Police Story : la critique du film (1987)

Action, Arts martiaux, Policier, Comédie | 1h40min
Note de la rédaction :
6/10
6
Police Story, l'affiche

Note des spectateurs :

En mêlant pour la première fois film policier et kung fu comédie, Jackie Chan livre avec Police Story un spectacle total et décomplexé, aussi efficace que dépourvu de finesse. L’humour parfois pesant tempère notre enthousiasme, mais l’ensemble demeure revigorant.

Synopsis : L’inspecteur Chan se voit confier la protection d’une femme, petite amie d’un parrain de la mafia que Chan essaye de mettre sous les verrous depuis plusieurs mois. En moins de 48h, il va devoir faire face à cette mission, à sa fiancée qui le croit infidèle et à la horde de mafieux qui veut le mettre hors-circuit.

De l’action survoltée, entre deux scènes burlesques

Critique : Après l’expérience malheureuse vécue par Jackie Chan sur Le retour du chinois (James Glickenhaus, 1985), tourné en coproduction avec les Etats-Unis, l’acteur décide de reprendre les rênes de sa carrière en créant sa propre compagnie de production (la Golden Way Films) et en mêlant pour la toute première fois deux univers a priori distincts, à savoir la kung fu comédie et le polar.

C’est ainsi qu’est né le projet de Police Story (1985) qui bouscule les habitudes du spectateur asiatique en alternant scènes burlesques et fusillades dans un déluge d’action et de cascades toutes plus dangereuses les unes que les autres. Tutoyant une fois de plus la mort à plusieurs reprises – Jackie Chan est réputé pour réaliser lui-même ses cascades avec un maximum d’audace et un minimum de protection – l’acteur donne beaucoup de lui sur le plan physique, multipliant les séquences démentielles pour en mettre plein la vue.

Une scène inaugurale d’anthologie

Cela commence d’ailleurs très fort avec une première fusillade au cœur d’un bidonville, suivie d’une impressionnante course-poursuite où les véhicules traversent littéralement les constructions informelles nichées sur une pente très inclinée. L’effet est tout bonnement ébouriffant et place la barre très haute en matière d’action.

Par la suite, Jackie Chan retombe dans ses travers en livrant quelques scènes comiques au burlesque quelque peu éventé. Si certains gags déclenchent le rire de manière un peu mécanique, certains quiproquos laissent froid, voire peuvent indisposer par le cabotinage généralisé des principaux acteurs.

Heureusement, cette caractéristique comique qui devrait confiner le spectacle dans son aire asiatique s’efface progressivement. Elle laisse la place à un film policier dynamité par une action pétaradante. On retrouve alors la maestria des premières scènes, notamment lors de la poursuite dans le centre commercial où la plupart des malfrats finissent en mauvais état au milieu des éclats de verre des vitrines brisées. L’équipe technique a tellement brisé de faux verre qu’elle a ensuite dénommé le film Glass Story.

L’un des premiers films de la star Maggie Cheung

Signalons enfin un casting féminin plutôt intéressant, avec notamment Brigitte Lin, star taïwanaise exilée à Hong Kong dans les années 80 et déjà vue chez Tsui Hark (Zu, les guerriers de la montagne magique en 1983), ainsi que Maggie Cheung dont ce fut l’un des premiers films. Celle-ci accéda dès lors à une incroyable notoriété alors même qu’elle n’était pas une artiste martiale.

Si Police Story n’est pas nécessairement le meilleur film de Jackie Chan, il a pourtant énormément fait pour consolider sa réputation dans le monde entier. Sorti en plein cœur du mois de juillet en France, le film n’a certes pas explosé le box-office hexagonal, mais il se hisse tout de même au-dessus des 245 000 entrées, soit un score habituel pour la star de Hong Kong sur notre territoire, hors productions américaines généralement mieux accueillies, car mieux distribuées.

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Critique de Virgile Dumez

Police Story, l'affiche

© 1985 Paragon Films Limited © 1987 Galaxy – Editions René Chateau. Tous droits réservés.

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