Adam à travers le temps est un spectacle pour les jeunes adolescents qui ravira éventuellement les fans de Ryan Reynolds, et comblera de son vide cosmique les esprits lessivés de fin de journée.
Synopsis : Un pilote entreprend un voyage dans le temps aux côtés de l’enfant qu’il était et de son père disparu afin de soigner les plaies du passé, tout en sauvant l’avenir.
Critique : Annoncé en 2020, Adam à travers le temps marque les retrouvailles de Ryan Reynolds et du réalisateur de comédies, Shawn Levy, avec la science-fiction. Potes désormais depuis la bonne réception du film Free Guy en 2021, à une date tardive en raison du rachat de la Fox par Disney et de l’épisode le plus grave de la Covid-19, ils en sont d’ailleurs tous deux producteurs via leurs sociétés réciproques, même si Skydance et Netflix associés mènent la danse.
Adam à travers le temps recycle la science-fiction à la sauce SVOD
Un premier script traînait depuis 2012, époque durant laquelle Paramount envisageait un film avec Tom Cruise. Ce “projet Adam”, histoire de voyages spatio-temporels qui met en scène un Ryan Reynolds de 2050 repartant dans son passé de 2022 et 2018, complice avec sa version adolescente de 12 ans, se réapproprie les thématiques de Terminator (1984) et de Fréquence Interdite (2000) avec plus de désagréments que de bonheur. Et pour cause, le film à effets spéciaux s’est réorienté vers un format familial qui sied bien à la carrière calamiteuse de Levy, plus intéressé par l’humour, la comptine familiale et la complicité artificielle qu’un blockbuster d’envergure, ce que Free Guy, lui, était parvenu partiellement à devenir.
Un casting féminin insipide
Produit à la hauteur de la gentille carrière de déconneur de Ryan Reynolds, toujours à l’aise avec le gag politiquement incorrect, Adam à travers le temps est donc une exclusivité Netflix qui se respecte en soi (baratin et scènes gorgées d’émotion autour des retrouvailles familiales), car The Adam Project est loin du téléfilm dans sa réalisation, mais 100% SVOD dans sa saveur de divertissement d’inaction même dans les moments les plus turbulents. La formule l’emporte sur l’ingéniosité, l’audace et la quête d’un quelconque rebondissement, et il est difficile de trépigner devant tel spectacle paresseux à moins d’avoir moins de 15 ans.
Si Reynolds et son acolyte de 13 ans, le jeune Walker Scobell, font le job, Mark Ruffalo en figure paternelle accaparée par la science est évidemment ronflante ; Jennifer Garner en veuve esseulée et cliché de bienveillance maternelle ultime, est la fadeur incarnée ; Zoe Saldana est égale à elle-même et paraît aussi invisible que lorsqu’elle est grimée dans un épisode d’Avengers ou Avatar.
Finalement, on restera plus laudatif quant à la jolie affiche au design années 80 qui a fait le bonheur commercial de Stranger Things, qui reste à peu près la seule chose à vraiment pouvoir être sauvée dans cette production élevée qui ne veut même pas avancer son budget sur le papier.
Voir sur Netflix
Les films Netflix sur Cinédweller
Diffusion seulement en streaming à partir du 11 mars 2022
Biographies +
Shawn Levy,Ryan Reynolds, Walker Scobell, Mark Ruffalo,Jennifer Garner, Zoe Saldana, Catherine Keener