28 semaines plus tard : la critique du film (2007)

Epouvante, Horreur, Film de zombies | 1h40min
Note de la rédaction :
8/10
8
Affiche de 28 semaines plus tard

  • Réalisateur : Juan Carlos Fresnadillo
  • Acteurs : Jeremy Renner, Idris Elba, Imogen Poots, Rose Byrne, Robert Carlyle, Catherine McCormack
  • Date de sortie: 19 Sep 2007
  • Année de production : 2007
  • Nationalité : Britannique
  • Titre original : 28 Weeks Later
  • Titre alternatifs : Exterminio 2 (Amérique latine), 28 veckor senare (Suède), 28 settimane dopo (Italie), 28 Uger Senere (Danemark), 28 viikkoa myöhemmin (Finlande), Dupa 28 de saptamani (Roumanie), 28 semanas después (Espagne)
  • Réalisateur : Juan Carlos Fresnadillo
  • Casting intégral : Robert Carlyle, Rose Byrne, Jeremy Renner, Harold Perrineau, Catherine McCormack, Idris Elba, Imogen Poots, Mackintosh Muggleton, Amanda Walker, Shahid Ahmed, Garfield Morgan, Emily Beecham, Jordan El-Balawi, Meghan Popiel, Stewart Alexander, Philip Bulcock, Chris Ryman, Tristan Tait, William Meredith, Matt Reeves, Thomas Garvey, Tom Bodell, Andrew Byron, Sarah Finigan, Roderic Culver, Maeve Ryan, Ed Coleman, Karen Meagher, Amanda Lawrence, Simon Delaney, Drew Rhys-Williams, Raymond Waring, Kish Sharma, Jane Thorne, Dean Alexandrou
  • Directeur de casting : Shaheen Baig
  • Scénariste : Rowan Joffe, Juan Carlos Fresnadillo, Enrique López Lavigne, Jesús Olmo
  • Directeur de la photographie : Enrique Chediak
  • Compositeur : John Murphy
  • Monteur : Chris Gill
  • Assistant réalisateur : Toby Ford
  • Directeur de production : Mark Tildesley
  • Producteurs délégués : Enrique López Lavigne, Andrew Macdonald, Allon Reich
  • Coproducteur : Bernard Bellew
  • Producteurs exécutifs : Danny Boyke, Alex Garland
  • Sociétés de production : Fox Atomic, DNA Films, UK Film Cou,cil, Figment Films; Sogecine, Koan Films, en association avec Dune Entertainment
  • Distributeur français : Twentieth Century Fox
  • Distributeur américain : Atomic Fox
  • Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
  • Date de sortie vidéo : 1er janvier 2008, 1er mars 2010
  • Budget : 15 000 000$
  • Box-office France / Paris-Périphérie : 313 465 entrées / 111 294 entrées
  • Box-office nord-américain / monde : 28 638 916$ / 65 048 725$
  • Formats : 1.85:1 / Couleur (35mm, D-Cinema / DTS, SDDS, Dolby Digital
  • Festivals :
  • Nominations :
  • Récompenses :
  • Illustrateur/Création graphique : ©
  • Crédits : © 2007 Twentieth Century Fox
  • Classification : Interdit aux moins de 12 ans, avec avertissement en raison d'un enchaînement de "scènes sanglantes et mettant en scène des enfants terrifiés, obligés d'abattre leur père pour survivre")
  • Visa : 117926
  • Attaché de presse : Pascal Launay
  • Franchise : Deuxième segment de la franchise 28 jours plus tard
  • Phrase d'accroche : Il revient...
Note des spectateurs :

28 semaines plus tard est une suite sauvage qui use le crescendo pour ériger son festin gore en banquet royal. Un monument du film de zombies. 

