Réalisateur, scénariste et producteur français, Michel Drach est né en 1930 à Paris. Jeune homme, il se destine à la peinture en intégrant l’Académie des beaux-arts, mais finit par aborder la technique cinématographique par l’intermédiaire de son cousin, le cinéaste Jean-Pierre Melville. A l’âge de 19 ans, il devient ainsi son assistant sur Le silence de la mer (1949), puis Les enfants terribles (1950), deux œuvres majeures.
Un enfant de la nouvelle vague
Très rapidement, il se lance dans la réalisation de courts-métrages dont la patte s’avère très personnelle. Il met toutefois un certain temps avant de passer au long-métrage avec On n’enterre pas le dimanche (1959) qui s’intéresse à la vie d’un Noir dans Paris. Le film s’inscrit pleinement dans la mouvance de la Nouvelle Vague naissante et attire l’attention des critiques. Il gagne notamment le prestigieux Prix Louis-Delluc. Dans les salles, il passe malheureusement inaperçu.
Dans la foulée, il réalise Amélie ou le temps d’aimer (1961) avec Marie-José Nat qui devient sa compagne et épouse pour de très longues années, tout en étant également sa muse cinématographique. Malgré un aspect mélancolique qui plaît encore une fois aux critiques, le film passe encore sous les radars du grand public. Dès lors, Michel Drach change d’orientation et, après un téléfilm, réalise une comédie grand public intitulée La bonne occase (1965). Le film porté par le comique Francis Blanche est un beau succès avec 1 112 871 spectateurs. Parallèlement, Michel Drach renforce sa position en tournant des épisodes de séries télé et des téléfilms. On lui doit également le polar Safari Diamants (1966) où il retrouve son épouse, tout en l’associant à Jean-Louis Trintignant. Cette fois, la sauce ne prend pas et le film échoue à 436 730 entrées.
Les œuvres majeures des années 70
De retour à la télévision, Michel Drach enchaîne les projets alimentaires et parvient à monter une œuvre cinématographique plus personnelle intitulée Elise ou la vraie vie (1970) qui ose traiter de la guerre d’Algérie en adaptant le roman de Claire Etcherelli. Le métrage présenté à Cannes connaît un joli succès avec 802 536 spectateurs. De plus en plus intéressé par le drame à connotation politique et sociale, Michel Drach livre ensuite Les violons du bal (1974) qui représente la France au Festival de Cannes, mais repart bredouille. Drach y évoque ses souvenirs d’enfance marqués par la Seconde Guerre mondiale et parvient à émouvoir le public qui en fait un gros succès avec plus de 1,4 million d’entrées. Le film constitue ainsi le sommet de sa carrière en termes d’entrées.
© 1979 Port Royal Films – Gaumont / Affiche : Lenglart. Tous droits réservés.
Ce très beau score lui permet de tourner rapidement Parlez-moi d’amour (1975) qui n’obtient pas du tout le même écho, faute d’un casting à la hauteur. Le film passe totalement inaperçu. En 1977, Michel Drach associe Marie-José Nat et Victor Lanoux pour Le passé simple qui est un drame de l’amnésie post-traumatique. Le charme opère à nouveau auprès du public qui est intrigué et répond présent avec un peu plus d’un million de tickets vendus. Les critiques, cependant, sont de moins en moins convaincues par les drames du cinéaste, jugés trop conventionnels, par rapport aux œuvres des débuts.
En 1979, Michel Drach contribue au débat sur la peine de mort avec Le pull-over rouge qui revient sur l’affaire Christian Ranucci, d’après le livre-enquête de Gilles Perrault. La Gaumont produit cette œuvre engagée qui entend peser pour une réouverture du procès de cet homme qui fut exécuté en 1976. Ils furent 1 408 693 avocats à venir prendre la défense du condamné à mort.
Les échecs successifs des années 80
Désormais bien installé dans le paysage cinématographique français, Michel Drach se lance dans la production coûteuse du biopic Guy de Maupassant (1982) avec Claude Brasseur dans le rôle-titre. Malgré un casting imposant et des moyens conséquents, le biopic est un accident industriel terrible avec seulement 406 370 littéraires dans les salles.
Un camouflet qui met un coup d’arrêt brutal à la carrière du cinéaste qui devra désormais revoir ses ambitions à la baisse. Ainsi, il revient en 1986 avec le drame Sauve-toi, Lola (1986) qui met en avant Carole Laure dans son combat contre le cancer. Un thème qui est fort personnel puisque le réalisateur lutte déjà contre cette maladie à ce moment de sa vie. Toutefois, le film est un cuisant échec public avec seulement 103 763 oncologues dans les salles obscures.
Michel Drach opère donc un dernier détour vers la comédie familiale avec le très dispensable Il est génial papy! (1987), porté par Guy Bedos. Programmée pour Noël 1987, la comédie se fracasse sur la crise du cinéma et disparaît très vite des écrans.
Il s’agira du dernier film de Michel Drach qui doit lutter farouchement contre un cancer du poumon lié à son tabagisme compulsif. Il décède en 1990 à l’âge de 59 ans.