Grosse production luxueuse, Astérix et les Vikings respecte l’univers de Goscinny et Uderzo malgré une baisse de régime en milieu de parcours.
Synopsis : Astérix et Obélix accueillent Goudurix, le neveu de leur chef, et sont chargés d’en faire un homme. Or, ce dernier est un véritable froussard arrogant. Au même moment, des Vikings débarquent en Gaule dans l’espoir de trouver un “champion de la peur” qui, comme l’a promis leur mage, pourra leur apprendre à voler puisque “seule la peur donne des ailes”. Ils décident d’enlever le peureux Goudurix et, dès lors, les Gaulois doivent partir à sa recherche dans le Grand Nord.
Critique : Depuis Astérix le Gaulois (1967), on ne compte pas moins de huit adaptations des aventures du petit Gaulois sur nos écrans, avec des fortunes diverses. Les toutes premières, supervisées par René Goscinny, suivaient à la lettre l’esprit des albums tout en étant handicapées par une technique archaïque. Dans les années 80, le filon a été exploité à outrance, finissant par franchement lasser, d’autant que la qualité était de moins en moins souvent au rendez-vous.
Il aura fallu attendre douze ans pour voir réapparaître nos héros préférés.
Ce huitième long métrage est une libre adaptation de l’album Astérix et les Normands paru en 1967. La trame absurde a été respectée et on retrouve ici des personnages charismatiques comme le jeune Goudurix et le viking Grossebaf.
Les gags s’enchaînent à un rythme soutenu et toute la première partie fonctionne à merveille. Pourtant, dès que les Gaulois appareillent pour le Grand Nord, on sent quelques creux dans une histoire jusqu’alors efficace. Cela correspond comme par hasard à toute la partie inventée pour les besoins du long métrage. Ne jetons pas la pierre trop hâtivement sur Jean-Luc Goossens, scénariste en chef, qui a aussi créé de nouveaux personnages formidables comme le pigeon SMS ou le fils débile du Viking Grossebaf.
Mais la grande nouveauté vient du luxe offert par cette énorme production de vingt-deux millions d’euros, permettant une animation de bien meilleure qualité, plus fluide grâce à un habile mélange de techniques traditionnelles et de 3D. De même, Pierre Palmade, Lorànt Deutsch et l’inénarrable Roger Carel forment un casting de choc pour donner vie à nos héros animés.
Enfin, la bande-son contient de nombreuses chansons dont une interprétée par Céline Dion. Véritable luxe pour un dessin animé assez réussi dans l’ensemble, mais qui n’est pas exempt de défauts au niveau de son scénario. Les enfants peuvent goûter le spectacle sans modération, tandis que les adultes n’y verront toujours pas l’adaptation ultime de leur bande dessinée préférée.
Ce spectacle sympatix permet au moins d’effacer le désarroi des fans devant l’indigence du dernier album signé Uderzo proposé en 2005, Le Ciel lui tombe sur la tête.
Critique de Virgile Dumez
Box-office d’Astérix et les Vikings
Avec 22 501 596$ de recettes dans le monde, Astérix et les Vikings a été une déception commerciale si l’on analyse exclusivement sur ses chiffres salles (hors recettes DVD et passages télévisés).
En France, promis au public pour les vacances de Pâques 2006, le film d’animation franco-danois n’a eu aucun mal à se débarrasser de la production animée concurrente Disney The Wild sortie le même jour, qui est un désastre artistique et donc commercial (406 959 entrées).
Cette 8e adaptation d’Astérix bénéficiait de 606 cinémas, ce qui est plus que Inside Man de Spike Lee (341 cinémas) et l’adaptation des Brigades du tigre avec Clovis Cornillac (522 écrans).
Logiquement, en première semaine, Astérix et les Vikings se situe loin de cette concurrence avec 491 328 spectateurs et une moyenne satisfaisante de 811 écrans par salle. Toutefois, un autre géant américain empêche le nain français de plastronner : L’âge de glace 2, en 2e semaine, est un mammouth qui écrase tous ses adversaires, avec 1 723 000 entrées, soit, en 15 jours, 3 895 696 spectateurs…
Astérix et les Vikings parviendra à conserver quelques jetons pour les semaines 2 (337 000, -31%) et 3 (265 000, -21%) grâce aux vacances scolaires et aux jours fériés. Mais in fine, ses 1 374 000 entrées sont loin de satisfaire pour pareil budget. Il faut que le blockbuster animé français puisse trouver des ressources à l’international. Hors, la France comptera pour 45% de sa fréquentation globale.
En Allemagne, cette résurrection animée n’engrange que 4M$. En Italie, ce sont moins d’1 million de dollars qui ont été déboursés pour voir ce film. On ne peut pas compter sur l’Espagne non plus (sous le million)…
Bref, avec 2 738 000 entrées hors France, le score est honorable, mais pas forcément très lucratif pour relancer un nouvel épisode animé. Il faudra donc attendre 2014 pour que Louis Clichy et Alexandre Astier dépoussièrent la saga avec Le domaine des Dieux qui dépassera les 3 millions d’entrées en France. Respect.
SND ressortira Astérix et les Vikings en France en avril 2025.
Box-office par Frédéric Mignard
Les sorties de la semaine du 12 avril 2006
Les sorties du 2 avril 2025
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