JC comme Jésus Christ : la critique du film (2012)

Comédie, Documenteur | 1h15min
Note de la rédaction :
6/10
6
JC comme Jésus Christ de Jonathan Zaccaï

  • Réalisateur : Jonathan Zaccaï
  • Acteurs : Gilles Lellouche, Kad Merad, Vincent Lacoste, Elsa Zylberstein, Aure Atika
  • Date de sortie: 08 Fév 2012
  • Nationalité : Français, Belge
  • Titre original : JC comme Jésus Christ
  • Titres alternatifs : -
  • Année de production : 2011
  • Scénariste(s) : Jonathan Zaccaï
  • Directeur de la photographie : Bruno Degrave
  • Compositeur : David Gategno
  • Société(s) de production : Vicious, Nexus Factory
  • Distributeur (1e sortie) MK2 Diffusion
  • Distributeur (reprise) : -
  • Editeur(s) vidéo : TF1 Studio
  • Date de sortie vidéo : 27 juin 2012 (DVD & VOD)
  • Box-office France / Paris Périphérie : 14 375 / 8 129 entrées
  • Budget : 680 000 €
  • Formats : 1.85:1 / Couleurs / Dolby SR-SRD
  • Illustrateur / Création graphique : La Gachette
  • Classification : Tous publics
  • Festivals et récompenses : Sélection Festival international des Jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Lutz (2011)
  • Crédits : © 2011 Vicious : Design affiche : La Gachette
Note des spectateurs :

JC comme Jésus Christ, première réalisation de Jonathan Zaccaï, s’amuse des ados stars dans le cadre d’un docufiction qui respire la Nouvelle Vague. Drôle, frais et attendrissant, mais aussi trop court pour être à la hauteur des espérances. Le public n’a pas répondu présent.

Synopsis : Une Palme d’Or à 15 ans, un César à 16, cette année JC passe le bac…
Jean-Christophe Kern, dit JC, n’est pas un adolescent comme les autres. Mélange de Jean-Luc Godard et Justin Bieber, à 17 ans il navigue entre ses Miel Pops devant la télé après l’école et une vie professionnelle digne d’un Stanley Kubrick.

Le Xavier Dolan Project

Critique : Mais qui est JC, insupportable ado à qui tout réussi, malgré son arrogance et sa présomption ?

Même si Jonathan Zaccaï s’en défend, en découvrant son premier long en tant que réalisateur, il nous vient immédiatement à l’esprit Xavier Dolan, la jeune gloire du Québec qui en quelques années a explosé à Cannes avec J’ai tué ma mère (2009), Les amours imaginaires (2010) et Laurence Anyways (2012). Dans JC comme Jésus Christ, faux documentaire sur une gloire météorite, on retrouve chez le protagoniste sardonique un même lâcher de cheveux conséquent, un air nonchalant identique, des prétentions arty attendrissantes… Le Xavier Dolan de l’époque, donc.

Une satire du cinéma irrésistible…

Le héros de JC comme Jésus Christ, filmé 24h sur 24 par Zaccaï dans le cadre d’un documenteur sur un lycéen génialement cynique et imbu de sa personne “palmé à l’âge de 15 ans sur la Croisette”, possède tout ce qui a fait le charme et les maladresses de Dolan au début de son illustre carrière ; le cinéphile pourra s’en amuser, avec l’assurance que le jeune Québécois, lui, est un vrai artiste et que le JC fictif du film est une pure tête à claques.

Mais JC comme Jésus Christ manque de substance

Interprété par Vincent Lacoste, trois ans et six films après Les Beaux gosses, dont on se délecte de sa grosse voix boudeuse, cette bouille d’ado déjà bien imbibée des manières nombrilistes de l’intelligentsia parisienne, devenue figure mondiale de la culture (sans que l’on sache trop pourquoi), nous amuse beaucoup. Il fait basculer dans son lit les actrices françaises : dans leur propres rôles les plutôt matures Aure Atika et Elsa Zylberstein sont à mourir de rire, toutes deux aux pieds de ce jeunot manipulateur. JC est aussi amoureux et, dans son élan de générosité, va jusqu’à filmer sa première fois avec l’amour de sa courte vie (la superbe Ella Waldmann, révélation immédiate qui semble avoir arrêté le cinéma depuis) pour assouvir des pseudos ambitions caritatives qui ne servent qu’à sa prétendue gloire. Sans oublier les caprices d’ego qu’il fait subir aux pontes de MK2 qui vont toutefois le moucher. Ironique dramatique.

MK2 était d’ailleurs le distributeur officiel de Xavier Dolan et celui de JC comme Jésus Christ. De même, l’attachée de presse officielle du film de Zaccaï est aussi dans la vraie vie, celle de Xavier Dolan. On n’arrête pas l’autodérision.

Au final, loin d’être une comédie française dans les canons du genre (l’affiche et le titre vendent un divertissement populaire que JC comme Jésus Christ n’est heureusement, jamais !), la première réalisation auto-produite par Jonathan Zaccaï (micro-budget de moins d’un million d’euros) ne démérite pas dans le rythme et la sensibilité humoristique. Un bon point pour une œuvre d’à peine 1h15mn qui peine toutefois, en abordant indirectement beaucoup de thèmes, à trouver un sous-texte vraiment substantiel pour légitimer un projet au final un peu vain.

Box-office :

Resté trois semaines à l’affiche en France, JC comme Jésus Christ fut un échec conséquent, avec une perte substantielle de 90% de sa fréquentation en 2e semaine et 14 000 spectateurs France. Pas bon du tout pour le distributeur MK2 qui allait arrêter peu de temps après la distribution pour se recentrer sur l’exploitation, après une année 2012 épouvantable (le bide fulgurant de Sur la route, leur biopic sur Kerouac, les a coulés). Jonathan Zaccaï, de son côté, se focalisera sur sa carrière de comédien. Quant à Vincent Lacoste, il rebondira dans Astérix & Obélix au service de Sa Majesté, la même année, mais c’est surtout dans Hippocrate (2014) que le grand public le découvrira dans son vrai premier succès d’adulte.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 8 février 2012

JC comme Jésus Christ de Jonathan Zaccaï

© 2011 Vicious : Design affiche : La Gachette

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