Réalisatrice, scénariste, productrice et actrice américaine, Sofia Coppola est née en 1971 à New York des amours du cinéaste Francis Ford Coppola avec Eleanor Coppola. On peut dire d’elle qu’elle est véritablement une enfant du cinéma puisque sa première apparition à l’écran intervient alors qu’elle n’est qu’un bébé dans une scène du Parrain (Francis Ford Coppola, 1972).
Sofia Coppola, actrice pour son père
On la retrouve d’ailleurs dans tous les segments de la saga, puisqu’elle apparaît furtivement dans Le parrain, 2ème partie (1974), mais aussi adolescente dans Le parrain, 3ème partie (1990). On notera que durant toute son enfance, elle joue des petits rôles dans les différents films de son père (Outsiders, Rusty James, Cotton Club, Tucker, entre autres).
Toutefois, sa prestation dans Le parrain, 3ème partie (1990) a été très critiquée et la jeune fille a même obtenu un Razzie Award de la pire révélation de l’année. De quoi la décourager de poursuivre dans ce domaine, même si on l’a revue dans le clip Deeper and Deeper de Madonna en 1992. Enfin sa dernière prestation d’actrice notable intervient dans Star Wars, épisode I : La Menace fantôme (George Lucas, 1999).
Durant toute sa période de formation, Sofia Coppola a envisagé d’intégrer le monde de la mode, mais elle a aussi effectué des études en arts visuels et notamment en photographie. En lien avec ce goût très fashion, la jeune femme crée sa propre ligne de vêtements. Toutefois, c’est la réalisation qui la tente le plus au cours des années 90.
Une réalisatrice branchée du début des années 2000
© 2006 Columbia Pictures / Affiche : Fidelio (agence) – Le Cercle Noir (agence). Tous droits réservés.
Ainsi, elle se fait la main sur des clips vidéo et des courts métrages avant de franchir le cap du long métrage avec le choc Virgin Suicides (1999), un coup d’essai qui est également un coup de maître. Cette première réalisation, marquée par la superbe musique du groupe électro Air, suscite l’engouement des critiques. Le public répond présent, du moins en France, avec 480 536 entrées pour une œuvre au sujet déprimant et sans star bankable.
Encouragée dans sa démarche, la réalisatrice enchaîne avec Lost in Translation (2003) qui lui offre son premier gros succès personnel avec plus d’une centaine de millions de dollars de recettes pour un budget très serré. En France, ils ont été 1 384 220 spectateurs à admirer le jetlag de Bill Murray et Scarlett Johansson. D’ailleurs, cela lui permet de décrocher l’Oscar du meilleur scénario.
Désormais considérée comme une grande, Sofia Coppola continue à tourner des clips et se lance dans le biopic iconoclaste Marie Antoinette (2006), à nouveau avec Kirsten Dunst qu’elle a révélé dans son premier film. Cette fois, le budget est très élevé et le long métrage fonctionne plutôt bien en salles, surtout en France. La reine a attiré 1 223 207 monarchistes dans les salles françaises.
Des années 2010 plus contrastées
Malheureusement, cela se gâte avec son long suivant, l’inintéressant Somewhere (2010) qui entame une décennie nettement moins probante. Pourtant, le long métrage reçoit tout de même le Lion d’or à la Mostra de Venise. On se demande encore pourquoi. Le métrage indiffère le public qui ne s’y rend pas en masse (479 449 entrées). Pourtant, les critiques soutiennent encore la cinéaste. Cela sera moins le cas avec The Bling Ring (2013) qui divise de plus en plus. Le métrage n’a pas un budget très élevé et s’en sort donc sur le plan international. En France, la réalisatrice peut encore compter sur 428 678 fidèles de son cinéma, devenu clinquant et superficiel.
En 2017, peu soutiennent son remake du film de Don Siegel. Sa version de Les proies n’arrive jamais à la cheville de son modèle malgré la présence de Nicole Kidman. Le métrage est un échec public sans appel, y compris en France où elle ne mobilise que 362 361 spectateurs. En 2020, elle retrouve Bill Murray pour le film Apple TV intitulé On the Rocks (2020).
© 2023 American Zoetrope – The Apartment – Fremantle – Standalone Pictures / Affiche : Caractères. Tous droits réservés.
Le tout est produit par la firme A24 avec laquelle elle a ensuite développé le biopic Priscilla (2023) sur Priscilla Presley et sa star de mari. Mais le film est à nouveau une déception sur le plan commercial. Cette fois, le métrage reçoit des critiques un peu meilleures, mais pas de quoi changer fondamentalement la donne pour une artiste en perte de vitesse depuis une grosse décennie maintenant. Au moins, la réalisatrice reste fidèle au cinéma indépendant jusqu’à ce jour.
Signalons enfin qu’elle a mis en scène l’opéra La Traviata à Rome en 2016. Sur le plan personnel, elle a été mariée au réalisateur Spike Jonze (1999-2003), puis au chanteur Thomas Mars (du groupe Phoenix) depuis 2011, avec qui elle a eu deux enfants.