Né en Algérie française, Guy Bedos se libère d’un univers parental étriqué pour s’installer à Paris et apprendre l’art dramatique, avant de jouer dans des cabarets et de débuter au cinéma, en 1955.
Sur la scène, il devient l’un des humoristes les plus doués, avec des sketchs sarcastiques dont certains sont écrits par Jean-Loup Dabadie, et qu’il interprète un temps avec sa seconde épouse, la comédienne Sophie Daumier (La Drague). Son engagement politique à gauche, sans esprit partisan (bien qu’il fut longtemps sympathisant du PS) fait partie de son image, et ses prises de position sont indissociables de son personnage.
Au grand écran, il incarne l’un des jeunes de la bande des Tricheurs (1958) de Marcel Carné, le bègue dans Le Caporal épinglé (1962) de Jean Renoir, et obtient des rôles intéressants dans Ce soir ou jamais (1961) de Michel Deville, Dragées au poivre (1963) de Jacques Baratier, ou Les Copains (1965) d’Yves Robert.
Les années 70 qui sont celles de ses gros succès à la scène le voient en tête d’affiche dans Le Pistonné (1970) de Claude Berri, et surtout le diptyque Un éléphant ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977) d’Yves Robert, coécrit par Jean-Loup Dabadie. Il y incarne Simon, le médecin, persécuté par une mère castratrice campée par Marthe Villalonga. Un rôle culte inoubliable, qui reste ce qu’il a fait de mieux au cinéma.
Il tournera aussi avec Guy Gilles, Patrice Chéreau, Laurent Baffie et Véra Belmont.
Les autres films où il est en vedette ne marquent guère les esprits, de Réveillon chez Bob (1984) de Denys Granier-Deferre à Et si on vivait tous ensemble ? (2012) de Stéphane Robelin, en passant par Il est génial papy ! (1987) de Michel Drach.
Il est en revanche impérial à la scène, dans ses one-man-show, en duo avec Muriel Robin, en trio avec Boujenah et Smaïn, ou dans des pièces comme La Résistible Ascension d’Arturo Ui. Il obtient le Molière seul(e) en scène en 1990.
Guy Bedos était le père de l’acteur et réalisateur Nicolas Bedos et de la journaliste Leslie Bedos.