La nonne : la critique du film (2019)

Epouvante, horreur, Fantastique, Surnaturel | 1h37min
Note de la rédaction :
7/10
7
La Nonne, spinoff de Conjuring, en affiche

Note des spectateurs :

La nonne est une production d’épouvante mainstream qui, curieusement, aime prospèrer dans la macabre, malgré des limites artistiques évidentes.

Synopsis : Quand on apprend le suicide d’une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l’Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l’enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l’abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés…

La nonne, spinoff de la saga Conjuring

Copyrights : Warner Bros, New Line CInéma

La nonne ou l’art du macabre commercial

Critique : Succès considérable aux USA (117M$), et dans le reste du monde (248M$), La Nonne se démarque vraiment des productions surnaturelles que proposent habituellement James Wan, dans le cadre de sa franchise Conjuring. Cette Nonne 2018 – qu’il ne faut pas comprendre à celle de 2006 -, est réalisée par l’Irlandais Corin Hardy, un cinéaste qui aime favoriser l’ambiance du macabre aux trick’n’treats des productions adolescentes américaines. Le Sanctuaire avait su transformer les bois d’Irlande en une magnifique toile de ténèbres folkloriques qui reflétait la singularité authentique d’une personnalité artistique pertinente.

Son arrivée aux commandes de La Nonne est intéressante en ce qu’elle permet à un procédé brouillon et purement mercantile (le premier Annabelle en est un exemple navrant) de se transformer en une virée soignée dans le macabre. Loin des sempiternelles villas de banlieue hantées, il pose sa caméra dans les décors d’une abbaye paumée dans la Roumanie isolée du monde des années 50. Esthétiquement, la beauté du morbide est certaine, et certains plans peuvent même parfois faire ressurgir quelques souvenirs lointains de bis italiens (Fulci, Soavi…), avec des cryptes lugubres, et des présences démoniaques que l’on croirait issues de L’Au-delà, le classique gore de Lucio Fulci.

Coupable de plaisir

Le réalisateur d’Annabelle 3, Gary Dauberman (un nom pareil ne s’invente pas), est bien évidemment à la plume, comme sur la plupart des films de genre horrifiques récents issus de chez Warner depuis Annabelle 1, y compris les deux Ça. Le monsieur, très occupé et au bord du burn-out professionnel, n’a visiblement pas eu le temps d’étoffer son script, limité essentiellement à 3 personnages qui n’ont aucune existence propre si ce n’est celle, artificielle, des figures archétypales, essentiellement religieuses, qu’ils incarnent. Forcément, ce peu d’envergure psychologique limite l’intérêt du spectateur adulte, et la sensation de danger que l’on pourra ressentir face à la facture factice de l’histoire.

Néanmoins, dans le cadre d’une série B d’exploitation, le charme opère et il n’est pas impossible d’y prendre un certain plaisir coupable.

Critique : Frédéric Mignard

La franchise Conjuring

Les sorties du 19 septembre 2019

La Nonne, spinoff de Conjuring, en affiche

Copyrights : Warner Bros, New Line CInéma

x