Le grand retour de Django : la critique du film (1987)

Action, Aventure, Western | 1h28min
Note de la rédaction :
6/10
6
Le grand retour de Django / Le retour de Django / Django 2, VHS René Chateau Vidéo

  • Réalisateur : Nello Rossati
  • Acteurs : Franco Nero, Donald Pleasence, William Berger, Christopher Connelly
  • Date de sortie: 08 Déc 1987
  • Nationalité : Italien
  • Titre original & alternatifs : Django 2: il grande ritorno, Django Strikes Again (Etats-Unis), Django's Rückkehr (Allemagne), El retorno del heroe (Espagne), El regresso de un heroe (Espagne),El retorno de Django (Argentine), Django - A Volta do Vingador (Brésil), Cango'nun Dönüsü (Turquie), Fruktad rebell (Suède),Django - teloittajan paluu (Finlande), Django Ataca de Novo (Portugal), Django visszatér (Hongrie), Django znovu útočí (République Tchèque), Django se vrací (République Tchèque), Джанго се завръща (Bulgarie) ジャンゴ 灼熱の戦場 (Django Shakunetsu no senjou) (Japon), Джанго 2: Возвращение (Russie), Djangova vrnitev (Slovénie)
  • Scénaristes : Franco Reggiani, Nello Rossati, Anna Miserocchi (adaptation des dialogues)
  • Directeur de la photographie : Sandro Mancori
  • Compositeurs : Gianfranco Plenizio
  • Sociétés de production : National Cinematografica, Dania Film, Filmes International, Reteitalia
  • Editeur vidéo (VHS) : René Château vidéo, Triangle Vidéo
  • Box-office France/ Paris-Périphérie : Le film est inédit à Paris, la date de sortie mentionnée ci-dessus correspond à la date de sortie italienne. Le film aurait été distribué en province avant la sortie vidéo (source : Encyclociné).
  • Formats : 1.85 : 1 / Couleurs - 35 mm / Son : Dolby Stereo
  • Crédits visuels : ©1988 - Editions René Chateau- Distribution Hollywood Boulevard
Note des spectateurs :

Plus Rambo que Django, cette suite improbable au chef-d’œuvre de Corbucci demeure un agréable divertissement pour peu que l’on fasse abstraction de son illustre filiation.

Synopsis : Retiré dans un monastère, Django reçoit la visite d’une femme mourante, qu’il a jadis aimée. Celle-ci lui apprend qu’ils ont eu une fille ensemble, et lui demande de prendre soin d’elle. Quand il constate l’enlèvement de cette dernière par un terrifiant marchand d’esclaves, le pistolero repenti se verra contraint de reprendre les armes.

Critique : En 1987 sort contre toute attente la seule suite officielle du Django de Corbucci. Vingt ans ont passé et le western spaghetti est désormais mort et enterré. En dépit de cet état de fait et d’une trentaine de suites officieuses, Franco Nero accepte d’endosser de nouveau le costume du célèbre antihéros. Si l’acteur d’origine est de retour, c’est désormais un certain Nello Rossati qui se charge de la réalisation.

Le film s’ouvre sur une scène où s’affrontent deux pistoleros émérites, dans laquelle le vétéran du genre William Berger fait une petite apparition. Ces derniers semblent être les seuls survivants de l’Ouest ancien et se remémorent la légende de Django avant d’expirer de manière expéditive. Cette scène constitue de fait le passage le plus identifiable au western du film. Elle a même été coupée de certaines versions tant elle dénote avec le reste. En effet, ce Django 2 est plus un film d’aventures sous les tropiques qu’un western. Ce choix étrange, qui suppose une forme de trahison, explique en grande partie pourquoi le métrage a si mauvaise presse. Ainsi, il n’y a pas de vrais liens avec le film original et les créateurs ont décidé de suivre la mode de l’époque, à savoir, la Rambosploitation.

Le grand retour de Django est un plaisir coupable

Alors que le premier Django est une œuvre d’art empreinte de symbolisme et de culture méditerranéenne, nous sommes ici devant un pur film d’exploitation qui n’a pour but que de divertir tout en engrangeant de l’argent. En ayant ces données bien en tête, on peut tout de même trouver un certain charme au film. Il s’agit en effet d’un plaisir coupable et indéfendable qui se déguste comme des productions Cannon comme la série des Portés Disparus. Certes, les personnages sont manichéens et le scénario se résume à une histoire d’enlèvement. Néanmoins, les scènes d’action sont plutôt bien réalisées et assez spectaculaires. De plus, on retrouve le sadisme caractéristique des productions italiennes, même si cette fois-ci, Django est affublé d’un enfant en guise d’improbable sidekick.

Le grand retour de Django  bénéficie d’une écriture simple mais efficace

En dépit d’un scénario maigre, le film se laisse suivre, du fait d’un rythme plutôt soutenu. On relève toutefois nombre d’incohérences. Ainsi, Django a parfois tendance à surgir de nulle part, comme lors de la scène du confessionnal. Il semble aussi se débarrasser un peu trop facilement de hordes d’ennemis sans pour autant recevoir de balles.

On retrouve cette simplicité non dénuée d’efficacité dans l’écriture des personnages. Nero incarne un Django monolithique de manière correcte, mais sans grande conviction, ce que trahit son regard fatigué, qui évoque le Cole de L’implacable Ninja. En revanche, Christopher Connelly tire son épingle du jeu. Il incarne avec talent un antagoniste intéressant, tout de blanc vêtu, qui se révèle être un monstre de cruauté non dépourvu d’un certain raffinement. Enfin, on saluera la présence d’un Donald Pleasance assez drôle, dans un rôle malheureusement trop sommaire. En effet, on ne le verra en tout et pour tout pas plus d’une dizaine de minutes à l’écran.

Un film correct techniquement, mais manquant un peu d’âme

Enfin, en ce qui concerne l’aspect technique, ce grand retour de Django bénéficie d’un budget très correct, bien qu’en-deçà de celui des productions de l’époque. Les figurants sont nombreux et les scènes d’actions spectaculaires. Le bateau de l’antagoniste est marquant, de même que les décors colombiens. Sandro Mancori qui a déjà fait ses preuves sur de nombreux westerns spaghetti, parmi lesquels les deux Sabata, a mis le tout en images de fort belle manière. Certains trouveront néanmoins la photographie assez artificielle. Il est vrai que plusieurs passages du métrage sont dignes d’un téléfilm, la musique aux accents synthétiques de Gianfranco Plenizio n’arrangeant rien.

En définitive, si ce Grand retour de Django reste une déception, il demeure un spectacle divertissant, pour peu que l’on soit un amateur de cinéma bis italien sous toutes ses formes. Reste que le fait que certaines suites officieuses soient bien meilleures se révèle assez frustrant. Tout comme avant lui le Tex et le seigneur des abysses de Duccio Tessari avec Giuliano Gemma, ce Django n’a malheureusement pu relever le pari fou de ressusciter le western italien en cette fin des années 80.

Critique : Kevin Martinez

Les westerns spaghettis sur CinéDweller

 

Le grand retour de Django / Le retour de Django / Django 2, VHS René Chateau Vidéo

Design : Enzo Sciotti ©1988 – Editions René Chateau- Distribution Hollywood Boulevard

Trailers & Vidéos

trailers
x
Le grand retour de Django / Le retour de Django / Django 2, VHS René Chateau Vidéo

Bande-annonce du Grand retour de Django

Action, Aventure, Western

x