Alien Romulus – la critique du film (2024)

Epouvante-horreur, Science-fiction | 1h59min
Note de la rédaction :
6/10
6
Affiche cinéma définitive d'Alien Romulus

  • Réalisateur : Fede Alvarez
  • Acteurs : Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux
  • Date de sortie: 14 Août 2024
  • Année de production : 2024
  • Nationalité : Américain, Britannique, Hongrois, Australien, Néo-zélandais, Canadien
  • Titre original : Alien: Romulus
  • Titres alternatifs : Obcy: Romulus (Pologne) / Svetimas: Romulas (Lituanie) / Vetřelec: Romulus (République tchèque)
  • Autres acteurs : Isabela Merced, Spike Fearn, Aileen Wu, Daniel Betts
  • Scénaristes : Fede Álvarez, Rodo Sayagues
  • D'après : les personnages créés par Dan O'Bannon et Ronald Shusett
  • Monteur : Jake Roberts
  • Directeur de la photographie : Galo Olivares
  • Compositeur : Benjamin Wallfisch
  • Chefs maquilleurs : Pepe Mora, Sharon Watson
  • Chef décorateur : Naaman Marshall
  • Directeurs artistiques : Monica Alberte, Miklós Hatvani-Deàk, Shira Hockman, Biljana Jovanovic, Hazel Keane, Dave Kellom, Adam O'Neill, Annamária Orosz, Matt Sims, Justin Warburton-Brown
  • Producteurs : Michael A. Pruss, Ridley Scott, Walter Hill, Gergö Balika
  • Producteurs exécutifs : Fede Alvarez, Elizabeth Cantillon, Tom Moran, Brent O'Connor
  • Sociétés de production : 20th Century Studios, Scott Free Productions, Brandywine Productions, Québec Production Services Tax Credit, New Zealand Film Commission, Hungarian Film Incentives, Twentieth Century-Fox Productions
  • Distributeur : Walt Disney Company France
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo :
  • Date de sortie vidéo :
  • Budget : 80 000 000 $
  • Box-office France / Paris-Périphérie :
  • Box-office nord-américain / monde :
  • Rentabilité :
  • Classification : Interdiction aux -12 ans pour cause de : « morts sanglantes, ruptures de côtes et accouchements des aliens, angoisse, violence faite aux personnages qui meurent presque tous. »
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleurs / Son : Dolby Atmos, IMAX 6-Track, 12-Track Digital Sound
  • Festivals : -
  • Nominations : -
  • Récompenses : -
  • Illustrateur/Création graphique : © Concept Arts. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © Twentieth Century Studios. Tous droits réservés / All rights reserved
  • Attachés de presse :
  • Tagline : Un film de Fede Alvarez, réalisateur de Don't Breathe et Evil Dead et par le producteur Ridley Scott.
  • Franchise : 7ème film de la franchise Alien (ou 9ème si on intègre les deux Alien Vs Predator)
Note des spectateurs :

Entièrement voué à une efficacité immédiate, Alien Romulus est un opus correct, mais qui manque sans doute de personnalité, notamment dans son casting particulièrement fade.

Synopsis : Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers…

Un sidequel qui s’insère entre Alien, le 8ème passager et Aliens, le retour

Critique : Alors que Ridley Scott était en préparation de la suite de son Alien Covenant qui devait initialement s’intituler Alien Awakening, le rachat de la Fox par Disney rabat les cartes et met le projet sur la touche. Ainsi, les nouveaux dirigeants entendent redonner un coup de jeune à la franchise dont l’orientation plus métaphysique (notamment sur Prometheus) ne correspond pas à leurs attentes. Dès lors, Ridley Scott en est réduit au rôle de producteur d’un nouvel opus qui serait une extension de l’univers Alien, ou comme on le dit désormais un sidequel. Il s’agit non plus d’une suite, ni d’une œuvre antérieure, mais d’un segment qui s’intercale au sein de la franchise, tout en présentant de nouveaux personnages. L’exemple type de ce procédé est notamment Rogue One: A Star Wars story (Gareth Edwards, 2016).

Avec Alien Romulus, le cinéaste uruguayen Fede Alvarez (surtout connu pour son remake réussi de Evil Dead en 2013 et pour Don’t Breathe en 2016) a donc été chargé de créer une toute nouvelle intrigue au cœur de la saga Alien. Il a notamment opté, avec son habituel complice Rodo Sayagues au scénario, d’intercaler son film entre Alien, le 8ème passager (Ridley Scott, 1979) et Aliens, le retour (James Cameron, 1986). Chronologiquement, l’intrigue se situe donc bien après Prometheus, Alien Covenant (tous deux étaient des préquels) et donc vingt ans après le tout premier opus de la saga.

Un film pétri de références plus ou moins évidentes

D’ailleurs, les références au premier volet pullulent avec l’épave du Nostromo retrouvée lors de la première séquence, mais également avec la présence de Ian Holm dans le rôle d’un androïde. Ou plutôt de sa version numérique. Effectivement, l’acteur est décédé depuis 2020 et sa prestation a été plaquée sur le visage d’un autre comédien (Daniel Betts) à l’aide d’animatronique et de génération numérique. Le plaisir de retrouver cet acteur de poids est donc contrebalancé par un procédé qui pose nécessairement question sur le plan moral.

