La zone d’intérêt : la critique du film + le test blu-ray (2024)

Drame, Historique, Cinéma expérimental | 1h45min
Note de la rédaction :
9/10
9
La zone d'intérêt, l'affiche

  • Réalisateur : Jonathan Glazer
  • Acteurs : Sandra Hüller, Christian Friedel
  • Date de sortie: 31 Jan 2024
  • Année de production : 2023
  • Nationalité : Britannique, Américain, Polonais
  • Titre original : The Zone of Interest
  • Titres alternatifs : Strefa interesów (Pologne), La zona de interés (Espagne), Zona de Interesse (Brésil), Zona de interés (Espagne), A Zona de Interesse (Portugal), La zona d'interesse (Italie),
  • Autres acteurs : Ralph Herforth, Max Beck, Stephanie Petrowitz, Sascha Maaz, Marie Rosa Tietjen, Lili Falk
  • Scénariste : Jonathan Glazer
  • D'après le roman éponyme de Martin Amis
  • Monteur : Paul Watts
  • Directeur de la photographie : Lukasz Zal
  • Compositeur : Mica Levi
  • Chef Maquilleur : Waldemar Pokromski
  • Chef décorateur : Chris Oddy
  • Producteurs : Ewa Puszczynska, James Wilson, en coproduction avec Bugs Hartley, Bartek Rainski
  • Producteurs exécutifs : Reno Antoniades, Daniel Battsek, Len Blavatnik, Danny Cohen, David Kimbangi, Ollie Madden, Tessa Ross
  • Sociétés de production : A24, Extreme Emotions, Film4, House Production, JW Films
  • Distributeur : Bac Films (France) ; A24 (Etats-Unis)
  • Date de projection à Cannes : 19 mai 2023
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : Blaq Out
  • Date de sortie vidéo : 5 juillet 2024 (blu-ray, DVD)
  • Budget : 15 000 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 790 372 entrées / 250 860 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : 8 659 464 $ / 51 937 109 $
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.78 : 1 / Couleur / Son : Dolby Digital
  • Festivals : Compétition Festival de Cannes 2023
  • Nominations : BAFTA 2024 : Meilleur film britannique ; Meilleur film en langue étrangère ; Meilleure réalisation pour Jonathan Glazer ; Meilleure actrice dans un second rôle pour Sandra Hüller ; Meilleur scénario adapté pour Jonathan Glazer ; Meilleurs décors pour Chris Oddy, Joanna Maria Kuś et Katarzyna Sikora ; Meilleure photographie pour Łukasz Żal ; Meilleur montage pour Paul Watts ; Meilleur son pour Johnnie Burn et Tarn Willers / Golden Globes 2024 : Meilleur film dramatique ; Meilleure musique de film ; Meilleur film en langue étrangère / Oscars 2024 : Meilleur film ; Meilleure réalisateur ; Meilleur scénario adapté ; Meilleur son ; Meilleur film international
  • Récompenses : Festival de Cannes 2023 : Grand Prix, Prix FIPRESCI, Prix CST de l'artiste technicien pour Johnnie Burn, chef monteur son et sound designer et Cannes Soundtrack Award pour la musique originale de Mica Levi / Prix du cinéma européen 2023 : Meilleur ingénieur du son / Oscars 2024 : Meilleur film international ; Meilleur son
  • Illustrateur/Création graphique : © Fidelio (affiche). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © A24. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse : Le Public Système Cinéma, Alexis Delage-Toriel
  • Tagline : "Une œuvre d'une grande puissance". Le Monde.
Note des spectateurs :

Œuvre glaciale et clinique, La zone d’intérêt illustre brillamment la théorie de la banalité du mal d’Hannah Arendt à travers une cinématographie audacieuse. Notre Palme d’or.

Synopsis : Le commandant d’Auschwitz Rudolf Höss et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie agréable pour leur petite famille dans un pavillon avec jardin non loin du camp.

La zone d’intérêt ou l’illustration de la “banalité du mal”

Critique : Cinéaste rare, mais précieux, le Britannique Jonathan Glazer n’a réalisé que quatre longs-métrages en vingt-cinq ans de carrière. Généralement, dix longues années séparent chacun de ses projets, puisque sa dernière incursion au cinéma remonte au trip de SF Under the Skin (2013) avec Scarlett Johansson. Pour La zone d’intérêt, Glazer a commencé à travailler sur les décors réalisés autour d’Auschwitz (la fameuse “zone d’intérêt” définie par les Nazis autour du camp) dès 2021 afin de laisser pousser la végétation nécessaire à la représentation du jardin fleuri et arboré d’Hedwig Höss. Le tout a effectivement été aménagé dans une ancienne caserne située à quelques centaines de mètres de la véritable maison de la famille de Rudolf Höss (à ne pas confondre avec Rudolf Hess, un autre proche d’Hitler) qui fut le commandant du camp d’Auschwitz pendant plusieurs années.

