi, sa scène de fusillade paraît bien confuse, elle qui souhaiterait bien arriver à la cheville de celle de Starship Troopers (Paul Verhoeven, 1997), mais sans en avoir les moyens. Afin de masquer la pauvreté de son budget, Sébastien Vanicek utilise parfois un peu trop la caméra portée, au point de rendre illisible quelques séquences finales.

Des acteurs corrects et une musique urbaine au top

C’est d’autant plus dommage que ses acteurs sont bien dirigés – on pense notamment à Théo Christine et Finnegan Oldfield – et que Jérôme Niel apporte une touche humoristique qui permet de décompresser à intervalles réguliers. Boosté par une bande sonore diablement efficace mêlant rap vénère et électro plus atmosphérique, Vermines a donc tout de la bonne surprise que l’on n’attendait plus dans le domaine du cinéma de genre national. Les échos favorables autour du film sont donc largement mérités et, malgré des défauts inhérents aux premières œuvres, Vermines s’impose comme une belle réussite.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 27 décembre 2023

Vermines, l'affiche

© 2023 My Box Productions – Tandem Films. Tous droits réservés.

Biographies +

Sébastien Vanicek, Théo Christine, Sofia Lesaffre, Finnegan Oldfield, Jérôme Niel

Mots clés

Les animaux tueurs au cinéma, Les films d’horreur des années 2020, Films sur la banlieue, Premier film

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