Garringo : la critique du film (1971)

Western | 1h24min
Note de la rédaction :
6/10
6
Garringo affiche du film

Note des spectateurs :

Western européen de série B, Garringo est assurément maladroit dans sa réalisation, mais son aspect tragique en fait un petit plaisir coupable pour les amateurs.

Synopsis : Assistant, enfant, au meurtre de son père, officier que ses camarades avaient accusé de trahison, Johnny est tellement traumatisé qu’il ne songe qu’à se battre et à tuer. Un brave homme le recueille et l’élève avec sa fillette Julie et, devant les dispositions de l’adolescent, il en fait un tireur d’élite. Les années ont passé mais n’ont apaisé en rien l’humeur belliqueuse de Johnny…

Garringo en blu-ray en allemagne

Design : Explosive Media (Alive)

Une série B plutôt valeureuse

Critique : Au cours des années 60, l’acteur et cinéaste espagnol Rafael Romero Marchent a profité de la manne ouverte par Sergio Leone en tournant une bonne quinzaine de westerns dans les décors accueillant également les productions italiennes. Il ne doit d’ailleurs pas être confondu avec son frère Joaquín Luis Romero Marchent qui en a signé plusieurs et qui, lui, peut être considéré comme un des pionniers du western européen, avant même que Sergio Leone n’y appose sa marque indélébile.

Au cœur de cette production pléthorique, marquée par une absence de moyens, on peut distinguer quelques titres mieux confectionnés que les autres, dont ce Garringo tourné en 1969, mais sorti en France en 1971. Si le long-métrage est aujourd’hui assez difficile à voir dans nos contrées, il a acquis une solide réputation grâce à la présence au générique de deux petites stars du genre, à savoir Anthony Steffen et Peter Lee Lawrence.

Le cinéaste se plaît à brouiller les repères entre Bien et Mal

Le plaisir éprouvé au visionnage de ce long-métrage pourtant imparfait tient d’ailleurs dans l’opposition entre les deux acteurs. On apprécie tout d’abord le fait qu’aucun des protagonistes n’est irréprochable. Ainsi, le blond Peter Lee Lawrence possède la beauté du diable mais souffre d’une psychose provoquée par l’assassinat de son père au cours de son enfance. Désormais, la simple vue

Jaquette DVD de Garringo

© 1969 21 Producciones – Profilms 21 – Tritone Cinematografica. Tous droits réservés. / Edition DVD : Bach Films

d’un uniforme le pousse au meurtre, dans des accès de violence qui tétanisent encore. Mais face à lui, le représentant de la loi incarné par Anthony Steffen ne paraît pas beaucoup plus équilibré puisqu’il n’hésite pas à descendre les criminels de manière sadique, en y prenant visiblement beaucoup de plaisir.

Cette manière de rapprocher les deux adversaires brouille de manière intelligente les repères du spectateur. Il est donc dommage que l’ensemble du script ne soit pas à la hauteur, sacrifiant notamment les personnages secondaires qui ressortent tous du cliché le plus éculé. Ainsi, les femmes écopent de rôles insignifiants – et généralement joués de manière approximative. On préfère largement l’implication de l’Espagnol José Bódalo qui possède l’autorité nécessaire à son rôle de patriarche. De même, Peter Lee Lawrence parvient à rendre son personnage attachant, et ceci malgré son évidente folie.

Un script inégal et une réalisation maladroite, en partie compensés par une ambiance sombre

Jaquette VHS de Garringo

© 1969 21 Producciones – Profilms 21 – Tritone Cinematografica. Tous droits réservés.

Inégal dans ses péripéties, Garringo gagne donc des points par son allure tragique. Quelques petites séquences humoristiques viennent toutefois tempérer notre enthousiasme. De même, la réalisation de Rafael Romero Marchent est parfois très maladroite, avec un usage immodéré du zoom. Il ne parvient pas toujours à compenser le manque évident de moyens, mais se sert assez habilement d’une bonne partition musicale de Marcello Giombini.

Au final, Garringo n’est sans doute pas une référence en matière de western spaghetti, mais il s’en tire plutôt bien par rapport à d’autres productions bien plus piteuses. Son petit écho auprès du public de fans a d’ailleurs généré un nombre conséquent de titres français reprenant le nom de Garringo. Toutefois, ces films ne sont pas de réelles suites aux aventures du personnage incarné par Anthony Steffen.

Disponible en DVD depuis 2014 chez Bach Films, et en blu-ray, en Allemagne chez Explosive Media (Alive).

Les westerns spaghettis sur Ciné Dweller 

Les sorties de la semaine du 24 mars 1971

Garringo affiche du film

© 1969 21 Producciones – Profilms 21 – Tritone Cinematografica. Tous droits réservés.

Voir le film en VOD

Critique de Virgile Dumez

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Garringo affiche du film

Bande-annonce allemande de Garringo

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