Retour en France pour Lisa Azuelos qui retrouve l’héroïne adulte de LOL, Sophie Marceau, pour une romance classieuse sur l’intensité de l’amour en fonction des saisons de la vie… Une rencontre aurait mérité un meilleur accueil en salle.
Synopsis : Pierre est marié depuis quinze ans et père de famille. Toujours amoureux de sa femme et épanoui dans sa vie de famille, c’est un homme heureux.
Un soir, il rencontre Elsa. Ils parlent, rient, se plaisent. Comme cela arrive parfois.
Quinze jours après, le hasard les fait se croiser à nouveau. L’attirance réciproque et naturelle est toujours aussi forte. Ils se l’avouent. Un cap est franchi. Mais Elsa n’a qu’un tabou, les hommes mariés, et Pierre est amoureux de sa femme et fidèle. Ils se séparent sans échanger leurs numéros de téléphone, préférant laisser le hasard de la vie faire son chemin. Entre ce qu’ils s’imaginent de cette histoire et ce qu’elle est vraiment, les fantasmes se mêlent à leur réalité. Mais la vie que l’on mène et celle que l’on s’imagine peuvent-elles un jour ne faire qu’une ?
Fruits de la passion
Critique : A quarante-huit ans, Lisa Azuelos ne délaisse pas son microcosme bourgeois parisien, elle l’assume avec force et conviction, il est son cinéma. La réalisatrice chanceuse de LOL et moins heureuse de LOL USA, revient en force sur son terrain pour prendre la température du couple après les quarante-cinq ans. Il y a la divorcée affranchie (Sophie Marceau) et ceux qui sont toujours mariés (François Cluzet et la réalisatrice qui joue son épouse à l’écran), qui s’aiment toujours, par habitude, mais la flamme n’est évidemment plus là… Doit-on remettre en question le confort relatif du quotidien le jour où la passion ardente, qui vous brûle de toute son intensité, se pointe comme à un dernier rendez-vous avec la force adolescente, irrationnelle et désirable ?
Désir et frustrations
Retour à l’état d’adolescence pour Cluzet et Marceau qui se rencontrent un beau soir mondain de coup de foudre, mais ils demeurent riches de leur expérience, conscients que le mariage heureux avec enfant ne doit pas pâtir de cette tentation impromptue qui pourrait tout bouleverser avec la force d’un ouragan… Ils vont alors lutter contre leur attirance réciproque, refuser les nuits câlines à découvrir l’autre, à trouver les menus défauts de son partenaire mignons quand ils deviennent insupportables avec le temps.
Azuelos épouse les rouages de la comédie romantique qui brille, celle à l’américaine où tout est bonheur trognon ou gros chagrin, mais avec classe et quelques bonnes idées de montage et de narration qui permettent au script de sortir du lot.
Intensément visuelle, voire sensorielle, cette passion où l’on se croise à répétition dans un Paris et un Londres de gens heureux, fait l’objet d’une réalisation pointue de la part de Lisa Azuelos qui, forte de sa maturité de femme et d’artiste, apporte toute sa conviction personnelle pour décupler l’intensité du fantasme qui gonfle de façon érectile.
Une rencontre est le meilleur film de sa réalisatrice
Jouant avec la réalité et conduisant ses personnages à des choix universels qui dépassent le postulat romantique, Une rencontre s’étoffe d’un bien bel apparat pour susciter l’émotion féminine (premier public du film, on ne se trompera pas) et une réflexion pertinente sur les saisons de l’amour. Sophie Marceau y est resplendissante. François Cluzet fait le job, le charisme inhérent à ce type de sucrerie en moins.
Dans tous les cas, Une rencontre est le meilleur film, et de loin, de la réalisatrice. Avec son budget important et ses 460 000 entrées en France, l’échec a été important. En 5 semaines, le film était passé de 236 994 entrées à 11 259 spectateurs. Le bouche-à-oreille n’a vraiment pas été bon.