Une sirène à Paris est la nouvelle réjouissance du réalisateur de Jack et la mécanique du cœur, une romance qui ne se mouille pas trop dans l’audace, mais qui enchante par sa poésie.
Synopsis : Crooner au cœur brisé, Gaspard s’était juré de ne plus retomber amoureux. Quant à Lula, jolie sirène, elle n’a que le chant pour se défendre des hommes, en faisant s’emballer leur cœur jusqu’à l’explosion. Lorsque la Seine en crue vient déposer Lula au pied du Flowerburger, la péniche-cabaret où chante Gaspard, c’est un mini-tsunami qui va bouleverser leur existence. Lui, l’homme qui a souffert d’avoir trop aimé, et elle, la créature qui n’a jamais connu l’amour, vont apprendre à se connaître. Et à chanter d’une même voix…
Critique : Le chanteur de Dionysos, Mathias Malzieu, dans sa polyvalence artistique, passe au long métrage de cinéma, avec acteurs et prises de vue réelle, se démarquant ainsi de son essai cinématographique animé Jack et la mécanique du cœur, qui nous avait émerveillés en 2016. Ce cinéma traditionnel dans la forme l’est également dans le cœur. Malzieu, Montpelliérain de naissance, est aussi un amoureux parisien qui aime brosser une vision hors du temps de notre capitale qui se raccroche à un cinéma français d’époque.
Caption : Marilyn Lima dans le film Une Sirène à Paris de Mathias Malzieu
Photographe : Léa Ghirardotti
Copyright : ©Léa Ghirardotti / Sony Pictures Entertainment France
Avec Une sirène à Paris, conte fantaisiste et musical, de bric et de broc, et de magie permanente, on assiste à une romance pleine de gouaille, avec des personnalités à l’ancienne, jouée par des acteurs attachants qui ont de l’étoffe (Nicolas Duvauchelle, Tchéky Karyo, Romane Bohringer, Rossy de Palma), face à la jeunesse solaire de Marilyn Lima. Cette dernière, sirène échouée sur le bitume de Paname brise le cœur des mâles qui la croisent, jusqu’à les tuer de son chant létal. Elle représente une génération de femmes bien actuelle, mais aussi dans la lignée des femmes fatales du cinéma d’antan. La jeune comédienne enchante, à l’instar du ton global d’un film d’ébriété et de gaieté qui manque sûrement d’audace dans son scénario, mais nullement de charme dans son cadre et ses locataires.
De la belle ouvrage.
Critique : Frédéric Mignard
© Sony Pictures Entertainment France
Attention, initialement prévu en salle pour le 11 mars 2020, Une sirène à Paris a vu sa carrière différée au 22 juin 2020, suite à la crise de la Covid 19 qui a fermé l’ensemble de la société française, dont les salles de cinéma, durant le grand confinement.
La carrière du film fut de ce fait anéantie, lors d’une réouverture difficile pour les cinémas, marquée par des jauges, une peur des spectateurs de se retrouver dans des lieux fermés et un désir de profiter de l’extérieur, après des mois d’enfermement.
A Paris, la carrière fut désastreuse, avec à peine 10 427 spectateurs et 50 000 spectateurs sur l’ensemble du territoire. La distribution cabossée à l’étranger, en Italie comme aux USA, ne l’aidera pas. Heureusement, le budget du film était petit. L’éditeur Sony Pictures le propulsera en DVD trois mois plus tard, en septembre 2020, sans passer par la case Blu-ray. Les pertes ont été alourdies par la promotion qui a été double (en mars et en juin), avec notamment un changement d’affiche, pour un visuel en juin plus romantique et fantaisiste, aux couleurs moins sombres ou du moins moins chargées.