Quand Satana empoigne le colt : la critique du film (1972)

Western | 1h33 min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Quand Satana empoigne le colt, affiche de Casaro

  • Réalisateur : Rafael Romero Marchent
  • Acteurs : Antonio Casas, Peter Lee Lawrence, Alberto de Mendoza, Pilar Velázquez, Aldo Sambrell, Antonio Molino Rojo
  • Date de sortie: 01 Mar 1972
  • Nationalité : Espagne/Italie
  • Titre original : Manos Torpes
  • Titres alternatifs : Awkward Hands (Etats-Unis), Clumsy Hands, When Satan Grips the Colt (Royaume-Uni), Quando Satana impugnò la Colt (Italie), Matar, fugir ou morrer (Portugal) Quando Um Bravo Empunhou O Colt (Brazil), Anoixte tafous gia ta katharmata (Grèce), Nešikovné ruce (Tchécoslovaquie), Als Satana Naar de Colt Grijpt (Pays-Bas)
  • Année de production : 1969
  • Scénaristes : Santiago Moncada, Joaquín Luis Romero Marchent
  • Directeur de la photographie : Miguel Fernández Mila
  • Compositeur : Antón García Abril
  • Sociétés de production : Aitor Films, Emat Cinematografica
  • Distributeur : Les Films Marbeuf
  • Éditeur(s) vidéo : -
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-périphérie : 168 811 entrées / 21 101 entrées
  • Classification : Interdit aux moins de 13 ans, Interdit aux moins de 12 ans depuis 1990
  • Formats : Couleur (Eastmancolor, 35 mm) / Mono
  • Illustrateur / Création graphique : Renato Casaro. All Right Reserved
  • Crédits : © 1972 Les Films Marbeuf, Aitor Films, Emat Cinematografica. Tous droits réservés.
Note des spectateurs :

Quand Satana empoigne le colt figure parmi les westerns les plus sympathiques de Peter Lee Lawrence. Les admirateurs de l’acteur auraient tort de se priver !

Synopsis : Peter et Dorothy vivent une passion secrète, les parents de cette dernière voulant la marier de force à un propriétaire terrien. Quand le père de Dorothy découvre ce qui se trame, il torture Peter à coups de fouets et l’abandonne dans le désert. C’est sans compter sur l’arrivée de Latimore, un pistolero, qui sauve le jeune homme d’une mort certaine.

Critique : Avec ce huitième western, Quand Satana empoigne le colt, Rafael Romero Marchent confirme une évolution stylistique déjà visible un an plus tôt dans Garringo. En effet, le réalisateur espagnol a parfaitement assimilé les influences italiennes et nous livre un western qui tient des deux cultures. Ainsi, si le film s’ouvre sur une romance mélodramatique aux accents parfois très mièvres, le tout va être très vite contrebalancé par des passages beaucoup plus durs. Dans le même ordre d’idée, l’histoire malmènera nos deux innocents tourtereaux qui se mueront respectivement en prostituée et en pistolero implacable.

Quand Satana empoigne le colt surprend par des idées inattendues

Outre l’influence transalpine, qui se manifeste par une violence accrue et une musique caractéristique, grâce à l’excellent travail d’Anton Garcia Abril qui ne singe pas pour autant Morricone, le film s’abreuve d’idées propres à des genres plus exotiques. On saluera ainsi l’audace de la scène du village de pestiférés tout droit sortie d’un film de zombies, où l’idée d’intégrer un maître chinois qui va former le héros au maniement des armes comme le ferait un professeur de kung-fu.

En dépit de quelques longueurs, Quand Satana empoigne le colt bénéficie d’un bon script, avec plusieurs arcs narratifs et des thèmes forts, tel que celui du père de substitution que Peter trouve en Latimore. Les scénaristes ont eu à cœur de proposer des personnages qui évoluent, ce qui se traduit aussi par des changements au niveau des costumes. A titre d’exemple, le candide Peter finit habillé tout en noir, en guise de symbole de la corruption de son âme. Un procédé certes classique mais toujours efficace, qui confère une dimension archétypale aux protagonistes du métrage.

L’âge d’or du western ibérique ?

Les acteurs font honneur à ces personnages et livrent des prestations fort convaincantes. Les admirateurs de Peter Lee Lawrence seront heureux de le retrouver dans une de ses meilleures interprétations, qui vient ajouter de la complexité à son rôle récurrent de jeune pistolero. Alberto de Mendoza livre une de ses meilleures performances dans le genre, et Pilar Velasquez sait elle aussi amener les nuances nécessaires pour retranscrire la déchéance de son personnage. Cerise sur le gâteau, plusieurs vieux briscards du genre, tels que Luis Induni, Aldo Sambrell, Antonio Molino Rojo ou Frank Braña sont de la partie.

S’il a dû pâtir d’un budget limité, duquel découle un manque patent de scènes d’action, Quand Satana empoigne le colt demeure un film de bonne facture technique. En témoignent ses beaux décors mis en valeur par une photographie maîtrisée, y compris lors des scènes nocturnes. En définitive, Quand Satana empoigne le colt incarne une certaine maturité du western espagnol, qui commence à digérer ses influences américaines, mais aussi italiennes, jusqu’au climax que constituera l’incroyable Peu de secondes pour dire Amen .

Box-office de Quand Satana empoigne le colt

Sorti à Paris le 1er mars 1972, Quand Satana empoigne le colt aura surtout eu une carrière provinciale. Sur Paris, Les Films Marbeuf ont pu le sortir une petite semaine à la Cigale, l’Amiral, au Saint-Antoine et au Barbizon. Cette exclusivité était prévue dès le départ, donc pas de surprise quand le western fut soustrait de ce circuit malgré 21 101 spectateurs en 7 jours. Cette semaine-là, Le tueur, de Denys de La Patellière, avec Jean Gabin et Fabio Testi, entrait en première position du classement parisien avec 76 786 spectateurs (13 salles).

Critique de Kevin Martinez

Les westerns spaghettis sur CinéDweller

Les sorties de la semaine du 1er mars 1972

Quand Satana empoigne le colt, affiche de Casaro

Affichiste : Casaro. All Rights Reserved. © 1972 Les Films Marbeuf, Aitor Films, Emat Cinematografica. Tous droits réservés.

Biographies +

Rafael Romero Marchent, Antonio Casas, Peter Lee Lawrence, Alberto de Mendoza, Pilar Velázquez, Aldo Sambrell, Antonio Molino Rojo

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