John Schlesinger

Acteur, Réalisateur, Scénariste, Producteur
Macadam Cowboy, l'affiche

Personal Info

  • Nationalité : Britannique naturalisé Américain
  • Date de naissance : 16 février 1926 à Hampstead (UK)
  • Date de décès : 25 juillet 2003 à Palm Springs (USA)
  • Crédit visuel : © 1969 Jerome Hellman Productions / Affiche : Jouineau - Bourduge. Tous droits réservés.

Biographie

Note des spectateurs :

Réalisateur, acteur, scénariste et producteur britannico-américain, John Schlesinger est né à Londres dans la famille juive d’un père médecin. Le jeune homme s’engage au Théâtre des Armées durant la Seconde Guerre mondiale, puis entame des études à l’université d’Oxford après 1945. Il se passionne en fait pour le métier d’acteur au grand désespoir de son père. Ainsi, il commence à apparaître en tant que comédien dans des productions télévisées dès 1953. Malgré plusieurs contributions à des films comme La bataille du Rio de la Plata (Powell, Pressburger 1956), sa carrière d’acteur ne décolle pas.

Un acteur qui devient un réalisateur majeur du Free Cinema

Finalement, John Schlesinger commence à se réorienter vers la réalisation de courts documentaires notamment pour le compte de la BBC. Dans ce cadre, il tourne le court-métrage documentaire Terminus (1961) qui est récompensé au Festival de Venise. Il y adopte notamment un style de cinéma-vérité qui tranche avec ce qui se faisait jusqu’alors dans le genre. Ce court a été sa carte de visite qui lui a permis de financer son tout premier long-métrage Un amour pas comme les autres (1962), histoire apparemment banale d’un couple en bout de course. Le film obtient l’Ours d’or à Berlin et contribue au lancement de la Nouvelle vague britannique, également appelée Free Cinema.

John Schlesinger confirme les espoirs placés en lui avec Billy le menteur (1963) qui lance la carrière de la débutante Julie Christie. Grâce au succès de ses deux premiers films, Schlesinger dispose d’un budget plus conséquent pour Darling chérie (1965) qui confirme le statut de Julie Christie. Le métrage attire 535 418 spectateurs en France et glane 3 Oscars dont celui de la meilleure actrice pour la jeune star. Face à ce beau succès, la même équipe se réunit pour tourner Loin de la foule déchaînée (1967) d’après un roman de Thomas Hardy. Le réalisateur se lance pour la première fois dans un film en costumes et en couleurs. Cette fois-ci, l’échec commercial est au tournant.

La révélation au cœur du Nouvel Hollywood

Marathon Man, l'affiche

© 1976 Robert Evans Company / Affiche : Diener-Hauser. Tous droits réservés.

Toutefois, cela n’empêche nullement John Schlesinger d’être appelé à Hollywood pour réaliser Macadam cowboy (1969) qui confirme tous les espoirs placés en lui en décrivant les bas-fonds new-yorkais avec précision et audace. Symbolique d’un certain Nouvel Hollywood, le métrage est un triomphe malgré un sujet difficile et révèle Jon Voight. En France, le film suscite la curiosité et cartonne avec 1 495 986 gigolos dans les salles. Il faut dire que ce drame intense a été récompensé de trois Oscars majeurs : celui du meilleur scénario, du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Schlesinger.

Après cette consécration, le réalisateur fait désormais partie des auteurs bankables à qui l’on passe tous les caprices. Or, Schlesinger se penche sur un sujet peu commercial, à savoir l’homosexualité, dans Un dimanche comme les autres (1971). Malgré un succès très relatif (469 097 entrées en France), le film obtient tout de même quatre nominations aux Oscars. Il n’emporte toutefois aucune statuette.

Schlesinger choisit ensuite d’adapter un roman de Nathanaël West intitulé Le jour du fléau (1975). Cette plongée dans le Hollywood des années 30 ne convainc ni les critiques, ni le grand public qui boude le spectacle. John Schlesinger va retrouver du lustre sur le plan commercial avec son thriller Marathon Man (1976) qui lui permet de retrouver Dustin Hoffman. Le métrage, peu apprécié des critiques, cartonne au box-office mondial et dépasse le million de joggeurs en France. Un bien beau succès qui lui offre l’opportunité de tourner une fresque à gros budget intitulée Yanks (1979) avec le jeune Richard Gere. L’échec est cette fois impitoyable (128 877 égarés dans les salles françaises).

