Le dernier tueur : la critique du film (1973)

Western | 1h23min
Note de la rédaction :
6,5/10
6,5
Affiche du film le dernier tueur

  • Réalisateur : Giuseppe Vari
  • Acteurs : George Eastman, Dana Ghia, Valentino Macchi, Daniele Vargas, Giuseppe Castellano, Dragomir Bojanic-Gidra, Mirko Ellis
  • Date de sortie: 08 Fév 1973
  • Nationalité : Italien/Espagnol
  • Titre original & alternatifs : L'ultimo killer, El ultimo pistolero (Espagne), Un homme, une arme, Rocco - Ich leg' dich um (Allemagne), Django - O Último Killer (Portugal), Django, O Último Matador (Brésil), The Last Killer (totre mondial)
  • Scénariste : Augusto Caminito (sous le nom d'Arthur Franck)
  • Directeur de la photographie : Angelo Filippini
  • Compositeur : Roberto Pregadio
  • Sociétés de production : Jupiter Generale Cinematografica (Italie), Garfilm, Castor Film (Italie)
  • Distributeur : Sofradis
  • Année de production : 1967
  • Formats : 2.35 : 1 / Couleurs - 35 mm, Technicolor / Son : Mono
Note des spectateurs :

Ni très original, ni très spectaculaire, le dernier tueur est pourtant un agréable divertissement, bien écrit et servi par une interprétation de qualité.

Synopsis : Ramón, paisible mexicain voit son père assassiné par les hommes d’un riche propriétaire terrien qui souhaite leur usurper leurs terres. Il décide de se venger. C’est alors qu’il rencontre Rezza, un tueur à gages expérimenté, qui deviendra son mentor.

Le dernier tueur recycle une thématique convenue mais toujours fascinante

Critique : En 1967, quelques mois seulement après Poker au colt, Giuseppe Vari retrouve George Eastman pour son troisième western, Le dernier tueur. Le talentueux Augusto Caminito reprend également du service en tant que scénariste, cette fois ci en solitaire. En résulte à nouveau un script convaincant. Si la thématique du rapport de maître à élève n’a absolument rien d’original, car déjà présente dans le western américain, elle est ici bien exploitée. A ce titre, il est amusant de constater que le film est sorti quelques mois seulement avant Le dernier jour de la colère, excellent western italien évoquant aussi ce type de rapports.

Des personnages et des dialogues travaillés

La force du script de Caminito réside ici plutôt dans son traitement des personnages. Le pacifique Ramón va évoluer au cours du film et se muer en pistolero hors pair. Quant à son mentor Rezza, il fascine de par son caractère complexe qui en fait un personnage à la fois repoussant et attachant. A cette psychologie travaillée des personnages s’ajoutent des dialogues pertinents. Par exemple, la métaphore du mur isolant le chasseur de primes du reste de la société est plutôt bien sentie. Enfin, le scénariste n’hésite pas à développer la thématique du racisme anti-Mexicains à travers les réactions des personnages du film envers Ramón.

Un budget rachitique déconcertant

En dépit de ce script intéressant, Le dernier tueur souffre de longueurs dues à un certain manque d’action et de péripéties, qui découle d’un budget très limité. Cela n’empêche pas les artistes de s’en tirer honorablement . Ainsi, les décors du film sont loin d’être spectaculaires, mais la photographie du talentueux Angelo Filippini (Le massacre et le sang, Django porte sa croix) les met bien en valeur. Dans le même ordre d’idée, la musique de Roberto Pregadio est efficace, même si elle se limite à un thème se répétant un peu trop. Enfin, Vari nous propose une réalisation sobre mais efficace qui garantit une grande lisibilité au métrage.

Un duo d’acteurs très charismatique

Pour finir, une des grandes qualités du film réside dans son casting. Eastman se révèle à nouveau très charismatique en protagoniste. Le duo qu’il forme avec l’acteur yougoslave Dragomir Bojanic-Gidra, lui aussi impeccable en vieux briscard à la fois sage et impitoyable, fonctionne très bien. Les amateurs du genre seront aussi heureux de retrouver Daniele Vargas en grand méchant et Dana Ghia en ancienne petite amie du héros devenue tenancière du saloon local.

En définitive, Le dernier tueur est un sympathique western dans la lignée de Poker au colt. S’il s’avère moins original que ce dernier, il se révèle beaucoup plus poignant et cathartique . Il apporte sa modeste contribution au mythe du tueur à gages et propose une approche freudienne et dramatique dans sa façon de dépeindre les rapports de filiation entre hommes.

Critique : Kevin Martinez

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Affiche du film le dernier tueur

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