La chance de ma vie est une comédie romantique un peu fade, victime d’un casting sans charisme, dont Virginie Efira, en début de carrière, peu convaincante.
Synopsis : Julien Monnier a un sérieux problème. Il a beau être un conseiller conjugal brillant, il n’arrive pas à garder une femme dans sa vie plus de deux semaines. Et pour cause, depuis son plus jeune âge, Julien porte la poisse à toutes les femmes qui s’éprennent de lui. Mais pas une petite poisse. De celles qui vous envoient à l’hôpital plusieurs fois par semaine, qui brisent votre vie professionnelle ou qui vous fâchent à vie avec vos proches. Julien est à proprement parler un vrai chat noir pour les femmes. Joanna Sorini va vite l’apprendre à ses dépens le jour où elle le croise. Une carrière en plein décollage, une vie amoureuse qui semblait enfin prendre un bon tournant, tout cela risque de bien changer.
Une comédie girlie en fin de genre
Critique : Huit ans après un premier long complètement passé inaperçu (Jojo la frite, 8.000 entrées France !) et un détour à la télévision, Nicolas Cuche revient au cinéma en 2011 avec une comédie romantique assez quelconque sur les affres de la guigne. Dans La chance de ma vie, il est effectivement question d’un conseiller matrimonial qui ne parvient pas à garder une fille plus de dix jours à cause du mauvais sort qu’il transmet à celles qu’il aime.
Au-delà des tonnes de gags autour de la malchance totale des personnages qui peuvent faire sourire, tout est calibré pour un type de spectatrices qui, au début des années 2010, se faisait de plus en plus rare sur notre territoire : les amatrices de romances acidulées à la sauce urbaine, délit pourtant très à la mode quelques années auparavant. Dans ce genre pétri de naïveté, très américain à la base, seul L’amour c’est mieux à deux s’en est vraiment sorti au box-office, au début de la décennie. La chance de ma vie fera aussi figure d’exception au box-office, propulsant Virginie Efira au début de carrière, peu charismatique dans un jeu excessif. Quant à François Xavier-Demaison, il s’agira d’un premier rôle consacré par le public, comme il en aura peu dans sa carrière (les échecs de Coluche, Divorces, Sans laisser de traces, L’outsider, et surtout Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du monde, Il était fois, une fois, mais aussi Les têtes de l’emploi, Jour J, Comment j’ai rencontré mon père, All Inclusive, Ni une ni deux…).
La chance de ma vie cumule les stéréotypes des comédies girlies
Les fans du genre retrouvent les beaux décors des sociétés parisiennes (ou bruxelloises, ici) pour working-girls affranchies, les quiproquos incongrus sur l’autel, les discussions entre copines pour parler mecs (ici une mère cocasse jouée par Brigitte Rouan et la meilleure pote, Armelle Deutsch pour un ultime rôle avant dix ans de sobriété cinématographique). Dans l’humour, on peut compter sur les seconds rôles extravertis (Elie Semoun en designer imbu de lui-même confirme dans l’autodérision après la pub pour Fanta et Cyprien). Pour ce qui est du reste, on retrouvera les rebondissements cruches de ces programmes qui accumulent les situations téléphonées et les personnages archi caricaturaux.
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Pour insuffler de l’incarnation au récit, François-Xavier Demaison est un peu en peine pour charmer dans un genre romantique où tout passe par le charisme. Quant à Virginie Efira, et son jeu brut, elle rejoue à l’identique son personnage de meuf à forte personnalité, en proie aux tentations de l’amour, stéréotype qu’elle incarnait déjà dans L’amour, c’est mieux à deux.
Un gros succès au box-office en 2011
Au final, si cette variation fantaisiste sur la chance n’est pas une catastrophe innommable, il s’agit bel et bien d’un avatar un peu fade d’un genre que l’on croyait en voie de disparition.
Faute d’être déçu, on est surpris que cet anachronisme ait pu avoir un tel succès en 2011, avec plus d’un million de spectateurs.
Après un lancement dans 350 salles à 382 000 entrées et une très belle moyenne par copie, la comédie de Nicolas Cuche, futur réalisateur de Pourris gâtés, se maintiendra tout au long du mois de janvier 2011, avec quatre premières semaines supérieures à 100 000 entrées. La comédie sera une vraie chance pour les deux acteurs principaux et le cinéaste. Dix ans après et deux beaux primes à la télévision, on n’est toujours pas persuadé que cela soit celle des spectateurs.
Sorties de la semaine du 5 janvier 2011
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