Les 12 travaux d’Astérix : la critique du film (1976)

Animation, Comédie, Film pour enfants | 1h22min
Note de la rédaction :
7/10
7
Les 12 travaux d'Astérix, l'affiche

  • Réalisateur : Albert Uderzo René Goscinny
  • Date de sortie: 20 Oct 1976
  • Nationalité : Français, Britannique
  • Titre original : Les 12 travaux d'Astérix
  • Titres alternatifs : Les douze travaux d'Astérix (graphie alternative) / The Twelve Tasks of Asterix (titre international) / Asterix erobert Rom (Allemagne) / Asterix 12 stordåd (Suède) / Las doce pruebas de Astérix (Espagne) / Os 12 Trabalhos d'Astérix (Portugal) / Dwanaście prac Asteriksa (Pologne) / Asterix inntar Rom (Norvège) / Le dodici fatiche di Asterix (Italie) / Astérix tizenkét próbája (Hongrie) / Asterix e os Doze Trabalhos (Brésil)
  • Année de production : 1976
  • Avec les voix de : Roger Carel, Jacques Morel, Pierre Tornade, Jean Martinelli, Henri Virlojeux, Gérard Hernandez, Pierre Tchernia, Alice Sapritch
  • Scénaristes / Adaptation René Goscinny, Albert Uderzo / Pierre Tchernia (également Directeur du casting vocal)
  • Directeur artistique : Henri Gruel
  • Monteurs : René Chaussy, Minouche Gauzins, Isabelle Garcia De Herreros, Michèle Neny
  • Directeurs de la photographie : Jacques Capo, Michel Gantier, Denis Gruel
  • Compositeur : Gérard Calvi
  • Réalisateurs techniques : Henri Gruel, Pierre Watrin
  • Chef décorateur : Pierre Watrin, Pierre Leroy, Marie-Luce Image, Geneviève Desgagnes, Lucien Murtin, Philippe Wallet
  • Directeur artistique : -
  • Producteurs : René Goscinny, Albert Uderzo, Georges Dargaud
  • Producteurs exécutifs : -
  • Sociétés de production : Studios Idéfix, Dargaud Films, Les Productions René Goscinny, Halas et Batchelor
  • Distributeur : Pathé Consortium, Les Films Sirius, Gaumont
  • Distributeur reprise :
  • Date de sortie reprise :
  • Editeur vidéo : Citel Vidéo (VHS, 1995) / Citel Vidéo (DVD, 2003, 2006, 2008) / Citel Vidéo (blu-ray, 2013, 2017)
  • Dates de sortie vidéo : 1995 (VHS) / 19 février 2003 (DVD) / 1er janvier 2006 (DVD) / 16 janvier 2008 (DVD) / 6 février 2013 (blu-ray) / 25 octobre 2017 (blu-ray)
  • Budget : 7 000 000 de francs
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 2 202 481 entrées / 388 114 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : -
  • Classification : Tous publics
  • Formats : 1.66 : 1 / Couleur / Son : Mono
  • Festivals : -
  • Nominations : -
  • Récompenses : -
  • Illustrateur/Création graphique : © Albert Uderzo (d'après) (affichiste) - René Goscinny (d'après) (affichiste) - MCP Conseil (agence). Tous droits réservés. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 1976 Dargaud Films - Les Productions René Goscinny - Studios Idefix - Halas and Batchelor Cartoon Films. All Rights Reserved. Tous droits réservés.
  • Attachée de presse : Martine Offroy
  • Tagline : Un grand dessin animé français, Une vraie potion de cinémagique !
  • Franchise : 3ème film de la franchise animée cinéma consacrée à Astérix
Note des spectateurs :

Avec son scénario original, Les 12 travaux d’Astérix demeure l’un des meilleurs dessins animés produit autour du héros gaulois et de son gros ami… euh pardon, enveloppé.

Synopsis : En 50 avant Jésus-Christ, les armées de Jules César occupent toute la Gaulle… Toute ? Non ! Car quelque part en Armorique, un petit village entouré de camps retranchés romains résiste victorieusement au puissant envahisseur… Pour prouver à tout Rome que ces Gaulois prétendument invincibles ne sont que des hommes vulnérables, César en personne propose à Abraracourcix, le chef du village, une série d’épreuves « Les 12 travaux » que seuls les Dieux pourraient réussir…

Du papier à l’écran

Critique : En 1967, le studio belge Belvision lance, sous l’impulsion de l’éditeur Dargaud, une adaptation animée des aventures d’Astérix intitulée Astérix, le gaulois (Ray Goossens, 1967). Toutefois, l’éditeur a omis de prévenir René Goscinny et Albert Uderzo, respectivement scénariste et dessinateur de la BD, de cette décision. Mis devant le fait accompli, les deux auteurs ont été contraints d’accepter la sortie du long-métrage qui a, qui plus est, rencontré un énorme succès avec 2,4 millions d’entrées en France.