Librement adapté du roman éponyme du romancier britannique Martin Addis – décédé le même jour que la présentation cannoise du film – La zone d’intérêt tente de capturer l’idée au centre de la théorie d’Hannah Arendt sur la banalité du mal. Ainsi, tel un entomologiste, Jonathan Glazer souhaite ici observer le quotidien banal d’une famille ordinaire, au détail près que celle-ci habite juste à côté du camp d’extermination d’Auschwitz et que le patriarche en est le donneur d’ordres et l’organisateur.

Big Brother et le hors champ

En plaçant des caméras fixes dans tous les recoins de la maison, Jonathan Glazer se plait à reprendre l’esthétique plate et informe de la télé réalité (façon Big Brother) dans le but de confronter la normalité apparente du quotidien avec des actes monstrueux. Bien entendu, en usant d’objectifs en grand angle et en se permettant d’utiliser à plusieurs reprises des travellings, le cinéaste ne respecte pas entièrement sa charte esthétique. Lui qui est avant tout un plasticien ne peut se résoudre à annuler toute ambition visuelle au profit de son seul sujet et livre même quelques magnifiques moments de cinéma, notamment lorsqu’il s’offre des instants de liberté hors de la demeure des Höss. Cela intervient surtout dans la dernière partie où il accompagne Rudolf Höss dans quelques réunions du Parti, ce qui apporte un complément d’information sur ses activités.

Première photo de Zone of Interest de Jonathan Glazer (2023)

Première photo de Zone of Interest de Jonathan Glazer (2023) © A24/Mica Levi

Pourtant, ce qui marque vraiment dans La zone d’intérêt vient bien de ce procédé audacieux qui consiste à ne jamais rien montrer à l’image et d’avoir uniquement recours au hors champ pour signifier l’horreur des camps. Cela passe notamment par l’emploi d’une musique synthétique lourde et inquiétante, mais aussi par la bande sonore très travaillée. Du camp qui est juste à côté de la maison, l’on ne verra absolument rien si ce n’est des cheminées crachant des fumées noires. En revanche, on ne cesse d’entendre des cris, des fusillades, des chiens aboyer et des bribes de conversations qui démontrent la violence inhérente au lieu.

La famille Höss, fonctionnaires de la mort

Par contraste, les images ne montrent qu’un superbe jardin, des enfants en train de jouer innocemment dans une piscine et des domestiques qui s’affairent sous les ordres de la matriarche interprétée par une Sandra Hüller absolument glaçante, notamment lorsqu’elle menace son personnel de maison de finir en cendres. Face à elle, Christian Friedel incarne un Rudolf Höss uniquement intéressé par le sort de sa famille et par le respect des directives d’Hitler. Un parfait petit soldat qui traite l’élimination des juifs comme d’autres règleraient des soucis d’intendance. Là encore, il s’agit d’une parfaite illustration de la banalité du mal.

Comme autrefois la théorie d’Hannah Arendt, La zone d’intérêt risque bien d’être critiqué pour donner ainsi visage si humain aux monstres d’Auschwitz. Et pourtant, c’est justement en suivant dans la banalité de leur quotidien de tels criminels que le spectateur peut comprendre que cela n’est pas l’affaire de quelques illuminés, mais bien d’une machine d’Etat qui s’appuie sur le consentement tacite de la majorité.

La zone d’intérêt, une piqure de rappel nécessaire

La zone d'intérêt, photo d'exploitation 2

© 2023 A24 – Access Entertainment – Film4. Tous droits réservés.

D’ailleurs, La zone d’intérêt sort aujourd’hui dans un contexte international troublé et dans une Europe qui voit resurgir un peu partout la bête immonde en son sein. Que ce soit récemment avec les défilés néo-nazis en Allemagne, ou même avec l’essor des populistes en France, l’Europe n’en n’a pas fini de jouer avec le feu et d’être tentée par un retour aux heures les plus sombres de son histoire. En tout cas, La zone d’intérêt constitue une piqure de rappel qui fait définitivement froid dans le dos et qui doit être vu par un maximum de monde, même si l’objet cinématographique, froid et rebutant par certains aspects cliniques, ne fera guère l’unanimité.

En l’état, il mérite largement son Grand Prix décerné au dernier Festival de Cannes, et, pour notre part, on lui aurait bien octroyé la Palme pour son caractère intransigeant et son geste artistique total.

Critique de Virgile Dumez 

Box-office de La Zone d’intérêt

The Zone of Interest a connu une belle carrière mondiale malgré son aspect quelque peu expérimental.

