Free Guy : la critique du film (2021)

Comédie, Action | 1hmin
Note de la rédaction :
5.5/10
5.5
Free Guy, affiche

  • Réalisateur : Shawn Levy
  • Acteurs : Ryan Reynolds, Taika Waititi, Joe Keery, Lil Rel Howery, Jodie Comer
  • Date de sortie: 11 Août 2021
  • Année de production : 2021
  • Nationalité : Américain, Canadien, Japonais
  • Titre original : Free Guy
  • Titres alternatifs : Free Guy - Eroe per gioco (Italie), Free Guy: Tomando el control (Argentine), Free Guy: Assumindo o Controle (Brésil)
  • Scénaristes : Matt Lieberman, Zak Penn
  • D'après une histoire de : Matt Lieberman
  • Directeur de la photographie : George Richmond
  • Monteur : Dean Zimmerman
  • Compositeur : Christophe Beck
  • Producteurs : Greg Berlanti, Adam Kolbrenner, Shawn Levy, Ryan Reynolds, Sarah Schechter
  • Sociétés de production : 20th Century Studios, 21 Laps Entertainment, Berlanti Productions, Lit Entertainment Group, Maximum Effort, TSG Entertainment
  • Distributeur : The Walt Disney Company France
  • Distributeur reprise : -
  • Date de sortie reprise : -
  • Editeur vidéo : Wlt Disney Pïctures
  • Date de sortie vidéo : -
  • Box-office France / Paris-Périphérie : -
  • Box-office nord américain / monde : -
  • Budget : 100-125M$
  • Rentabilité : -
  • Classification : Tous publics (France) - PG-13 (USA)
  • Formats : 2.39 : 1 / Couleur (Panavision, 4K) / Dolby Atmos, Dolby Digital, Dolby Surround 7.1, DTS, IMAX 6-Track
  • Festivals et récompenses : -
  • Illustrateur / Création graphique : © Tous droits réservés / All rights reserved
  • Crédits : © 2020 Twentieth Century Fox Film Corporation. All Rights Reserved.
Note des spectateurs :

Free Guy invite le méta-cinéma de Pixar dans l’univers des jeux vidéo, avec une superposition de couches qui constitue une mise en abîme chère au studio animé. Le résultat récréatif vaut pour ses effets spéciaux, son sens de la dérision et son humour PG-13. Les personnages réels, en revanche, sont insipides.

Synopsis : Un employé de banque, découvrant un jour qu’il n’est en fait qu’un personnage d’arrière-plan dans un jeu vidéo en ligne, décide de devenir le héros de sa propre histoire, quitte à la réécrire. Evoluant désormais dans un monde qui ne connaît pas de limites, il va tout mettre en œuvre pour le sauver à sa manière, avant qu’il ne soit trop tard…

Critique : Projet épique de Twentieth Century Fox, avant le rachat par Disney, Free Guy sort finalement dans la difficulté d’un marché marqué, aux USA, comme en France, par un appel renforcé à la vaccination et la peur du variant Delta. C’est que le blockbuster a dû subir un retard d’un an dans sa distribution pour répondre au grand confinement initial, de 2020, ce qui le fragilise en tant que projet 100 % original.

Free Guy, entre film de graphiste et comédie de Shawn Levy

Pour le public déconfiné, cet essai de nouveauté dans un monde de sequels et reboots, offre une parade récréative et ludique forte pour les jeunes spectateurs qui trouveront l’occasion de se plonger dans un ersatz de Ready Player One qui leur parlera de bienveillance en évoquant l’éveil de conscience d’un personnage de figuration d’un jeu vidéo, tout en flirtant avec les spectateurs des années 90, déclinant le tube de Mariah Carey, Fantasy, à toutes les sauces musicales.

Visuellement bien fichu, avec des effets spéciaux fluides qui évoquent la science-fiction hollywoodienne à gros budget, Free Guy est un divertissement réussi dans son genre. Shawn Levy, réalisateur comique, se contente des gags et de la direction des acteurs, laissant aux graphistes et informaticiens le soin de la réalisation d’un univers 2.0. foisonnant où tout est possible. Au vu du style plan-plan du cinéaste, on aurait tort de s’émouvoir de la prise de pouvoir des équipes des CGI qui ont eu une plateforme tonitruante à mettre en place. Leur boulot est réussi.

Ryan Reynolds dans Free Guy

Ryan Reynolds as Guy in 20th Century Studios’ FREE GUY. Courtesy of 20th Century Studios. © 2020 Twentieth Century Fox Film Corporation. All Rights Reserved.

Grand Theft Auto au cinéma dans une version inattendue

Du côté du réalisateur et scénariste, on remarquera le manque d’enjeux (doit-on s’émouvoir des personnages de jeu vidéo trucidés avec malveillance par les gamers assoiffés de sang?). Les acteurs réels, comme la toujours formidable Jodie Comer, doivent se contenter ici d’enveloppe peu consistantes. Et ce casting est à peine sauvé par Taika Waititi qui installe de l’excentricité au menu propret. L’apport de Shawn Levy, c’est la naïveté de benêt du protagoniste numérique, Guy, que joue Ryan Reynolds. Son côté Oui-Oui mérite quelques baffes, mais l’autodérision du comédien, jadis très politiquement incorrect, sait aussi nous assurer de bonnes répliques. La collusion entre son monde et celui de l’extérieur reste néanmoins un peu téléphoné car trop axé sur la romance prévisible.

Free Guy est construit comme Un jour sans fin. Les figures d’un jeu vidéo hyper violent, proche de Fortnite ou Grand Theft Auto, doivent revivre au quotidien les mêmes situations de dégradation, les mêmes coups, dans un climat d’anarchie qui donne du panache à un environnement explosif. Le message de la production est claire. Il aimerait interroger les spectateurs sur leur rapport malsain à la violence, pour conclure de façon assez édifiante sur une incitation au voyeurisme d’une autre forme.

Le spectacle bien confectionné avec son aspect moraliste très contemporain fédèrera les moins de trente ans. Les autres envisageront un film alternatif, avec une communication, comme dans les Pixar, jamais établie entre le héros de fiction digitale et ses créateurs… Mais cela aurait éveillé quelques peurs et rendu la narration un peu plus sombre.

Dans tous les cas, Free Guy n’est pas infréquentable pour autant.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 11 août 2021

Free Guy, affiche

Copyright 2021 Twentieth Century Studios

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