Jean Desailly a connu une brillante carrière théâtrale, de ses débuts à la Comédie-Française en 1942 à La Maison du lac, mis en scène par Georges Wilson (2001), en passant par la Compagnie Renaud-Barrault et la direction de théâtres (Hébertot, Édouard VII, la Madeleine). Avec son épouse Simone Valère (1921-2010), il a formé un couple célèbre, à la scène et à la ville.
Entre la scène et l’écran
Il débute au cinéma en 1943, avec des emplois de jeune premier, dans des métrages dont les plus connus sont Le voyageur de la Toussaint (1943) de Louis Daquin, Sylvie et le fantôme (1946) de Claude Autant-Lara et La symphonie pastorale (1946) de Jean Delannoy, où il interprète le fils du pasteur. L’approche de la trentaine le voit accéder aux premiers rôles avec Le point du jour (1949) de Louis Daquin et surtout, la même année, Occupe-toi d’Amélie, de Claude Autant-Lara, où il partage l’affiche avec Danielle Darrieux.
Dans les années 50, Jean Desailly tourne une quinzaine de films mais les rôles en vedette sont plus rares. Marivaux dans Si Versailles m’était conté (1954) de Sacha Guitry, prétendant jaloux dans Les grandes manœuvres (1955) de René Clair, assassin psychopathe dans Maigret tend un piège (1958) de Jean Delannoy, fils de Gabin dans Les grandes familles (1958) de Denys de La Patellière, ou producteur de champagne dans Le baron de l’écluse (1960) de Jean Delannoy, il marque chacune de ses apparitions d’un solide métier.
Jean Desailly, un brillant second rôle
Évoluant vers des emplois de plus en plus sombres, Desailly est commissaire pour Jean-Pierre Melville (Le doulos, 1962) et retrouve des premiers rôles en incarnant l’enseignant accusé de meurtre dans La mort de Belle (1961) d’Édouard Molinaro, et surtout le conférencier de La peau douce (1964) de François Truffaut, où il a Françoise Dorléac pour partenaire. C’est sans doute sa meilleure composition au cinéma, mais l’échec commercial du film rend amer Jean Desailly.
De 1965 à 1999, on le trouve au générique d’une vingtaine de longs métrages, chef de cabinet dans La vingt-cinquième heure (1966) de Henri Verneuil, médecin dans Compte à rebours (1970) de Roger Pigaut, syndicaliste dans L’assassinat de Trotsky (1972) de Joseph Losey, directeur de la police dans Pile ou face (1980) de Robert Enrico, ministre dans Le professionnel (1981) de Georges Lautner, Louis XIV dans Le fou du roi (1984) d’Yvan Chiffre, ou vieil homme dans La dilettante (1999) de Pascal Thomas.
Jean Desailly a aussi tourné avec Jacqueline Audry, Gilles Grangier, Jacques Demy, Riccardo Freda, Philippe Labro ou Iradj Azimi, tout en étant très actif à la télévision.