Nightmare concert : la critique du film (1990)

Epouvante-horreur, Gore | 1h32min
Note de la rédaction :
5,5/10
5,5
Nightmare Concert, Enzo Sciotti

  • Réalisateur : Lucio Fulci
  • Acteurs : Lucio Fulci, Paul Muller, Annie Belle, Brett Halsey, Zora Kerova, Paola Cozzo, Maurice Poli, David L. Thompson, Malisa Longo
  • Date de sortie: 08 Août 1990
  • Année de production : 1990
  • Nationalité : Italien
  • Titre original : Un gatto nel cervello
  • Titres alternatifs : A Cat in the Brain (EU et Royaume-Uni) / O Concerto Nocturno (Portugal) / Kot w mózgu (Pologne) / Um Gato no Cérebro (Brésil)
  • Autres acteurs : Shilett Angel, Jeoffrey Kennedy, Ria De Simone, Sacha Maria Darwin, Robert Egon, Adriana Russo
  • Scénaristes : Lucio Fulci, Giovanni Simonelli, Antonio Tentori
  • Monteur : Vincenzo Tomassi
  • Directeur de la photographie : Alessandro Grossi
  • Compositeur : Fabio Frizzi
  • Chef Maquilleur : Giuseppe Ferranti
  • Producteurs : Antonio Lucidi, Luigi Nannerini
  • Société de production : Executive Cine TV
  • Distributeur : Film inédit dans les salles françaises. La date ci-dessus est celle de la sortie italienne.
  • Editeurs vidéo : One Plus One (DVD, 2003) / Néo Publishing (DVD, 2004) / Le Chat qui Fume (blu-ray, 2024)
  • Dates de sortie vidéo : 5 novembre 2003 / 2004 (DVD) / Décembre 2024 (blu-ray)
  • Budget : -
  • Box-office France / Paris-Périphérie : Inédit en salle
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Classification : -
  • Formats : 1.66 : 1 / Couleurs / Son : Mono
  • Illustrateur/Création graphique : © FRHEAD.fr (design jaquette blu-ray) ; Enzo Sciotti (illustrateur). Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Minerva. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Avec Nightmare concert, Lucio Fulci se lance dans le recyclage d’une partie de son œuvre, tout en livrant un essai de méta cinéma plutôt audacieux et personnel. Le résultat, très bis et très gore, est à réserver à un public déjà acquis à la cause du cinéaste.

Synopsis : Réalisateur de films d’horreur, Lucio Fulci vit un véritable cauchemar. Poursuivi par les personnages de ses films et transporté dans les scènes les plus horribles, il croit devenir fou ! Conscient de ses obsessions, il consulte un psychiatre qui pratique l’hypnose. Mais une succession de meurtres bien réels sont alors commis et il devient de plus en plus difficile de distinguer la fiction de la réalité…

Au départ, des téléfilms restés dans un placard

Critique : En 1988, la télévision italienne commande à Lucio Fulci une série de téléfilms qui seraient présentés par le maître de l’horreur, sur le modèle de ce que faisait autrefois Dario Argento. Malheureusement, le contenu de ces téléfilms était tellement violent et extrême que les différents longs métrages tournés par Lucio Fulci lui-même, mais aussi par Andrea Bianchi, Mario Bianchi, Leandro Lucchetti, Giovanni Simonelli et Enzo Milioni n’ont jamais été programmés, même à des heures tardives.

Le gâchis est total et l’ensemble du corpus est finalement racheté par la compagnie Executive Cine TV qui offre à Lucio Fulci la possibilité de recycler le matériel préexistant dans un nouveau film, cette fois destiné au cinéma. Ce dernier accepte volontiers le projet et travaille d’arrache-pied avec le scénariste Antonio Tentori pour inventer une histoire qui justifierait l’emploi des meurtres les plus sanglants des autres téléfilms. Il suffirait ensuite de relier le tout avec de nouveaux acteurs et le tour est joué. Il faudra d’ailleurs moins de quinze jours de tournage pour venir à bout de Nightmare concert (1990), film kaléidoscopique qui ressemble à s’y méprendre à une arnaque digne des agissements de Godfrey Ho à Hong Kong.