Afin d’éviter une nouvelle mésaventure, les deux auteurs de BD décident de bloquer la création de La serpe d’or qui était alors en préparation et se lancent cette fois-ci en tant que réalisateurs dans Astérix et Cléopâtre (1968) qui sera un nouveau succès. Toutefois, déçus par le rendu visuel un peu frustre de ces premières œuvres, Goscinny et Uderzo décident de monter en 1974 leur propre studio d’animation nommé Studios Idéfix. Les deux auteurs décident pour inaugurer cette structure de créer un nouveau long-métrage d’animation entièrement inédit.

Les 12 travaux d’Astérix est une aventure inédite en BD

Ainsi, avec Les 12 travaux d’Astérix (1976), René Goscinny signe un script entièrement original à partir d’une idée d’Uderzo. Ils furent également aidés par Pierre Tchernia que l’on retrouve ici en tant que narrateur. En s’inspirant des douze travaux d’Hercule, les auteurs ont imaginé une suite de douze épreuves que doivent traverser les deux héros afin de relever le défi de Jules César.

Alors que la structure même de l’histoire pouvait faire craindre un effet de répétition, le scénario est suffisamment bien charpenté pour faire passer la pilule. La grande variété des sketches permet au long-métrage d’être très drôle à fa fois pour les enfants et les adultes. Ainsi, comment ne pas être amusé par la description de la maison qui rend fou. Le défi est de ne pas craquer alors qu’il s’agit d’effectuer une simple procédure administrative. Les auteurs se moquent ainsi farouchement du fonctionnement ubuesque de toute administration avec ses multiples formulaires à remplir. Outre ce passage, l’île des plaisirs – avec la voix irrésistible d’Alice Sapritch – est un autre très bon moment. Ici, l’auteur insiste sur l’obsession française pour la bonne chair. On y songe aussi avec le défi consistant à manger une quantité dantesque de nourriture. Un défi à la hauteur d’Obélix.

Des gags absurdes à foison

Mais la particularité du film tient en cette capacité à fournir un nombre conséquent de gags souvent totalement absurdes. De même, les auteurs ne craignent pas d’effrayer les plus petits en plongeant les héros dans une caverne qui ressemble à un train fantôme ou qu’ils les confrontent à une armée romaine zombie. Autant de passages qui peuvent faire peur au public le plus sensible et le plus jeune. L’ensemble est aussi agrémenté de performances vocales intéressantes de la part de vieux routiers comme Roger Carel ou encore Pierre Tornade.

Si Les 12 travaux d’Astérix peut légitimement être considéré comme l’un des segments les plus réussis de l’exploitation animée du personnage, les arrière-plans sont encore un peu trop statiques et l’animation demeure un brin sommaire. Il y a tout de même des progrès notables par rapport aux deux premiers volets, mais le tout paraît encore un peu rudimentaire. Cela contribue toutefois au charme suranné de ces productions qui nécessitaient deux ans de travail pour des équipes qui ont réalisé plus de 500 000 dessins. Un sacré défi.

Le défi du studio Idéfix

Boosté par un script gavé aux gags, Les 12 travaux d’Astérix est sorti en France le 20 octobre 1976 avec la force de frappe des trois distributeurs qui accompagnent le petit Gaulois depuis Astérix et Cléopâtre, à savoir la firme Gaumont, Pathé Consortium Cinéma et Sirius. Trois grosses sociétés pour gérer l’une des sorties françaises les plus couteuses et les plus ambitieuses de ces dernières années.

Evidemment, le merchandising, le marketing et le battage médiatique sont pour l’époque particulièrement importants. D’ailleurs, le film sert de rampe de lancement à l’album papier qui devient une “novélisation” du film. Des partenariats prestigieux sont lancés, avec les éditions Filipacchi, le Printemps, et une émission spéciale des “dossiers de l’écran” lui sera consacrée, sur Antenne 2. Elle abordera la vision qu’ont les étrangers des Français, développée à travers Astérix.

