Formée dans des cours d’art dramatique de Berlin, Sandra Hüller débute au cinéma en 1999 et trouve son premier grand rôle avec Requiem (2006) de Hans-Christian Schmidt. Son interprétation d’une jeune femme épileptique que l’on croit possédée par le démon lui vaut l’Ours d’argent de la meilleure actrice au Festival de Berlin.
Après une série de films qui rencontrent peu d’échos, elle fait partie de la distribution d’Amour (2014), sur la fin de vie du poète Heinrich von Kleist. Cette coproduction austro-germano-luxembourgeoise est présentée dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes.
Le succès critique et public de Toni Erdmann (2016) de Maren Ade, en compétition officielle à Cannes, élargit l’audience de Sandra Hüller, formidable dans le rôle d’une cadre d’entreprise confrontée à l’immaturité de son père. Son humour pince-sans-rire s’accordait à merveille au ton décalé de cette comédie.
L’actrice remporte plusieurs prix pour ce rôle, dont celui de la meilleure actrice aux European Film Awards.
Depuis, Sandra Hüller a été vue dans d’autres films allemands, et a incarné des seconds rôles pour le cinéma français, dans Sibyl (2019) de Justine Triet et Proxima (2019) d’Alice Winocour.
En 2023, sa carrière prend un élan autre, avec une double consécration cannoise. L’actrice allemande tient le premier rôle de la Palme d’or Anatomie d’une chute, son deuxième film avec Justine Triet qui lui permet de connaître son plus gros succès en France. Parallèlement, elle est à l’affiche de The Zone of Interest de Jonathan Glazer, adaptation du roman de Martin Amis qui décède pendant le festival. Cette évocation historique du camp d’Auschwitz, dans un dispositif singulier, obtient le prix de la mise en scène.
Propulsée au premier plan grâce à ce doublet, Sandra Hüller semble désormais incontournable.
Sandra Hüller dans Anatomie d’une chute de Justine Triet (2023) © Les Films Pelleas – Les Films de Pierre