Alien : Romulus, affiche preview

Design de l’affiche LA © Twentieth Century Studios. All Rights Reserved.

Pétri de respect pour la saga, Fede Alvarez n’a pas jeté à la poubelle les théories avancées par Ridley Scott dans Prometheus et dans Alien Covenant, prolongeant  même l’idée suivante : la société du milliardaire Weyland entend créer un être hybride qui mixerait à la fois le génome du xénomorphe et l’ADN de l’être humain. Sans vouloir trop dévoiler l’intrigue de Romulus, Fede Alvarez en donne un bon exemple dans les dernières minutes de ce nouvel opus marqué par un respect infini envers la franchise.

Quelques variations sympathiques dans un ensemble efficace

Désireux de revenir aux fondamentaux du premier opus, Fede Alvarez signe un nouveau film de couloir où des personnages sont enfermés dans un vaisseau spatial où la menace est tapie dans l’ombre. Il s’en tire d’ailleurs plutôt bien dès qu’il s’agit de trousser des scènes d’action efficaces ou de créer un certain suspense. Même s’il reste très fidèle au matériau d’origine, Alvarez introduit quelques variations sympathiques. Il donne notamment plus de temps de présence à l’écran aux facehuggers qu’il dote de qualités quasiment arachnides, tandis qu’il se sert du sang acide des Aliens pour créer plusieurs séquences à suspense encore jamais vues dans la saga. Ceci se fait sans aucun doute au détriment de la créature elle-même qui peut apparaître comme sous-employée, alors qu’elle reste et demeure la grande star du long métrage.

Car Alien Romulus, tout efficace qu’il est, demeure un opus aux nombreux défauts. Tout d’abord, le film demeure sans doute trop dans les traces de ses prédécesseurs et n’offre guère de nouveauté, contrairement à un Prometheus qui osait s’aventurer sur des terres inexplorées. Encore une fois, le scénario se contente d’amener de la chair fraiche dans les griffes du monstre extraterrestre, puis de faire prendre aux personnages les pires décisions afin de les précipiter vers la catastrophe. On notera d’ailleurs l’absence totale de personnage couard puisque tous les protagonistes passent leur temps à se sauver les uns les autres dans un élan d’altruisme qui peut étonner en pareille situation.

Dans l’espace, on ne vous voit pas vieillir

Mais le plus désagréable au cœur de cet Alien Romulus vient de son jeunisme éhonté qui fait qu’aucun protagoniste n’a plus de vingt-cinq ans, ce qui semble bien peu crédible lorsque l’on évoque des voyages complexes dans l’espace. Visiblement, dans le vide intersidéral, on ne vieillit pas. Le seul acteur avec un peu de bouteille est Ian Holm, mais il est en réalité généré par ordinateur. Cela pose donc non seulement un problème de crédibilité de l’intrigue, mais aussi de maturité d’un casting bien fade. La très jeune Cailee Spaeny n’a aucunement les épaules pour succéder de manière convaincante à Sigourney Weaver. Elle n’exprime pas grand-chose sur son visage lisse et demeure l’un des gros points faibles du film.

Mais l’ensemble du casting vient confirmer cela, facilité désormais par les quotas d’inclusivité qui font que le choix des acteurs ne dépend plus d’un auteur-réalisateur mais d’un comité chargé de veiller à l’application d’une règle immuable. Au milieu de ces jeunes visages qui n’expriment rien, seul David Jonsson, brillant espoir du théâtre britannique, parvient à susciter l’intérêt. Il réussit l’exploit d’incarner un androïde parfaitement crédible, aussi bien lorsqu’il est sous l’influence de l’héroïne que lorsqu’il passe sous le contrôle de la compagnie Weyland. Jonsson montre la profondeur et la nuance de son jeu dans ce double emploi remarquablement tenu. Il est bien le seul à se distinguer dans un ensemble médiocre, tout juste bon à alimenter les programmes des plateformes et des séries télé. Tous les autres s’avèrent interchangeables et donc forcément oubliables.

Une passerelle vers d’autres déclinaisons

Dès lors, une grande partie du film pâtit de ce manque d’âme et de personnalité. Cela caractérise d’ailleurs plutôt bien le cinéma de Fede Alvarez, brillant technicien dont on ne niera jamais le talent formel, mais dépourvu d’une vision d’auteur, ce que les quatre premiers Alien et les deux préquels parvenaient aisément à avoir – qu’ils soient réussis ou non, d’ailleurs. Cela n’empêchera pas cet opus de remplir sa fonction en cartonnant dans le monde entier – les premiers chiffres internationaux sont plutôt excellents – et en préparant ainsi le terrain à la série télé Alien (tournée par Noah Hawley) prévue pour 2025, tandis que les ventes du jeu vidéo Alien : Isolation ont connu un pic durant l’été 2024. Mission remplie, donc.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 14 août 2024

Affiche cinéma définitive d'Alien Romulus

Design de l’affiche Concept Arts © Twentieth Century Studios. All Rights Reserved.

Biographies +

Fede Alvarez, Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux

Mots clés

Franchise Alien, Les films de SF des années 2020, Les films de SF horrifiques, Les extraterrestres au cinéma

 

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Affiche cinéma définitive d'Alien Romulus

Bande-annonce d'Alien : Romulus (VOstf)

Epouvante-horreur, Science-fiction

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