Autoportrait à la tête coupée

Pourtant, les scénaristes ont une idée saisissante lorsqu’ils prennent la décision commune de faire jouer à Lucio Fulci son propre rôle. Dès lors, ce qui n’était au départ qu’un collage incohérent devient l’exploration fantasmée de la psyché désordonnée d’un cinéaste au goût immodéré pour la violence et le macabre. Même si tout ce qui se déroule dans Nightmare concert est de l’ordre du fantasme pur, le long métrage en dit finalement assez long sur la mentalité d’un artiste toujours autant fasciné par la mort et la violence envers les femmes. On peut d’ailleurs taxer Nightmare concert de grande œuvre misogyne tant l’acharnement envers ces dames confine à l’obsession. Cela peut même aboutir à un certain malaise devant tant de violence gratuite puisque les scènes gore s’enchainent ici à un rythme effréné, toujours au détriment des jeunes femmes.

La magnifique affiche d'A cat in the brain de Lucio Fulci (1990)

Nightmare Concert / A Cat in the Brain, de Lucio Fulci (1990) – Illustrateur © Enzo Sciotti

Certes, le film contient bien une nouvelle intrigue, par ailleurs plutôt intéressante, jouée par Lucio Fulci, David L. Thompson, Malisa Longo et Jeoffrey Kennedy, mais la grande majorité des meurtres ont été conçus pour Soupçons de mort (Lucio Fulci, 1988), Les fantômes de Sodome (Lucio Fulci, 1988), mais aussi pour The Murder Secret (Mario Bianchi, 1988), Bloody Psycho (Leandro Lucchetti, 1989), Massacre (Andrea Bianchi, 1989) et Hansel e Gretel (Giovanni Simonelli, Lucio Fulci, 1990).

Un résultat très inégal en fonction des séquences, mais non dénué de second degré

Comme la plupart de ces productions étaient fauchées, on soulignera que certains effets spéciaux pratiques sont plutôt ratés et qu’ils peuvent donc parfois faire sourire. D’autres passages, généralement réalisés par le maestro, sont au contraire parfaitement répugnants et satisferont donc les amateurs de gore putrescent. Enfin, il ne faut pas négliger certains moments volontairement drôles ou cyniques qui démontre que Lucio Fulci faisait aussi preuve d’un grand sens de l’humour noir (n’oublions pas qu’il a débuté sa carrière dans la comédie).

Alternant moments forts et passages plus contestables, avec notamment le cabotinage de David L. Thompson qui en fait des caisses en psy dérangé, Nightmare concert vaut finalement bien mieux que ce que l’on pouvait en attendre grâce à la justesse de jeu d’un Lucio Fulci qui s’amuse avec sa notoriété et sa légende de maître incontesté du gore craspec.

Blu-ray Nightmare concert, Neo Publishing

© 1990 Minerva, 2004 Neo Publishing. All Rights Reserved

Une sortie discrète en salles en Italie

Très bis, le long métrage a finalement été projeté dans quelques grandes villes italiennes au cours de l’été 1990 pour un gain négligeable et une réception critique déplorable (ce qui était habituel pour le cinéaste, dénigré dans son propre pays, mais adulé à l’étranger). En France, le film est resté inédit jusqu’en 2003 où une première édition DVD un peu cheap est sortie.

Nightmare concert contre A Cat in the Brain

L’année suivante, le mythique éditeur Néo Publishing a intégré le film à sa célèbre collection dédiée au cinéaste transalpin. Il a fallu attendre décembre 2024 pour voir Nightmare concert en blu-ray chez Le Chat qui Fume. Notons enfin que le long métrage s’intitule initialement Un gatto nel cervello, ce qui fait écho à la scène du générique déjà bien gore. Par ailleurs, le titre international du film est bien Nightmare concert, alors que dans les pays anglosaxons, il est nommé A Cat in the Brain. Les mystères de la distribution sont impénétrables.

Le résultat final, étrange mélange entre exploitation pure et tentative audacieuse de méta cinéma demeure une curiosité que tous les fans de Lucio Fulci doivent découvrir et posséder, malgré les limites évidentes d’un projet assurément fauché.

Critique de Virgile Dumez

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Blu-ray de Nightmare concert (Lucio Fulci)

© 1990 Minerva / Jaquette : FRHEAD. fr / Illustrateur : Enzo Sciotti. Tous droits réservés.

Biographies +

Lucio Fulci, Paul Muller, Annie Belle, Brett Halsey, Zora Kerova, Paola Cozzo, Maurice Poli, David L. Thompson, Malisa Longo

Mots clés

Cinéma bis italien, Gore, Méta cinéma, Le film dans le film, La folie au cinéma, La violence faite aux femmes

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Nightmare Concert, Enzo Sciotti

Bande-annonce de Nightmare concert (VAstf)

Epouvante-horreur, Gore

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