Les décevantes années 80

La grande période de John Schlesinger est désormais derrière lui et la suite de sa carrière ne cessera de décevoir. Ainsi, en 1981, il signe la comédie Autoroute en délire (1981) qui reste inédit en France, si l’on excepte quelques cinémas du Nord de la France. Le film confirme que la comédie n’est pas le genre de prédilection du réalisateur.

Fenêtre sur Pacifique, l'affiche

© 1990 Morgan Creek Entertainment. Tous droits réservés.

Il revient à la télévision à l’occasion de quelques téléfilms, puis retourne au grand écran avec le thriller Le jeu du faucon (1985) avec Timothy Hutton et Sean Penn. Le film est une déception au box-office et même un échec cinglant en France (88 628 entrées). Le cinéaste, de plus en plus accusé de manquer de subtilité, se lance alors dans la création de son premier thriller horrifique intitulé Les Envoûtés (1987) avec Martin Sheen. Le film obtient un petit succès d’estime aux Etats-Unis et John Schlesinger change totalement de registre avec le drame musical Madame Sousatzka (1988) porté par Shirley MacLaine. En France, le film passe totalement inaperçu.

3 thrillers et une comédie romantique avec Madonna pour finir

On entend finalement à nouveau parler de Schlesinger avec son thriller domestique Fenêtre sur Pacifique (1990) qui est plutôt un beau succès public, malgré ses formules très éventées. En France, le thriller fait une petite carrière avec seulement 234 622 voyeurs, alors que le cinéma connaît une crise de fréquentation sans précédent. Pourtant, il s’agira du dernier coup d’éclat pour le réalisateur dont la carrière s’abîme de plus en plus dans la facilité et la médiocrité.

Un couple presque parfait, l'affiche

© 2000 Lakeshore Entertainment – Paramount Pictures. Tous droits réservés.

Le cinéaste rate notamment L’innocent (1993), malgré la présence au générique du magnétique Anthony Hopkins. Le thriller judiciaire ne sort tout bonnement pas en salles en France. Les Français pourront en revanche voir le film réactionnaire Au-delà des lois (1996) avec Sally Field, mais ils ne furent que 34 275 fachos à faire le déplacement. Finalement, John Schlesinger tourne son dernier film en 2000, à savoir la comédie romantique Un couple presque parfait porté par le couple Madonna et Rupert Everett. On ne retiendra pas grand-chose du film si ce n’est sa chanson de générique chantée par la Madonne (une reprise du titre American Pie). La comédie a été surtout nommée aux Razzies Awards, « récompense » d’ailleurs obtenue par Madonna comme pire actrice de l’année. Ce dernier film a été un échec commercial (488 891 fans de la star étaient présents en France).

Outre son imposante carrière cinématographique, John Schlesinger fut par ailleurs un grand metteur en scène de théâtre. Il fut l’un des premiers réalisateurs à se déclarer ouvertement homosexuel. Enfin, il n’a cessé de militer en Angleterre pour le Parti Conservateur dont il a même réalisé des clips de campagne. Fin 2000, le cinéaste a été victime d’un accident cérébrovasculaire qui l’a laissé à l’état végétatif durant plus de trois ans. Finalement, son compagnon, le photographe Michael Childers, a opté pour le débrancher de son respirateur artificiel en 2003.

John Schlesinger meurt donc en 2003 à l’âge de 77 ans.

Virgile Dumez

Ils nous ont quittés en 2003

Filmographie :

Réalisateur (longs-métrages de cinéma uniquement) :

  • 1962 : Un amour pas comme les autres (A Kind of Loving)
  • 1963 : Billy le menteur (Billy Liar)
  • 1965 : Darling chérie (Darling)
  • 1967 : Loin de la foule déchaînée (Far from the Madding Crowd)
  • 1969 : Macadam Cowboy (Midnight cowboy)
  • 1971 : Un dimanche comme les autres (Sunday Bloody Sunday)
  • 1975 : Le Jour du fléau (The Day of the Locust)
  • 1976 : Marathon Man
  • 1979 : Yanks
  • 1981 : Autoroute en délire (Honky Tonk Freeway)
  • 1984 : Le Jeu du faucon (The Falcon and the Snowman)
  • 1987 : Les Envoûtés (The Believers)
  • 1988 : Madame Sousatzka
  • 1990 : Fenêtre sur Pacifique (Pacific Heights)
  • 1993 : L’Innocent (The Innocent)
  • 1996 : Au-delà des lois (Eye for an Eye)
  • 2000 : Un couple presque parfait (The Next Best Thing)

 

x