John Wick 2 : la critique du film (2017)

Action, Arts martiaux, Thriller | 2h02min
Note de la rédaction :
8/10
8
John Wick 2 affiche française

Note des spectateurs :

John Wick 2  : un torrent d’action et de violence dans un univers stylisé qui l’emporte sur le premier volet. Vivement le segment suivant.

Synopsis : John Wick est forcé de sortir de sa retraite volontaire par un de ses ex-associés qui cherche à prendre le contrôle d’une mystérieuse confrérie de tueurs internationaux. Parce qu’il est lié à cet homme par un serment, John se rend à Rome, où il va devoir affronter certains des tueurs les plus dangereux du monde.

Une suite directe

Critique : Bâti désormais comme une série à part entière, la saga John Wick et son ancien tueur à gages furieux de la mort de sa femme et de son chien, revient au cinéma pour reprendre la vendetta là où elle s’était arrêtée en 2014.

Le sequel, pour le moins punchy, est franc du collier et ouvre en clôturant – désolé pour l’oxymore -, de façon musclée l’épisode 1, avec notamment ce que le réalisateur Chad Stahelski, ancien cascadeur qui avait brillamment officié sur Matrix, sait faire le mieux, filmer de la taule froissée et des corps voltigeant avec majesté. Durant cette séquence, l’occasion est donnée de mettre à mal le beau bolide de l’anti-héros hyper-violent, John Wick, qui était devenu l’une des icônes du segment précédent. On ne touche pas à la bagnole d’un homme aux yeux de feu !

A peine rentré à son domicile, l’époux malheureux, veuf abîmé qui veut tourner la page sur son passé récalcitrant, n’aura guère le temps de poser les armes… On sonne de nouveau à la porte pour le contraindre à rendre un service mortel qui va lui mettre à dos toutes les mafias du monde, notamment la fameuse camorra, puisque l’intrigue nous balade notamment à Rome, cité de l’art par excellence, qui va permettre au film de s’épanouir dans une esthétisation exacerbée, un acharnement à rendre beau et stylisé un torrent d’action chorégraphiée et de violence effrénée.

Un déferlement de prouesses

Thunder Road Production / Summit Entertainment/Metropolitan FilmExport

Loin de la série B vite torchée que l’on pouvait redouter, John Wick 2 prend de la valeur dans le contraste entre raffinement et brutalité, deux caractéristiques qui résument parfaitement l’élégant John Wick, toujours interprété avec classe par l’ami Keanu Reeves.

Derrière son charme propre à un roman de Ian Fleming, le personnage s’affiche comme une brute assoiffée de sang, qui essaie, bon gré mal gré, de réprimer ses instincts primaires. Capable de meurtres en série inventifs, tuant à même la pointe d’un crayon, il est amoché mais jamais vraiment à terre, tant il se relève des chutes et des coups les plus improbables, avec le dynamisme d’un taureau ailé.

Imbattable dans les cascades qui font mal aux yeux , l’action-flick John Wick 2 est un déferlement de prouesses qui a beaucoup appris de ses classiques asiatiques. Le cinéaste se réfère volontiers à Kurosawa, au cinéma sud-coréen, aux animés et évidemment à la trilogie Matrix qui, elle-même, ré-ingurgitait dans son génie visuel le savoir-faire d’Extrême-Orient pour le sublimer à la sauce américaine.

Swimming with the Sharks

L’œuvre est toujours aussi fascinante dans son élaboration d’un univers du crime alternatif à notre société où les réseaux s’épaississent, jusque dans la multiplication du “Continental” à travers le monde. L’hôtel du premier film, celui où les tueurs venaient savourer une nuit sans avoir à craindre pour leur vie, est en fait une chaîne implantée dans chaque ville clé du globe. Cette excellente idée étoffe un plus une constellation cinématographique où la pieuvre est tentaculaire, établissant l’idée d’une omniprésence criminelle, loin du commun des mortels que représentait la défunte femme de John Wick dans le premier épisode.

Ce nouvel opus, tel un film de super-héros, sans la naïveté binaire des protagonistes, puisqu’ici on baigne avec les requins, n’invitera pas au festin de rage et de sang le moindre “civil” à l’aventure. Toute l’intrigue se déroule dans un microcosme underground, exclusivement urbain et clinquant, qui se dévore comme un divertissement taré qui n’a pas froid aux yeux.

Beau pour les yeux, ce déchaînement d’action non-stop, est un témoignage évident d’une mondialisation des références où le meilleur du film noir américain et asiatique s’allie et explose à l’écran, tel un véritable cocktail Molotov. Avec insolence face aux exigences des censeurs et donc avec une profonde jubilation pour les spectateurs.

John Wick 2, c’est bien la bombe qu’on attendait.

La franchise John Wick

Critique : Frédéric Mignard

Thunder Road Production / Summit Entertainment

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