L’indic : la critique du film (1983)

Policier | 1h35min
Note de la rédaction :
5/10
5

Note des spectateurs :

Plutôt bien réalisé, L’indic souffre malheureusement d’un scénario banal qui multiplie les poncifs. Les personnages, peu intéressants, nous indiffèrent assez rapidement.

Synopsis : L’Inspecteur Bertrand veut mettre un terme aux activités d’Ange Malaggione, un caïd qui est à la tête du clan des Corses. A l’enterrement d’un truand, il remarque la présence de Leonelli, bras droit de Malaggione, et décide de le filer. Bertrand fait bientôt la connaissance de Sylvia, l’épouse de Leonelli.

Roger Borniche adapté au cinéma

Critique : Au début des années 80, le polar français connaît un retour fracassant, notamment depuis le triomphe inespéré obtenu par La balance (Swain, 1982). Il s’agissait pour les auteurs de reprendre des éléments classiques du film noir en poussant le curseur de la violence plus loin, comme pouvait alors le faire la série B américaine. Dans ce domaine, le réalisateur Serge Leroy n’est pas un novice, lui qui a signé l’un des films les plus traumatisants des années 70, à savoir La traque (1975).

Il vient d’ailleurs de dégoupiller en 1982 un Légitime violence avec Claude Brasseur qui a connu un petit succès d’estime dans les salles. Après avoir adapté un polar de Jean-Patrick Manchette, il enchaîne aussitôt avec un roman de Roger Borniche, célèbre pour avoir été inspecteur de police dans la répression du grand banditisme, avant de devenir un écrivain de série noire.

L'indic, MPM VHS, affiche par Landi

Promo vidéo (juin 1983) – MPM Productions

Une intrigue cousue de fil blanc

Adapté pour le cinéma par Didier Decoin, le roman L’indic ne présente pourtant pas un grand intérêt et sa traduction cinématographique manque également singulièrement de panache. On est d’ailleurs surpris que des artistes aussi talentueux se soient passionnés pour une intrigue aussi linéaire. Ainsi, même le spectateur des années 80 était déjà au courant du fonctionnement des « indics » et des méthodes policières douteuses. On se demande donc quel est l’intérêt de suivre pas à pas cette démarche, d’autant que le personnage féminin au cœur de la machination ne présente guère d’aspérités et de relief.

Ainsi, les auteurs ont choisi de faire porter l’intrigue sur un triangle amoureux entre un truand, le flic qui cherche à le coincer et une jeune femme un peu naïve dont on se demande ce que de tels hommes peuvent bien lui trouver. Loin de nous l’idée de mettre en cause le talent de comédienne de Pascale Rocard, mais il faut avouer que son rôle d’oie blanche ne risquait pas de lui apporter la gloire, tant il est dépourvu d’intérêt. Face à elle, Thierry Lhermitte n’est pas franchement crédible en petit caïd et on le préfère largement dans les séquences de séduction. Daniel Auteuil, par contre, compose un flic moderne qui tient plutôt bien la route, même si on ne ressent pas vraiment l’amour qui le transporte.

Une suite de poncifs, mais une réalisation correcte

La faute en revient clairement à un script banal, qui accumule les poncifs et les dialogues signifiants. Serge Leroy n’est même pas vraiment en cause puisque sa réalisation s’avère plutôt efficace. Ainsi, les scènes d’amour sont bien tournées tandis que les séquences d’action sont habilement troussées. Le problème est qu’on se moque un peu de tout cela et que rien ne vient vraiment troubler le confort de ce sous-produit lambda, à part peut-être l’interprétation habitée de Bernard-Pierre Donnadieu en truand implacable.

Jamais désagréable, mais très rarement passionnant, L’indic est donc un petit polar de série anodin qui a cumulé 720 153 entrées, soit un score équivalent à celui de Légitime violence l’année précédente.

Ecouter la bande-originale ici

Box-office :

Sorti en salle le 8 avril 1983, L’Indic est entré en 4e position du box-office parisien, avec 70 319 entrées dans seulement 18 cinémas. Un score insolent de jeunesse, quand Effraction de Daniel Duval, polar avec Jacques Villeret et Marlène Jobert, dérouillait la même semaine, avec 30 763 entrées dans 21 salles.

Le polar était diffusé en première semaine dans les salles intra-muros suivantes : l’UGC Ermitage, UGC Biarritz, le Rex, le Magic Convention, le Mistral, l’UGC Danton, le Paramount Montparnasse/Maillot/Galaxie/Montmartre/Opéra, le Ciné-Beaubourg, l’UGC Gare de Lyon et le 3 Murat.

En première semaine, il n’était à l’affiche que dans 9 des 15 plus grandes villes de France, entrant ainsi en 9e place du Top Province.

Son premier jour avait été solide, avec 10 324 entrées. Les autres sorties du jour : Coup de foudre (28 salles), Le dernier combat de Luc Besson (7 salles), Merry Go Round (2 salles), et Reviens Jimmy Reviens (3 salles).

En deuxième semaine L’Indic chutait à 52 303 entrées dans 29 salles. Il ne restera que 8 semaines sur la capitale, achevant sa carrière en 8e semaine, avec sur deux écrans parisiens, à l’UGC Marbeuf et le Paramount Opéra.

Il poursuit sa carrière tranquillement sur les stations balnéaires durant l’été 1983, quand l’éditeur VHS le propose en location dès le mois de mai 1983. Le film allait d’ailleurs atteindre la 2e place des locations durant ce mois-là.

Voir le film en VOD

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 6 avril 1983

© 1983 TF1 Films Production / Illustration : Michel Landi © ADAGP Paris, 2019. Tous droits réservés.

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Extrait du film : l'indic

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