Smile : la critique du film (2022)

Epouvante-horreur | 1h55min
Note de la rédaction :
8/10
8
Affiche française de Smile

  • Réalisateur : Parker Finn
  • Acteurs : Rob Morgan, Kyle Gallner, Sosie Bacon, Caitlin Stasey, Robin Weigert, Jessie T. Usher
  • Date de sortie: 28 Sep 2022
  • Nationalité : Américain
  • Titre original : Smile
  • Titres alternatifs : Sourire (Québec) / Sorri (Portugal) / Uśmiechnij się (Pologne) / Sonríe (Argentine) / Mosolyogj (Hongrie) / Smile - Siehst du es auch? (Allemagne) / Sorria (Brésil)
  • Année de production : 2022
  • Scénariste(s) : Parker Finn
  • Directeur de la photographie : Charlie Sarroff
  • Compositeur : Cristobal Tapia de Veer
  • Société(s) de production : Paramount Players, Temple Hill Entertainment
  • Distributeur : Paramount
  • Éditeur(s) vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : -
  • Box-office nord-américain : -
  • Budget : 17 000 000$
  • Rentabilité : -
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement. La commission propose une interdiction aux mineurs de moins de douze ans pour ce film d’horreur au climat très anxiogène, offrant peu de répit avec des images souvent impressionnantes. Cette interdiction sera assortie de l’avertissement suivant : « Certaines scènes de mort violente sont particulièrement éprouvantes ».
  • Formats : 2.00 : 1 / Couleurs / Son : 5.1
  • Festivals et récompenses : Fantastic Fest 2022 : Sélection officielle
  • Illustrateur / Création graphique : LA (affiches)
  • Crédits : Paramount Pictures
Note des spectateurs :

Œuvre sombre et particulièrement effrayante, Smile est un film coup de poing qui révèle le talent d’un jeune cinéaste à suivre. Il fait preuve d’un réel savoir-faire pour nous faire peur sans faire la moindre concession.

Synopsis : Après avoir été témoin d’un incident traumatisant impliquant l’une de ses patientes, la vie de la psychiatre Rose Cotter tourne au cauchemar. Terrassée par une force mystérieuse, Rose va devoir se confronter à son passé pour tenter de survivre…

Un court-métrage devenu un long soutenu par le studio Paramount

Critique : En 2020, le jeune réalisateur américain Parker Finn a signé un second court-métrage horrifique qui a obtenu un beau succès dans les festivals du monde entier : Laura Hasn’t Slept. Auréolé de plusieurs récompenses, ce court d’une petite dizaine de minutes a marqué les esprits et a permis de mettre en lumière le talent naissant d’un réalisateur à qui le studio Paramount a proposé d’étendre son court en long-métrage. Après sa phase d’écriture, Smile a pu être tourné dans des conditions de production correctes et avec un recours massif aux effets spéciaux réalisés en plateau, devant la caméra. Effectivement, Parker Finn n’est pas un adepte des effets numériques, même si certains passages ont nécessité leur apport.

Smile dépasse les 500 000 entrées en 15 jours en deux semaines

Smile dépasse les 500 000 entrées en France, en 15 jours © 2022 Paramount

Fan absolu de Stephen King, Parker Finn a mis en place une intrigue inquiétante entièrement basée sur la psychologie des protagonistes principaux. Il s’est notamment servi de la notion de trauma pour créer un croquemitaine qui se nourrit des failles psychologiques de ses victimes. Certains passages du film font ainsi songer à Ça, tandis que le trauma initial de l’héroïne renvoie à un passage de Simetierre. Si l’influence du maître de l’horreur est manifeste, on peut également rapprocher le long-métrage de It Follows (Mitchell, 2014) par son ambiance vaporeuse et son concept, ou encore du japonais Ring (Nakata, 1998) pour sa malédiction dont les protagonistes cherchent à se débarrasser.

Smile pénètre dans l’antre de la folie

Toutes ces références prestigieuses ne sont aucunement un poids lourd à porter tant Smile est un modèle d’efficacité qui devrait mettre tous les amateurs de frissons d’accord. Cela commence très fort dès la séquence introductive qui déclenche déjà un certain malaise. Le cinéaste y annonce son style de manière programmatique : il privilégie des ambiances feutrées au cours desquelles il fait surgir des éléments sonores assourdissants et une musique bruitiste particulièrement étrange et angoissante. Puisqu’il cherche à déstabiliser la raison de son personnage principal – excellente Sosie Bacon dans un rôle difficile à fleur de nerfs – le cinéaste en profite pour jouer avec les sens des spectateurs. Il ose briser la logique du montage à plusieurs reprises pour nous déboussoler, filme parfois certains passages avec une caméra placée à l’envers et utilise surtout la bande sonore comme un terrain d’expérimentation afin de faire surgir la peur des enceintes et non de l’écran.

Avec son concept fort et qui repose sur une donnée contre-intuitive – le sourire que notre cerveau identifie comme un signe amical devient ici une menace glaçante – Smile se dote également de quelques passages marquants. On songe notamment au déballage des cadeaux lors de l’anniversaire du petit neveu qui se transforme en cauchemar traumatisant, mais aussi aux dernières séquences liées à la révélation visuelle du croquemitaine, absolument effrayant.

Smile, un film où le spectateur n’est pas là pour rire!

Dominé par l’interprétation très juste de Sosie Bacon, la fille de Kevin Bacon, Smile est aussi correctement joué par Kyle Gallner. Le reste du casting est un peu plus faible, avec quelques comédiens que l’on verrait davantage dans des séries télé que sur grand écran, mais Parker Finn réussit par la grâce de sa réalisation à faire oublier ces quelques faiblesses.

Remettant à l’honneur une horreur qui évoque aussi bien les ambiances lugubres d’un Sinister (Derrickson, 2012) que les introspections psychologico-horrifiques d’un Roman Polanski (époque Le locataire), Smile fait vraiment plaisir à voir, en étant à la fois intelligent et diablement efficace. L’autre grande qualité du film est de ne jamais succomber à la tentation de l’humour et d’aller jusqu’au bout de son concept, sans avoir recours à la moindre concession. Malgré son titre souriant, Smile est définitivement une œuvre sombre qui ne peut laisser indemne. En fait, cela faisait même longtemps qu’on n’avait pas eu autant la frousse au cinéma.

Sorti en France une semaine avant les Etats-Unis, Smile semble rencontrer un bel écho auprès du grand public et des critiques, ce qui est fort mérité. Laissez-vous donc tenter par cette proposition de cinéma franchement anxiogène. On vous le dit sans rire !

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 28 septembre 2022

Affiche française de Smile

© 2022 Paramount Pictures

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Parker Finn, Rob Morgan, Kyle Gallner, Sosie Bacon, Caitlin Stasey, Robin Weigert, Jessie T. Usher

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Affiche française de Smile

Bande-annonce de Smile (VF)

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