Lamb : la critique du film (2021)

Fantastique | 1h46min
Note de la rédaction :
8/10
8
Affiche de Lamb (2021)

  • Réalisateur : Valdimar Jóhannsson
  • Acteurs : Noomi Rapace, Ingvar Sigurdsson, Hilmir Snær Guðnasonest, Bjorn Hlynur Haraldsson
  • Date de sortie: 29 Déc 2021
  • Année de production : 2021
  • Nationalité : Islandais, Suédois, Polonais
  • Titre original : Dýrið
  • Titres alternatifs : Cordero (Mexique), Lamm (Suède)
  • Scénaristes : Sjón, Valdimar Jóhannsson
  • Directeur de la photographie : Eli Arenson
  • Monteur : Agnieszka Glinska
  • Compositeur : Þórarinn Guðnason
  • Producteurs : Hrönn Kristinsdóttir, Piodor Gustafsson, Sara Nassim, Jan Naszewski, Erik Rydell, Klaudia Smieja, Belà Tarr (producteur exécutif)
  • Sociétés de production : Go to Sheep, Black Spark Film & TV, Chimney Sweden, Film i Väst, Madants, Rabbit Hole Productions
  • Distributeur : The Jokers, Les Bookmakers
  • Editeur vidéo : The Jokers
  • Date de sortie vidéo : 11 mai 2022
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 27 597 entrées / 13 930 entrées
  • Box-office nord américain / monde : 2 676 410 $ / 3 189 087 $
  • Budget : Inconnu
  • Classification : Tous publics avec avertissement : "Certaines scènes sont susceptibles de heurter un jeune public".
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur (DCP, 4K)
  • Festivals et récompenses : Sélection Officielle Un Certain Regard - Cannes 2021
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Go To Sheep, Black Spark Film & Tv, Madants, Film I Vast, Chimney, Rabbit Hole, Helgi Jóhannsson. Tous droits réservés / All rights reserved
Note des spectateurs :

Lamb est une œuvre sombre et douloureuse, dont le réalisme rural et le fantastique envoûtant, convient le spectateur à une lente expérience de terreur. Un premier film miraculeux.

Synopsis : Un couple d’islandais, Maria et Ingvar, vit avec leur troupeau de moutons dans une belle mais lointaine ferme. Quand ils découvrent un mystérieux nouveau-né sur leurs terres, ils décident de le garder et de l’élever comme s’il était le leur. Cette perspective inattendue d’être une famille leur apporte beaucoup de joie mais la situation va évoluer…

Maternité à l’Islandaise

Critique : A l’instar de Vivarium qui avait subi les affres de la Covid-19 dans son exploitation, les distributeurs The Jokers et Les Bookmakers ont soigneusement préparé la sortie de leur rejeton monstrueux, Lamb. Un film sur lequel comptent beaucoup les deux distributeurs en 2021, même si, en soit, il ne s’agit que d’une petite coproduction islandaise-suédoise-polonaise, au budget peu élevé.

Il faut dire que son potentiel de spectateurs en France est de l’ordre du vivier de cinéphiles prêts à succomber à ses charmes lents, vénéneux et habilement contemplatifs. On pourrait en effet évoquer une vraie expérience picturale dans son appropriation d’une esthétique du conte pour adultes. Les spectateurs aguerris à un rythme volontairement méthodique et lambin seront privilégiés.

Affiche teaser de Lamb (2021)

© Go to Sheep, Les Bookmakers, The Jokers

L’étrangeté et l’inattendu entre marketing ad hoc et réalité filmique

L’autre atout promotionnel de cette étrangeté est son langage narratif insolite qui permet de hisser la narration dans l’inattendu, l’absurde et donc l’originalité. Le spectateur contemporain a rarement la chance de ressentir la surprise dans un système marketé autour de la formule. Des deux affiches – teaser et définitive -, à la bande-annonce, toute l’atypie de l’œuvre singularise le spectacle qui profite de par la beauté de sa photographie et l’envergure de ses décors – même intérieurs -, d’une véritable énigme cinématographique inaccessible. Quel sens donner au marketing, quel genre caractérise le film, jusqu’où l’étrange peut engendrer terreur et violence?

Autant d’interrogations qui ont déjà fait merveille aux USA auprès de l’indépendant A24 (Hérédité, Midsommar, Mise à mort du cerf sacré, The Lobster, Under the Skin, A Ghost Story, First Cow…). Comme dans le cas des films précités, le distributeur culte abreuve les salles d’alternatives puissantes au cinéma mainstream. Leur promotion de Lamb a suscité bien des échos positifs aux USA, dans un box-office pourtant sinistré par les ravages de la pandémie année 2.

Noomi Rapace dans Lamb (2021)

Noomi Rapace dans Lamb (2021) © Go to Sheep

Pour les Français, la présence de Noomi Rapace est un forcément un atout majeur. La star suédoise qui compose ici en islandais pour la première fois de sa carrière, est absente du grand écran français depuis quatre longues années et le succès surprise de Seven Sisters. Netflix et les VOD ont eu raison d’elle. Elle revient ici magnifique de complexité et d’intériorité, froide et spectrale dans un décor qui l’est tout autant, opaque de son visage intrinsèquement différent des canons cinématographiques.

Lamb est-il doux comme un agneau?

Toutes les impressions générées par ces éléments de marketing ont au moins la pertinence de la vérité. Lamb, dont on n’aimera évoquer aucun autre détail narratif pour que chacun puisse être happé par son intrigue aussi tordue qu’absurde (ce qui est déjà présent au niveau des affiches et du trailer, berce par son ingérence dans une matrice naturelle qui resitue chaque élément à sa place. C’est lancinant, sulfureux, désorientant et ce n’est pas au spectateur d’asséner sa propre morale. Toute l’introspection psychologique et mentale lui laissera suffisamment d’ouvrage dans ce conte poétique d’une réalité sauvage et trouble. De ce fait, l’oxymore avec le titre n’en est que plus magnifique.

Indéniablement, ce premier long métrage de Valdimar Jóhannsson est une splendeur qui se mérite.

Frédéric Mignard

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Affiche de Lamb (2021)

© Go to Sheep – Distribution France : Les Bookmakers, The Jokers

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