Mes funérailles à Berlin : la critique du film (1967)

Espionnage | 1h42min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Mes funérailles à Berlin - affiche française

  • Réalisateur : Guy Hamilton
  • Acteurs : Michael Caine, Paul Hubschmid, Oskar Homolka, Eva Renzi, Herbert Fux
  • Date de sortie: 22 Fév 1967
  • Nationalité : Britannique
  • Titre original : Funeral in Berlin
  • Scénaristes : Evan Jones, d'après le roman de Len Deighton
  • Directeur de la photographie : Otto Heller
  • Compositeur : Konrad Elfers
  • Distributeur : Paramount
  • Editeur vidéo : Paramount Pictures
  • Sortie vidéo (DVD) : 22 janvier 2004
  • Box-office France / Paris-périphérie : 688 063 entrées / 192 909 entrées
  • Box-office USA : 4,3 M$
  • Franchise : Harry Palmer, deuxième épisode
Note des spectateurs :

Deuxième volet des aventures de l’espion Harry Palmer, Mes funérailles à Berlin est un pur film d’espionnage, bien plus réaliste et crédible que son concurrent direct, un certain James Bond.

Synopsis : Un haut fonctionnaire de l’armée rouge, déserteur, demande à passer à l’Ouest. Il veut en fait tuer le passeur allemand. Harry Palmer traque alors son correspondant anglais à Berlin, un ancien nazi.

La suite des aventures de l’espion Harry Palmer après le succès d’Ipcress – Danger immédiat

Critique : Alors que la vogue de l’euro spy est à son sommet, le producteur Harry Saltzman est assurément le pape du genre. Effectivement, il est à l’origine de cette déferlante en ayant mis sur pied James Bond contre Dr. No (Young, 1962). Persuadé que d’autres espions ont également leur place sur grand écran, Saltzman a également produit en 1965 Ipcress – danger immédiat réalisé par Sidney J. Furie. Le long-métrage qui conte les aventures de l’espion Harry Palmer a rencontré un succès conséquent partout dans le monde, faisant de Michael Caine une nouvelle valeur sûre du box-office britannique.

La particularité de la saga Harry Palmer est de proposer des aventures plus réalistes que celles très fantaisistes de James Bond. Avec Harry Palmer, les amateurs de film d’espionnage se retrouvent dans une atmosphère plus tendue, plus anxiogène, avec de nombreux retournements de situation, des doubles, voire des triples jeux. Quant à Michael Caine, il interprète son rôle avec un détachement très british qui ne peut que séduire le grand public.

Faites le mur, pas la guerre !

Après le succès du premier volet, Harry Palmer est donc à nouveau mis à contribution dans Mes funérailles à Berlin, cette fois réalisé par Guy Hamilton. L’homme connait parfaitement son métier et le genre du film d’espionnage puisqu’il a déjà tourné Goldfinger (1964), considéré par beaucoup comme le mètre-étalon du genre. Toutefois, le réalisateur britannique parvient à respecter la charte établie dans le premier volet en adoptant un style radicalement opposé à celui du James Bond.

Ainsi, Mes funérailles à Berlin adopte plutôt un style documentaire, en proposant notamment des vues imprenables sur le mur de Berlin qui n’avait alors que cinq ans d’existence. Le cinéaste filme notamment les quartiers alentours qui constituent une espèce de no man’s land, ainsi que tous les portiques de sécurité et autres checkpoints. Cet aspect historique apporte beaucoup au long-métrage. En ce qui concerne l’intrigue proprement dite, elle fait se croiser deux thématiques distinctes : d’une part la traditionnelle guerre froide entre le bloc de l’Ouest et celui de l’Est, mais aussi la traque des anciens nazis au cœur de l’Allemagne par les agents israéliens du Mossad.

Un héros conçu comme un anti-James Bond

Le spectateur doit donc être prévenu : le long-métrage n’offre que peu d’action et se concentre essentiellement sur les luttes d’influence des grandes puissances entre elles, ainsi que sur les trahisons entre espions. Tout ceci bénéficie du savoir-faire de Guy Hamilton en matière de mise en scène, ainsi que du jeu très décontracté de Michael Caine. Celui-ci dégaine des répliques cinglantes avec beaucoup de flegme, mais laisse son arme au vestiaire dans la grande majorité des situations. Le but des auteurs n’est donc pas d’offrir au spectateur des séquences d’action trépidantes et des aventures exotiques, mais bien de sonder le milieu de l’espionnage de la manière la plus rigoureuse possible.

Lors de sa sortie, Mes funérailles à Berlin a connu un écho moindre que le précédent volet, mais il a suffisamment marché pour motiver la création d’un troisième épisode intitulé Un cerveau d’un milliard de dollars (Russell, 1967). Mes funérailles à Berlin a tout de même cumulé plus de 4 millions de dollars de recettes rien qu’aux Etats-Unis (ce qui est deux fois moins que le premier film). En France, le métrage a conquis 688 063 spectateurs, soit 300 000 de moins que Ipcress – danger immédiat. Cela reste toutefois un score raisonnable, même si très éloigné des résultats de James Bond qui fédère quant à lui autour de 5 à 6 millions de spectateurs par film dans les années 60.

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Critique du film : Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 22 février 1967

Mes funérailles à Berlin - affiche française

© 1966 Jovera Pictures SA / Illustrateur : Lewinski. Tous droits réservés.

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