Synopsis : Six semaines après l’épidémie qui a ravagé la Grande-Bretagne, les Forces Spéciales américaines débarquent en Angleterre pour aider les survivants, veiller au retour de l’ordre et à la renaissance de Londres. C’est alors que le virus refait surface, plus dangereux que jamais…

Quatre ans plus tard, une soif de zombies intacte

Critique : Après une décennie complète au placard, le mythe du zombie retrouve la place qu’il mérite au panthéon du cinéma horrifique dans les années 2000. Le remake de Zombie de Romero par Zack Snyder en 2004, la reprise en main de sa propre saga par George A. Romero, avec Land of the Dead (2005) redonnent de la chair à une mythologie du gore qui explosera définitivement au début des années 2010 avec la série interminable de The Walking Dead et ses nombreux spin-offs. Si les macchabées ont su ressusciter par des suites et remakes nourris par un désir incandescent des fans formulés sur les forums et les blogs en plein boom, le film surprise de Danny Boyle, 28 jours plus tard (2003) est sans aucun doute le point d’amorce du phénomène.

Exit Danny Boyle embarqué dans un blockbuster de science-fiction

Dans un énième changement de genre, Danny Boyle qui sortait d’une expérience hollywoodienne peu satisfaisante (La plage, avec Leonardo DiCaprio) abordait l’épouvante apocalyptique avec un authentique film de zombies rageux, hommage imparable à l’œuvre tombale de Romero. Il y présentait avec grand réalisme la Grande-Bretagne, brexiteur avant l’heure, placée sous quarantaine car dévastée par la furie meurtrière d’une contagion foudroyante. Un gros succès au box-office britannique et même américain malgré son hyper-violence.

28 semaines plus tard en 2007 en est la suite directe. Désormais Danny Boyle en a abandonné la réalisation, trop occupé par la préparation d’un projet de science-fiction d’envergure, Sunshine, mais veille au bon déroulement du sequel en tant que producteur, et tournerait même quelques scènes pour le fun. C’est l’espagnol Juan Carlos Fresnadillo qui lui succède, fort du succès critique et public de l’excellent Intacto (2001). Son regard ibérique aurait pu être novateur et radicalement différent mais pourtant, il réfute toute rupture avec le chef-d’œuvre de Boyle. On s’en rend compte dès l’impressionnante séquence inaugurale… La mise en scène est puissante et saccadée, et garde une vraie texture naturaliste pour poser un postulat de fantastique ténébreux dans le réalisme d’une réalité extradiégétique, celle des spectateurs.

Crescendo musical, violence, gore… Un goût partagé pour le paroxysme

Avec le même brio que Danny Boyle, Juan Carlos Fresnadillo se fend d’une utilisation paroxysmique et émotionnelle de la musique (score génial de John Murphy), d’un recours à une violence contagieuse et primaire qui s’exprime sans retenue, et évidemment partage le même goût pour les décors apocalyptiques et notamment celui de Londres, cité funeste, gazée, bombardée et vidée de toute vie, bref annihilée. Beaucoup de points communs donc pour s’assurer une continuité payante au box-office et ne pas s’aliéner les fans du premier volet.

Quelques différences notables entre les deux volets sont à mettre au crédit de 28 semaines plus tard. Le grain de l’image granuleux et terne, de la Digital Video, point de vue esthétique assumé par Boyle, mais qui piquait les yeux, a disparu pour laisser place a un choix de pellicule 16 mm un peu plus léchée, qui déploie des images carrément jouissives dans les scènes de destructions massives.

Londres tombal, le Royaume-Uni annihilé

Dans l’ambition picturale, Fresnadillo place la barre haut dans l’action et les attaques des enragés. Plus haut que Boyle à qui certaines mauvaises langues reprochaient de n’avoir peuplé son Londres dévastée que d’une poignée de monstres assoiffés de sang et de finir avec des militaires isolés dans une propriété de manière somme toute assez intimiste. Dans le sequel, les créatures attaquent la foule par la foule, pratiquant aisément le carnage sans merci tandis que le décor londonien n’a jamais été aussi monumental. La promenade dans la ville déserte et abîmée est une vraie merveille d’apocalypse. Les effets spéciaux d’un réalisme prégnant nous font errer dans un univers de terreur rappelant par ailleurs Les fils de l’homme, et démontrant une fois de plus la cinégénie de la capitale britannique, toujours en proie aux imaginaires terroristes.

