Les insoumis : la critique du film (2008)

Polar | 1h31min
Note de la rédaction :
6.5/10
6.5
Les insoumis avec Richard Berry, affiche du film

  • Réalisateur : Claude Michel Rome
  • Acteurs : Zabou Breitman, Richard Berry, Aïssa Maïga, Bernard Blancan, Aure Atika, Pascal Elbé, Guilaine Londez, Moussa Maaskri
  • Date de sortie: 11 Juin 2008
  • Année de production : 2008
  • Nationalité : Français
  • Titre original : Les insoumis
  • Titres alternatifs : Crossfire (international), Unter Beschuss (Allemagne), Kataigismos pyron (Grèce), Os Insubmissos (Portugal),
  • Scénaristes : Olivier Dazat, Claude-Michel Rome
  • Directeur de la photographie : Jean-Marc Fabre
  • Monteur : Stéphanie Mahet
  • Compositeur : Frédéric Porte
  • Sociétés de production : Les Films de la Suane, M6 Films, Mandarin Films, SND
  • Distributeur : SND
  • Editeur vidéo : M6 Vidéo
  • Date de sortie vidéo : 7 janvier 2009 (DVD), 13 août 2009 (blu-ray)
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 94 607 entrées / 29 313 entrées
  • Budget :
  • Rentabilité :
  • Classification : Tous publics avec avertissement, en raison de scènes de règlements de comptes avec armes à feu appuyées
  • Formats : 2.35 : 1 (35mm) / Couleur / Dolby Digital, DTS
  • Festivals et récompenses :
  • Illustrateur / Création graphique : © Rageman Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Les Films de la Suane, M6 Films, Mandarin Films, SND - © 2008 SND Tous les droits réservé.
Note des spectateurs :

Avec Les insoumis, Claude Michel Rome convoque Siegel, Peckinpah et Carpenter pour un polar musclé, passé inaperçu en 2008.

Synopsis : Drieu est un policier en fin de parcours usé, brisé, grillé. Ce mystérieux Capitaine de la B.R.B se retrouve muté dans un improbable commissariat de province promis à une démolition dans les six mois, au cœur d’une ville industrielle perdue au bout de l’Etang de Berre, entre pollution et canicule. Ici, le Commissaire Vasseur et son équipe Jean Ba – Wazeme – Katiha, sont démobilisés. Plus personne n’y croit. Laxisme et désillusion sont de règle, ce qui arrange les “affaires” de la pègre locale rendue insaisissable et toute puissante. Entre l’envie d’en finir avec lui-même et celle de se battre pour sa propre survie, Drieu choisit de s’accrocher comme à une bouée à la Main Courante du Commissariat, cet épais recueil des PV et des interventions de la police urbaine. Délits minables et dépôts sans espoir de plaignants, la Main Courante est un échantillon de la misère humaine et du mal de vivre d’un monde à la dérive. Tout y paraît insignifiant… Et pourtant…

Critique : Quand on découvre sur le papier les antécédents télévisuels de Claude Michel Rome (réalisateur de segments du Maître du Zodiaque et scénariste de quelques volets de Les Cordier, juge et flic), on s’attend franchement au pire. Un vulgaire préjugé de cinéphile, un peu hautain, naît, le temps d’une grimace. Mais, on le réprime très vite, alors que Les insoumis, premier long abat ses premières cartes.

Les insoumis, un polar crépusculaire dépressif

En plaçant son intrigue dans la chaleur jaunâtre des Bouches du Rhône (cadre suffoquant de western moderne, qui nous change de Paris et de sa banlieue), et plus précisément dans un commissariat bunker au milieu de la poussière, l’ancien téléaste impose un point de vue ultra référentiel qui éloigne son intrigue des polars français habituels. On pense au bis rital ou aux séries B viriles américaines. Ce sentiment gagne du terrain, alors que les stéréotypes de flics et de gangsters nous éloignent de la seule peinture sociale d’un milieu : celui des policiers désabusés et des petites gens des quartiers, abandonnés à la gangrène, où chacun renonce face à la prolifération métastatique. Là où MR73, et son flic détruit de l’intérieur, se construisait entièrement sur le désespoir et la destruction mentale, sociale et professionnelle, Les insoumis, pourtant fort noir, prend progressivement la route du divertissement psychologique musclé. Des bastons, des règlements de compte, de la jalousie, du grand banditisme, des petites frappes, de la racaille pure et dure… Le personnage déraciné de Richard Berry, commissaire mystérieux en quête de rédemption, qui s’enterre dans un nouveau poste merdique en province, fonctionne à fond. A la fois dans sa force mentale et sa présence physique, l’acteur étonne au cœur d’un environnement hostile, qui disjoncte à la fin pour finir dans un carnage à la Peckinpah, dans une scène d’attaque carnassière sur un commissariat, violente et mémorable (hommage au Assaut de Carpenter), qui subjugue par sa mise en scène américaine et tait définitivement nos a priori sur les ambitions du réalisateur.

Pas toujours subtil, avec quelques maladresses d’écriture (les liens entre toutes les affaires mineures traitées par le commissariat, qui mènent à une logique de puzzle peu convaincante), Les insoumis est un polar vigoureux et solide qui avance avec succès sur un terrain que l’on a connu souvent miné pour les Français. Son assurance revigorante et sa maîtrise artistique en font une série B de premier choix dont on ressort ravis.

Malheureusement, resté trois semaines à l’affiche dans les cinémas français, Les insoumis passera totalement inaperçu avec à peine 96 000 spectateurs sur la France, dont 30 000 sur la capitale et sa banlieue.

Frédéric Mignard

Les sorties de la semaine du 11 juin 2008

Les insoumis avec Richard Berry, affiche du film

© Les Films de la Suane, M6 Films, Mandarin Films, SND – © 2008 SND Tous les droits réservé. Affiche : Rageman

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Les insoumis avec Richard Berry, affiche du film

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