Le budget de 15M$ a largement été remboursé puisque le choc sensoriel de Jonathan Glazer s’est vendu partout, fort d’un solide Grand Prix Cannois, en 2023, et de critiques élogieuses. Ainsi, ce sont pas moins de 52M$ qui ont été récoltés en dépit d’une histoire forcément austère qui ne relève pas du divertissement mais bel et bien du devoir de mémoire et de réflexion. Le film invitait à saisir la mécanique du mal, dans le quotidien familial et psychologique d’une élite nazie aux abords d’un camp de la mort, ajustant des images de douceur domestique à une réalité sensorielle on ne peut plus macabre et dérangeante.

Les USA ont plutôt bien accueilli le défi esthétique et mental de Jonathan Glazer, mais sans lui faire un triomphe. Avec 8 659 464$, The Zone of Interest aurait pu faire un peu mieux, d’autant plus qu’il était distribué par A24 aux USA et qu’il a remporté haut la main l’Oscar du Meilleur film étranger (Anatomie d’une chute ne concourrait pas dans la catégorie) et celui mérité du Meilleur son. Pour rappel, le son est travaillé de façon méticuleuse pour inoculer dans le moindre détail du quotidien l’horreur qui ne se montre pas des camps d’extermination d’Auschwitz. Le film bénéficiait initialement de 5 nominations, dont celle de Meilleur film.

C’est l’Allemagne qui s’est positionnée en deuxième position des meilleures recettes avec 8 501 000$, suivi par la France (6 208 000$), l’Italie (5 028 000) et le Royaume-Uni (4 392 000). Ce dernier n’a pas vraiment fait honneur à son auteur, Jonathan Glazer qui est d’origine britannique lui-même !

On peut rester déçu par les 1 430 000$ générés également en Espagne. La péninsule ibérique s’est montrée un peu récalcitrante devant cette proposition de cinéma quelque peu radicale. Quatrième marché européen en terme de fréquentation annuelle, l’Espagne se classe derrière des territoires comme les Pays Bas, la Pologne et surtout derrière la Belgique !

En France, The Zone of Interest a connu une longue carrière, multipliant par 3 ses chiffres de première semaine (239 108 entrées en première semaine, total de 790 000 entrées).

Les premières chiffres à Paris 14h (2 108 spectateurs) suggérait un certain enthousiasme, qui se verront confirmés par le premier jour (45 002 entrées France, dans 260 cinémas).

Le bouche à oreille démontrera le satisfecit du public puisque jamais le film d’auteur ne chutera d’une façon vertigineuse d’une semaine à l’autre (-30%, – 22%, -26%, – 45, – 37%, -34%, – 11% en 8e semaine…).

On notera qu’à Paris, en première semaine, c’est à l’UGC Ciné Cité les Halles que le film a réalisé le plus d’entrées, avec 6 922 spectateurs, suivi par le MK2 Quai de Loire/Seine (4 440), le MK2 Gambetta (3 562), le MK2 Nation (3 446), le Louxor (3 161), et le MaxLinder (3 074)…

Box-office par Frédéric Mignard

Jaquette de La Zone d'intérêt

© 2023 A24 – Access Entertainment – Film4 / Affiche : Fidelio. Tous droits réservés.

Le test blu-ray de La Zone d’intérêt

Une fois n’est pas coutume, Blaq Out qui ne systématise pas les éditions HD, pare la sortie française de La Zone d’intérêt d’une édition blu-ray. C’est une très bonne chose pour un projet méticuleux qui relève de l’expérience sensorielle absolue.

Compléments et packaging : 3.5 / 5

Un fourreau et boitier noir accompagnent la sortie physique de The Zone of Interest. Cela sied bien au visuel de l’affiche, reprise pour l’édition vidéo, qui accorde la plupart de son espace à un noir profond.

Véritable succès au box-office, adoré par de nombreux cinéphiles, La zone d’intérêt peut prétendre à se vendre en vidéo, et donc méritait bien quelques suppléments pour aller au-delà du simple visionnage passif.

Quid d’original si vous souhaitez aller au-delà des documents audiovisuels déjà présents sur YouTube ? Un entretien avec un critique de cinéma, Antoine Desrues, qui, pendant 32 minutes, relève les enjeux d’adapter l’holocauste nazi à l’écran : montrer, suggérer, esthétiser? Autant de dilemmes que Jonathan Glazer a su relever de façon singulière avec son adaptation bien à lui du roman de Martin Amis. L’analyse de Desrues est pertinente et se suit sans mal sur toute la durée, sans donner pour autant l’envie de zapper.