La haute teneur en action et en horreur, matinée à la sauce du spectaculaire, tend à diminuer malheureusement les efforts psychologiques de l’original. Les deux adolescents et la poignée d’adultes qui les accompagnent ne sont guère attachants et ne font que meubler un scénario plus enclin à décrire les affres de la fin du grande nation, avant la propagation du virus sur le continent. Car le final se déroule à Paris, préfigurant un troisième volet continental qui ne se tournera pas, ou du moins pas dans la foulée, puisque Danny Boyle reviendra finalement aux commandes de sa franchise 18 ans plus tard, pour un nouveau segment intitulé 28 ans plus tard, un blockbuster de la terreur voulu comme le point de départ d’une nouvelle trilogie.

Box-office de 28 semaines plus tard

Avec seulement 5 semaines à l’affiche, 28 semaines plus tard n’a pas suscité l’intérêt des Français qui ne s’étaient déjà pas rués vers son prédécesseur (200 000 entrées, 2003).  Au moins, peut-il se targuer d’avoir fait mieux (313 000 entrées).

Le premier volet avait été un succès anglo-saxon évident, mais la volonté du distributeur UFD de le sortir sur les écrans en mai 2003, alors qu’il était paru au Royaume-Uni en fin d’année 2002 et qu’il avait été présenté à Gérardmer en janvier, avait quelque peu amoindri le phénomène potentiel. Une très mauvaise date pour un très bon film.

La suite sort à la rentrée 2007 et réalise 166 000 entrées dans 248 cinémas, un score encourageant par rapport au numéro 1, mais avec des chutes de 44%, 54% et 74% en 4e semaine, le bouche-à-oreille ne lui permet pas d’aller au-delà d’un score de série B, propre à beaucoup de films d’épouvante, d’action ou de thrillers en cette année très chargée et ce chaque semaine, puisque l’on se situe bien avant l’ère des plateformes.

En 2007, les plus gros succès dans l’horreur resteront Saw IV (655 000) et Resident Evil Extinction (582 000).

Au moins, la suite de 28 jours plus tard peut se targuer d’avoir dépassé les 302 000 entrées de La colline a des yeux 2, une autre production Fox Atomic, et d’avoir approché les résultats totaux de la superproduction de science-fiction, Sunshine, que Danny Boyle avait propulsée en avril de la même année (371 000).

Aux Etats-Unis, les recettes seront décevantes avec 28.6M$ contre 45M$ pour le début de l’épidémie. Dans ces conditions, la mise en place d’une suite directe, comme suggérée par le dernier acte du film, tombait à l’eau.

28 semaines plus tard, un espoir pour Fox Atomic

Très à la mode dans les années 2000, notamment grâce à l’avènement du remake de classiques de l’horreur, le cinéma de genre violent se voit gratifié d’un label de production et de distribution chez 20th Century Fox et Fox Searchlight Pictures en 2006

28 semaines plus tard et le remake de La Colline a des yeux demeurent les productions les plus sensationnelles de cette entité visant un public de jeunes adultes, y compris dans la comédie classée R.

Fox Atomic restera active moins de trois ans, avec, dès 2008, une réduction des activités de production, avec des productions comme 12 RoundsI Love You, Beth Cooper et Jennifer’s Body qui ont lourdement sous-performé au box-office mondial. Les déceptions de La colline a des yeux 2 et 28 semaines plus tard n’ont pas aidé.

Frédéric Mignard

Sorties de la semaine du 19 septembre 2007

Affiche de 28 semaines plus tard

2007 Twentieth Century Fox. All Rights Reserved?

Biographies +

Juan Carlos Fresnadillo, Catherine McCormack, Jeremy Renner, Idris Elba, Imogen Poots, Rose Byrne, Robert Carlyle

Mots clés

2007, Les films d’horreur des années 2000, Les épidémies au cinéma, Films de zombies, Films de contaminés, Epouvante-horreur, Franchise 28 jours plus tard, Interdit aux moins de 12 ans

x