Comédie de blédard en forme de road movie sur les routes de la France profonde, La vache plonge un Candide contemporain, et son bovin Jacqueline, dans un bain de bons sentiments consensuels. Malgré tout, le tandem fonctionne et l’on se surprend à suivre cette marche avec un plaisir égal d’un bout à l’autre.
Synopsis : Fatah, petit paysan Algérien n’a d’yeux que pour sa vache Jacqueline, qu’il rêve d’emmener à Paris, au salon de l’Agriculture.
Lorsqu’il reçoit la précieuse invitation devant tout son village ébahi, lui qui n’a jamais quitté sa campagne, prend le bateau direction Marseille pour traverser toute la France à pied, direction Porte de Versailles.
L’occasion pour Fatah et Jacqueline d’aller de rencontres en surprises et de vivre une aventure humaine faite de grands moments d’entraide et de fous rires. Un voyage inattendu et plein de tendresse dans la France d’aujourd’hui.
Critique : Mohamed Hamidi persiste et signe. Loin des banlieues tristes qui caractérisaient la première partie de son œuvre, le réalisateur confirme son intérêt pour la comédie. Né quelque part en 2013 nous avait séduit. La vache confirme.
La vache nommée Jacqueline
Son périple franco-algérien, mi-blédard, mi-franchouillard, rassemble les peuples autour de cette valeur universelle qu’est l’humour et une icône à quatre pattes au regard placide, chérie par son maître, la vache Jacqueline.
Cet humble villageois de l’arrière-pays algérien, n’a qu’un seul rêve, accompagner sa belle bête jusqu’au Salon de l’agriculture. Un but soudainement devenu accessible à la suite d’une candidature validée par la France, mais qui ne comprend pas les frais de transport. Et voici donc notre benêt, moqué par ses autochtones d’amis, dans une région reculée d’Algérie, traversant la Méditerranée, et remontant l’Hexagone du terroir à pied jusqu’à la capitale.
Sur sa route, quiproquos, rencontres improbables et légèrement cocasses, une France généreuse ou en colère (les agriculteurs y manifestent autant que sur une chaîne d’info en continu), une rencontre avec des médias à la bienveillance caricaturale, et un sentiment de candeur qui peut parfois prêter à sourire.
Bref, le spectacle est jovial, mais inoffensif, voire naïf dans sa peinture d’une France si généreuse qu’on a honnêtement du mal à se reconnaître dedans. Nonobstant, La vache se regarde avec gaieté, dans la longue tradition du feel good movie qui plaît aux foules. Gare toutefois à la bande-annonce qui ose dévoiler à peu près toute l’intrigue et diminue fortement l’intérêt de la projection.
Avec 1 307 000 entrées France, La vache a été à la hauteur de son succès au Festival de Comédie de L’Alpe d’Huez où cette coproduction Jamel Debbouze, Toledano et Nakache, a glané pas moins de trois prix.