Edith Scob

Edith Scob restera surtout dans la mémoire des cinéphiles pour son interprétation de Christiane Génessier, la jeune fille défigurée dans Les Yeux sans visage (1960), le chef-d’œuvre de Georges Franju. Son visage diaphane caché par un masque blanc, son allure gracile et son jeu délicat, tout de grâce poétique, ne furent pas pour rien dans la fascination exercée par ce film culte, également interprété par Pierre Brasseur et Alida Valli. Edith Scob et Georges Franju ont collaboré pour trois autres films, dont La Tête contre les murs (1959), où elle incarnait une jeune folle internée.

Pendant six décennies, l’actrice joua de nombreux seconds rôles à l’écran, et elle y était tout le temps remarquable, dans le registre dramatique autant que dans la comédie. On se souviendra de la Vierge Marie dans La Voie lactée (1969) de Luis Buñuel, l’épouse de pasteur déjantée dans La Vieille fille (1971) de Jean-Pierre Blanc, Oriane de Guermantes dans Le Temps retrouvé (1998) de Raoul Ruiz, la matriarche de L’Heure d’été (2008) d’Olivier Assayas, le chauffeur dans Holy Motors (2012) de Léos Carax ou la mère possessive d’Isabelle Huppert dans L’Avenir (2016) de Mia Hansen-Løve.

Gérard Crespo