Pour René Goscinny, Albert Uderzo et Georges Dargaud, il s’agit aussi d’un test important, puisque pour ce film, comme nous l’avons dit un peu plus haut, ils ont crée le studio d’animation Idéfix qui a clairement pour but de contrôler la qualité de l’animation avec un savoir-faire qui doit rivaliser avec celui d’Hollywood, représenté par Walt Disney. Au vu du travail sur deux ans, d’une équipe entre 50 et 100 personnes, les enjeux sont colossaux, mais les risques limités. Ainsi, Les 12 travaux d’Astérix profite de la notoriété du héros national à l’étranger, où il a été traduit dans 22 langues ; il a déjà été vendu dans toute l’Europe. L’animation, dans les années 70, est très rare en salle, surtout en provenance de l’Hexagone. Astérix n’aura aucune concurrence directe dans l’animation. Ou presque. Walt Disney lance la semaine suivante la reprise de 20 000 Lieues sous les mers (Richard Fleischer, 1954), son film aux 7 millions d’entrées, qui parle à la même jeunesse et aux pères nostalgiques. Mais surtout, AMLF présentera le 27/10 L’aile ou la cuisse (Claude Zidi, 1976) qui est, avec Les dents de la mer, le plus grand événement médiatique de l’année, voir même le film le plus marketé de l’histoire du cinéma, jusqu’en octobre 1976.

La concurrence du monstre L’aile ou la cuisse, film le plus attendu de 1976

Et pour cause, la production du légendaire Christian Fechner, marque le retour du plus grand performeur du box-office français de tous les temps, Louis de Funès, associé de surcroît à l’étoile montante qu’est Coluche. De Funès revient après une pause de trois ans, la première de sa carrière d’omniprésence. Son précédent film, Les aventures de Rabbi Jacob avait conquis 7 295 000 spectateurs, soit son 4e meilleur score historique. L’ouragan au box-office est inévitable.

Face au battage médiatique de cette sortie tonitruante qui occupe tous les esprits, Les 12 travaux d’Astérix fait face à un titan qui restera 7 semaines en tête du B.O. national, contre 8 semaines pour le premier Jaws, en début d’année.

Une exploitation des vacances de la Toussaint jusqu’à la fin de celles de Noël

Le film d’animation française a donc une petite semaine supplémentaire pour ne pas contre performer. Cette semaine du 20 octobre, il bénéficie d’une sortie nationale et se classe à la troisième place du podium, avec 184 216 spectateurs dont 73 043 Parisiens. Un début tout à fait correct qui se confirme la semaine suivante avec davantage d’exposition en salles et 473 449 entrées France (dont 106 478 entrées supplémentaires à Paris et dans sa périphérie). Il s’agit alors des vacances de la Toussaint. Le héros hexagonal fait pour sa 2e semaine un peu mieux que 20 000 lieues sous les mers qui entre en 3e place, avec 460 905 mammifères marins pour son retour dans les cinémas. Evidemment, De Funès et Coluche sont largement en tête, avec 1 321 685 spectateurs.

Après une période plus creuse où les entrées végètent, Les 12 travaux d’Astérix regagne en exposition lors des vacances de Noël, mais le métrage ne peut pas lutter contre La Belle et le Clochard.

In fine, la comédie culinaire occupera la deuxième place annuelle, avec 5 841 956 spectateurs quand Les 12 travaux d’Astérix devra s’asseoir en 10e position, avec 2 202 481 spectateurs (grâce à ses reprises ultérieures).

Les chiffres français d’Astérix ne seraient pas entièrement satisfaisants sans l’apport de l’étranger. Ainsi, sept millions d’Allemands se sont rendus dans les salles obscures programmant les exploits d’Obélix et de son copain à Moustache, ce qui en fait le pays où le film a le plus cartonné.

Depuis cette époque, le film a été édité de nombreuses fois en VHS, DVD et blu-ray, et s’avère être un champion incontestable des rediffusions télévisées avec plus de vingt-cinq passages depuis les années 80 (souvent durant les après-midi des vacances de Noël). Il est aussi disponible sur la plateforme française de Netflix, depuis août 2023, dans une copie très correcte. L’occasion de s’offrir un petit moment de nostalgie pour ceux qui ont grandi avec ces héros de papier qui gagnent à chaque fois du relief et du volume à l’écran.

Critique de Virgile Dumez, en collaboration avec Frédéric Mignard pour le box-office

Les sorties de la semaine du 20 octobre 1976

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Les 12 travaux d'Astérix, l'affiche

© 1976 Dargaud Films – Les Productions René Goscinny – Studios Idefix – Halas and Batchelor Cartoon Films / Affiche : Albert Uderzo (d’après) (affichiste) – René Goscinny (d’après) (affichiste) – MCP Conseil (agence). Tous droits réservés.

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