La grande aventure des Muppets : la critique du film (1984)

Comédie, Film pour enfants | 1h37min
Note de la rédaction :
7/10
7
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Note des spectateurs :

Cet hommage aux comédies musicales et au cinéma burlesque des années 30-40 s’avère un excellent divertissement porté par des marionnettes charismatiques et des gags hilarants. Un vrai bonheur.

Synopsis : Kermit, Gonzo et Fozzie sont reporters et partent en Grande-Bretagne interviewer la riche victime d’un voleur de bijoux.

Jim Henson signe son premier long-métrage

Critique : Après le succès remporté par le tout premier film des Muppets intitulé Ça c’est du cinéma (1979), Jim Henson décide de réitérer l’expérience, en passant cette fois-ci lui-même derrière la caméra. Le créateur des Muppets a déjà derrière lui une longue expérience dans le court-métrage et il a également signé de nombreux programmes télévisés. Son entrée au cinéma se fait donc par le biais de sa création la plus populaire, son fameux show de marionnettes. Cela ne l’empêche aucunement de rendre hommage à tout un pan de la cinématographie mondiale à travers ce premier long.

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© 1981 Jim Henson Company / © 2012 Elephant Films. Tous droits réservés.

Un hommage sincère au cinéma des années 40

Ainsi, le tout début du film est clairement un clin d’œil aux films noirs des années 40, avec cette description d’une grande ville gangrenée par le crime et le désordre. Ensuite, nos peluches préférées sont envoyées en reportage en Angleterre sur les traces d’un mystérieux voleur de bijoux. Dès lors, le film alterne les passages inspirés par la screwball comedy avec des moments empruntés aux plus beaux musicals époque Busby Berkeley.

A chaque fois, les dialogues jouent sur la complicité avec le public adulte, multipliant les références cinématographiques ou tout simplement populaires, au risque d’ailleurs de laisser de marbre un public plus jeune qui ne maîtriserait pas ces références d’un autre temps. Toutefois, cela n’entame en rien le potentiel comique d’un film embrassant avec amour le burlesque de la grande époque. Nos personnages préférés sont exposés à des dangers terribles comme le furent autrefois les stars du cartoon version Tex Avery.

Peggy superstar

Dans ce délire total, dynamisé par une bande-son punchy, le point fort demeure la présence de ces petites marionnettes au charisme fou. Kermit est toujours aussi craquant et son duo avec Peggy la cochonne demeure l’attraction principale du film, déclenchant à chaque fois l’hilarité. Cette dernière devient même l’une des stars du long-métrage, s’offrant la majorité des moments les plus drôles. Elle est notamment à mourir de rire lors de la séquence aquatique reprenant la structure des ballets d’Esther Williams, la sirène d’Hollywood. On adore également lorsque la gracieuse et tendre Peggy se transforme en furie ninja pour se débarrasser des truands qui s’attaquent à Kermit, l’amour de sa vie.

Si les marionnettes sont excellentes, les acteurs de chair et de sang qui les entourent ont une légère tendance au cabotinage. Pour un John Cleese absolument hilarant en Anglais totalement coincé, il faut supporter le jeu outré de Charles Grodin qui en fait des tonnes en petit escroc minable. Il est ici accompagné de la belle Diana Rigg qui conserve encore une belle prestance plusieurs années après ses rôles culte dans la série Chapeau melon et bottes de cuir et le James Bond Au service secret de sa majesté (1969). Enfin, quelques acteurs de premier plan viennent faire un petit tour comme Peter Ustinov, associé ici à la marionnette Oscar The Grouch issue du programme télévisé Sesame Street.

Succès en demi-teinte pour ce second volet

Alors que le premier film des Muppets avait cartonné outre-Atlantique, cette suite ne fut pas nécessairement à la hauteur des attentes, ne cumulant que 31,2 millions de dollars sur son propre sol (au lieu de 76,6 M$ pour le premier deux ans plus tôt). En France, le film n’est finalement sorti que trois ans plus tard, en 1984, et seulement dans quelques salles provinciales, ce qui a condamné sa carrière dans l’Hexagone. A noter que le même sort sera réservé au troisième film de la saga Les Muppets à Manhattan. Par la suite, Jim Henson s’est surtout illustré par la réalisation du fabuleux Dark Crystal (1982), son chef d’œuvre de fantasy qui a marqué des générations entières de jeunes spectateurs.

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Critique de Virgile Dumez

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© 1981 Jim Henson Company. Tous droits réservés.

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