Les secrets de tournage de 7 minutes proposent à Jonathan Glazer de faire la promo de son film par l’explication. Cet aspect modulaire est frustrante. Un génie de l’image et un virtuose de la narration… on lui donne au moins la parole pour des commentaires audio ou un masterclass. Mais on fera avec.

Edition Digipack de La Zone d'intérêt

Edition Digipack © 2023 A24 – Access Entertainment – Film4 Tous droits réservés.

Dernier supplément, un making-of de 30 minutes, totalement cru, pour inviter les spectateurs à assister aux journées de tournage un peu moins glauques que ce qui est dévoilé par le film achevé. Bon, à condition évidemment d’apprécier ce type d’exercice où tout est présenté sur le vif de façon abrupte.

Pas de bande-annonce. Rien sur la sortie du film et les Prix glanés par ce manifeste pour la rigueur cinématographique. On ressort un peu déçu, mais une heure de suppléments, c’est déjà pas mal.

Image : 5 / 5

Sublime. Techniquement, l’édition est un véritable hommage à l’approche jusqu’auboutiste du cinéaste qui a peaufiné les images avec une minutie contemplative exquise. Dans une gestion maladive de l’espace et de ses couleurs, de la composition des plans mise en lumière par des contrastes et des ressorts photographiques (la profondeur de champ…), The Zone of Interest trouve en HD la plénitude maladive qui subjugue, fascine et surtout suscite l’effroi. Du grand art visuel renforcé par un rendu visuel optimal.

Son 5 /5

Ce qui est le plus effroyable dans le désormais classique de Jonathan Glazer, c’est évidemment son utilisation du son, sa mise en scène d’un espace sonore en arrière-plan qui vient créer une musique discordante par moments, constamment diffuse, et génère le malaise quand on réalise qu’on assiste à un film parallèle hors-champ, celui des camps de la mort, en distance. Le travail sur le son a été oscarisé, et la musique vraiment perturbante, oppressante et industrielle de Mica Levi est peut-être ce qui génère la plus grande angoisse dans ce film de guerre cachée.

Dès les premières secondes, le 5.1 DTS HD est mis à contribution de façon impressionnante, avec un travail vertigineux sur les différentes enceintes. Le travail de technicien est littéralement acharné. Que ce soit en VF ou en VO, la piste multicanal impose son angoisse. Elle est impitoyable, dans la confusion sonore ou les faux moments de quasi silence ou intimistes, qui laissent planer la mort à l’échelle industrielle à deux pas d’une maison froide, et son jardin d’Eden où c’est l’humanité entière qui a chuté.

Test blu-ray par Frédéric Mignard

La Zone d'intérêt, photo

Credit: Courtesy of A24

Notes cannoises :

De Stanley Kubrick, le cinéaste britannique Jonathan Glazer n’en a pas que l’audace visionnaire, il en a surtout le rythme. Depuis son premier long britannique, Sexy Beast (2001) l’ancien clipper de Massive Attack s’est distingué en ne réalisant qu’un film par décennie. Birth, film à la maîtrise formelle de maître Kubrick, avec Nicole Kidman, est sorti en 2004. Son successeur, le trash et ovniesque Under the Skin, avec Scarlett Johansson, n’apparaissait dans nos salles qu’en 2014.

Il faudra donc une décennie de plus pour voir apparaître en sélection officielle The Zone of Interest, quatrième long du cinéaste génial et viscéral, que l’on attend pour déranger les spectateurs dans leur confort.

Une histoire d’amour à la périphérie d’Auschwitz adaptée de Martin Amis

Cette coproduction américaine, britannique et polonaise, a de quoi susciter beaucoup d’interrogations, puisqu’il s’agira d’évoquer l’histoire d’amour et la vie de famille du commandant du camp d’extermination d’Auschwitz, Rudolf Höss, et de sa bien-aimée, à l’écart de la barbarie.

Jonathan Glazer, sur un sujet qui n’est pas sans évoquer Canine de Yorgos Lanthimos, adapte un roman acclamé du Mick Jagger de la littérature britannique, Martin Amis, La zone d’intérêt en français, qui a reçu en 2015, le Prix du Meilleur Livre étranger. L’ouvrage satirique et sardonique d’Amis parviendra-t-il à trouver sa légitimité à l’écran? L’Holocauste n’est pas le plus aisé des sujets à aborder, en particulier, sur un ton non consensuel, susceptible d’être ovationné comme d’offenser.

Notes cannoises de Frédéric Mignard

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La zone d'intérêt, l'affiche

© 2023 A24 – Access Entertainment – Film4 / Affiche : Fidelio. Tous droits réservés.

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Mots clés

La Seconde Guerre mondiale au cinéma, Les nazis au cinéma, La dictature au cinéma

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