Après le carton Demain tout commence, Hugo Gélin nous revient avec Mon inconnue, une comédie romantique ambitieuse, portée par un amour du genre et des interprètes l’emportant sans peine sur des faiblesses pardonnables.
Synopsis : Du jour au lendemain, Raphaël se retrouve plongé dans un monde où il n’a jamais rencontré Olivia, la femme de sa vie.
Comment va-t-il s’y prendre pour reconquérir sa femme, devenue une parfaite inconnue ?
2019, l’année François Civil
Critique : C’est déjà une lapalissade clamée de toutes parts, et ce depuis le mois de février, qui a vu débarquer en salles, coup sur coup, deux films portés par le prometteur François Civil (Le Chant du Loup et Celle que vous croyez) : l’année 2019 sera son année, avec pas moins de quatre films le mettant en vedette, lui qui depuis une quinzaine d’années enchaînait les petits rôles jusqu’au dépit. Voici donc le moment charnière censé le faire passer de ravissant second rôle drolatique à des têtes d’affiche de métrages portés par son visage sémillant. Cette phase de réforme avait débuté avec Five, dans lequel l’acteur cohabitait avec Pierre Niney et Igor Gotesman, et Ce qui nous lie, épatante captation de la vie dans laquelle l’acteur pétillait littéralement dans la peau d’un jeune viticulteur et père de famille effarouché.
Si, dans l’événement Le Chant du Loup, il ne faisait pas tellement le poids face aux aînés Reda Kateb et Mathieu Kassovitz, dans Mon Inconnue, près des membres de sa génération Joséphine Japy et Benjamin Lavernhe, il peut déployer à l’envi ses capacités de comédie à l’efficacité inchangée et éprouvée. Là encore, il navigue entre touchante énergie et ébaudissement timide mais éminemment sympathique, sans révolutionner ni réinventer son interprétation de film en film. Sans que nous nous lassions de cette partition charmante.
Mon Inconnue, curieusement illuminé par … Benjamin Lavernhe
Tandis que Civil, en attendant ses retrouvailles avec Cédric Klapisch et Ana Girardot, prévues pour la fin d’année dans Deux moi, poursuit sa marche vers le vedettariat, Joséphine Japy, démente dans Respire, incarne non sans rayonnement la femme aimée, sans toutefois parvenir à atteindre l’idéal féminin universel, et ainsi extirper cette romance de l’anecdotique. Quant à Benjamin Lavernhe, qui fait étalage d’un brio comique phénoménal, il s’avère tour à tour touchant et hilarant, servi par une écriture qui évite l’écueil du second rôle réduit à sa fonction de boute-en-train. Il est l’illumination de ce troisième long-métrage d’Hugo Gélin.
Le réalisateur aura peaufiné pendant des années son scénario d’un genre qu’il vénère, qu’il voulait aussi drôle que passionné, qu’il souhaitait hisser à la hauteur des classiques romanesques qu’il admire. Si l’on succombe aisément à cette déclaration d’amour, par la grâce et la générosité de ses interprètes et la réalisation souvent portée par une candeur touchante, les invraisemblances et les facilités du script viennent toutefois écorcher un plaisir réel.
Critique : Jean-Paul de Harma
Copyrights : Mars Films, Zazi Films, Chapka Films, Belga Prod, France 3 cinéma, C8 Films